MA MARSEILLAISE (Ruffin et La Horde)

mercredi 17 juillet 2019.
 

A l’occasion du 14 juillet, le groupe punk la Horde m’a demandé de revisiter la Marseillaise. J’ai dit “oui”, parce que “j’ai fantaisie de mettre dans ma vie un petit brin de fantaisie”.

Cher François,

Guitariste-fondateur de « LA HORDE » – groupe engagé de la scène punk des années 80s-, je te propose de chanter avec nous une version revisitée de « LA MARSEILLAISE ». >

Voilà le drôle de courriel qu’on a reçu dans notre boîte « député ».

J’ai vite dit oui. Pourquoi ?

D’abord, parce que, comme dit Bobby Lapointe, « j’ai fantaisie de mettre dans ma vie un petit brin de fantaisie ». On s’ennuie assez à l’Assemblée, faut bien compenser avec des originalités.

Ensuite, faire chanteur, être Brel rien qu’une heure durant, j’en ai rêvé gamin (alors que politicien jamais…). Mais ma prof de musique m’a toujours mis 0 en chant (ensuite, mes parents sont allés la voir, l’ont assurée que je ne chantais pas aussi mal pour me moquer d’elle, et elle m’a mis 1 pour ma « bonne volonté »). Ma carrière lyrique partait de traviole.

Aussi, la Marseillaise même en reggae ça ne m’a jamais fait dégueuler. En revanche, y a des phrases qu’on prononce, que mes enfants apprennent, « l’étendard sanglant est levé », et qu’on ne pige plus bien. Ca m’amusait de lui donner un coup de frais.

En plus, le 14 juillet approche, et j’ai noté un truc, comme élu : ce jour férié est vidé de tout son contenu révolutionnaire. La Bastille et 1789 ne sont pas évoqués lors des cérémonies officielles. Sans doute parce que ce spectre fait encore trembler les bourgeois… Alors, y remettre un parfum de révolution en chanson.

Aussi, La Horde, avant moi, avait fait des « featurings » avec Gainsbourg et le professeur Choron. Ca ne me mettait pas dans une mauvaise filiation.

Enfin du enfin, ça a beau être des grands costauds à blouson de cuir, qu’ils sont gentils, les gars de La Horde ! Des crèmes. Et c’est une petite aventure musicale qui m’a apporté le sourire. J’espère que ça le fera à d’autres. Les paroles

Allons enfants de mon pays

Le jour d’espoir est arrivé

Contre nous de la tyrannie

Tout un peuple doit se lever.

.

Entendez-vous à l’Assemblée,

Ces ministres, ces députés,

Qui viennent partout nous répéter

Il faut qu’on libère la croissance,

Pas de croissance sans confiance,

La confiance dans la concurrence,

La concurrence notre seule chance

Il faut affronter le marché

Le grand marché mondialisé

Et ça réclame des sacrifices

On n’peut plus vivre comme jadis

Faut accepter faut s’adapter

Dans les retraites il faut tailler

Et la santé doit rapporter

Les autoroutes qu’il faut brader

.

Allons enfants de mon pays

Le jour d’espoir est arrivé

Contre nous de la tyrannie

Tout un peuple doit se lever.

.

Les voyez-vous à la télé,

Ces milliardaires, ces PDG,

Tout juste bons à radoter :

Travailler plus pour gagner plus

Consommer plus et produire plus

Il faut bien vendre pour acheter

Et exporter pour importer

Même si bien sûr l’environn’ment

L’environn’ment c’est important

On jure à Davos tous les ans

Que le réchauff’ment climatique

Que la mer pleine de plastique

Ca nous inquiète fortement

Ca nous angoisse pour nos enfants

Et c’est promis pour deux mille trente

Ou bien alors deux mille cinquante

On va enl’ver de nos patates

Dix-sept pour cents de glyphosate,

Monsanto sera très fâché

Mais nous on va leur résister

.

Résistance !

Résistance !

.

Allons enfants de mon pays

Le jour d’espoir est arrivé

Contre nous de la tyrannie

Tout un peuple doit se lever.

.

Qu’on obéisse à nos bons maîtres,

Et la planète fait place nette,

Plus d’hirondelles, plus de moineaux,

Plus de sauterelles, et plus d’oiseaux.

Ils nous envoient droit dans le mur,

Qu’éclabouss’ra notre sang impur.

Alors, y a plus le choix les copains,

Aux âmes, aux âmes, les citoyens !

Et les copines, les citoyennes,

Les mi-toyens, les mi-toyennes,

Marchons, marchons vers leurs palais,

Oui mais même pas pour les chasser,

Qu’on les enferme à double tour,

Et que la vie reprenne son cours,

Et que surtout entre nos mains

On reprenne notre destin,

L’air qu’on respire, l’eau que l’on boit,

Les paysages que l’on voit,

Les mots qu’on dit, démocratie,

Et pas seulement pour faire joli.

.

Allons enfants de mon pays

Le jour d’espoir est arrivé

Contre nous de la tyrannie

Tout un peuple doit se lever.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message