Le Pen : Tel père, telle fille

lundi 12 août 2019.
 

Extrait des premières pages de l’ouvrage de Maxime Vivas : « Marine Le Pen amène le pire »

Ce livre (publié par les éditions Golias) est une compilation de documents révélateurs de l’analogie entre le FN d’hier et celui d’aujourd’hui.

Y sont démontrées la difficulté pour Marine Le Pen, malgré les habiletés tribuniciennes, à se dépouiller des oripeaux paternels les plus exécrables, la distorsion entre le discours du FN ripoliné et son programme, entre son programme et ses objectifs.

Sont mis en relief le fiasco du FN dans les villes qu’il a gérées naguère et les nombreuses condamnations par la Justice de dirigeants et d’élus du parti « Tête haute et mains propres ».

Tel père, telle fille

Face au FN, nous sommes confrontés à une difficulté : ne rien dire, c’est laisser le champ libre au pire. Trop en dire c’est lui donner de l’importance. Que faire avec les idées faussement sociales du FN ? De quoi est-il le symptôme ? Comment comprendre des membres de son bureau politique quand ils se réclament d’un modèle « social et national » ? Cet ouvrage aborde en creux les questions des Droits de l’Homme, de la laïcité, du droit d’asile, de la probité des élus, de la gestion démocratique des villes, de la République contre le clan…

Pour écrire ce livre qui met en tension la vraie nature et le programme du FN, nous nous sommes appuyés sur des observations de terrain, des recherches, des enquêtes, des articles, des interviews, des allocutions télévisées ainsi que sur des communiqués du parti des Le Pen...

Il apparait que le FN d’aujourd’hui, malgré un vernis nouveau, ne diffère guère du FN de toujours. Le 16 janvier 2011, Invité du Dimanche « d’Aujourd’hui en France/Le Parisien, Jean-Marie Le Pen (1) éclairait les naïfs en parlant de sa fille : « Politiquement, à quelques nuances près, elle a les mêmes opinions que moi ».

En mai 2013, lorsque Marine Le Pen se fracture le sacrum en tombant dans sa piscine vide, c’est Jean-Marie Le Pen, et non un des vice-présidents du FN, qui la remplace au meeting de Limoges. Interchangeables ?

En mai 2002, Marine Le Pen affirme : « Nous sommes tous les héritiers politiques de Jean-Marie Le Pen. (…). Il est là, on y tient. C’est notre colonne vertébrale. Et par conséquent, on en profite ».

Le 3 octobre 2010, sur France 2, Marine Le Pen réitère son attachement « au capital » idéologique des Le Pen.

« J’essaie d’y apporter un petit plus. Disons, l’association de Marine et de Le Pen (…). Une petite musique un peu différente ».

Le 18 juin 2012, Marion Maréchal-Le Pen confirme qu’entre hier et aujourd’hui, rien n’a changé : « Les idées sont les mêmes ».

En 2012, Julien Louis Rochedy, directeur national du Front National Jeunesse (FNJ), soutient : « Il n’y a pas de vieux Front National et de nouveau Front National. Ça c’est un truc de journalistes ».

En résumé : « De tels bois, telle écharde » et « La pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre ».

Au FN, personne n’est dupe. Si les formules sont plus policées, le fond, c’est-à-dire l’appareillage idéologique, se perpétue.

Extrait de la préface de Paul Ariés :

..Je suis convaincu que nous devons continuer à penser donc à parler et à écrire contre le Front national pour comprendre les raisons de son succès et être à même de le contrer efficacement. J’aime que cet ouvrage soit écrit par un père et un fils car j’ai envie d’y voir le symbole du caractère intergénérationnel de ce combat contre les extrêmes-droites. Au moment où tant des gros mots qui servaient à penser l’émancipation sont en berne, salis par les tragédies du XXe siècle, il est important de constater que l’antiracisme et l’antifascisme demeurent des valeurs fortes par delà les années. Ce livre est écrit comme devrait l’être tous ceux consacrés à l’extrême droite, c’est-à-dire sans céder en rien ni à ses thèses bien sûr, ni même et c’est plus rare à son style. Il n’y a en effet que deux façons de faire de la politique, et écrire contre le Front National est un acte politique fort : soit en jouant sur la haine et la peur de l’autre soit en misant sur l’intelligence collective, intelligence de la raison et du sentiment.

Le combat contre l’extrême-droite est perdu d’avance si nous utilisions contre elle les procédés qui sont les siens : les mensonges, la malhonnêteté, les insultes, les invectives, les approximations, etc. Nous ne gagnerons jamais contre le Front national, contre les Identitaires, contre Soral en utilisant leurs propres méthodes. Nous n’avons pas besoin non plus de « gros bras », d’entrainement paramilitaire, de milices populaires, ce terrain est le leur et nous perdrons toujours en utilisant leur répertoire d’action. Nous préférons, nous, de très loin les passions joyeuses aux passions tristes. Nous faisons de la politique à la manière des milieux populaires et non pas à la façon des élites ou des néo-fascistes. Nous combattrons d’autant plus efficacement le FN que nous ne nous contenterons pas de stigmatiser le mal, que nous ne nous porterons pas seulement contre lui, mais que nous lui opposerons d’autres façons de voir, de sentir, d’autres manières d’agir, d’autres alternatives, un autre agenda, etc. A être seulement « contre » le FN nous finirions autrement par être « tout contre », c’est-à-dire par le porter sur notre dos, jusqu’à ce qu’il nous poignarde.


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