Violences faites aux femmes : Un grenelle en opération de com

mardi 17 septembre 2019.
 

Depuis 2010, l’estimation actualisée chaque année du nombre de victimes de violences conjugales tourne autour de 220 000 femmes, et celui des féminicides dans le couple reste à peu près le même d’une année sur l’autre. À ce jour, 101 femmes ont été assassinées depuis le mois de janvier. Ce terrorisme patriarcal, il est possible de le combattre.

Dès l’enfance, il est fondamental d’inculquer une éducation sans haine des femmes, sans dévalorisation du féminin, ou de ce qui est perçu comme tel. Cela nécessite la mise en place de programmes scolaires ambitieux. Cette grande opération de revalorisation des femmes doit irriguer toute la société. Toutes les études le démontrent : il y a un continuum de violence évident entre le sexisme, les propos dévalorisant à l’égard des femmes, et la violence physique. La seconde est possible à cause de du premier. Une formation des professionnel·le·s en contact avec les femmes qui ont subi des violences est là aussi essentielle, afin d’éviter que la parole des femmes ne soit pas crue ou pas prise à sa juste valeur et qu’elles soient renvoyées chez elles dans des situations d’éventuel danger.

Il faut faire travailler, entre eux les magistrat·e·s, les policiers·e·s, les professionnel·le·s du logement et de l’insertion. Il faut proposer des formations qui permettent à l’entourage de savoir reconnaître les signes de maltraitance et de pouvoir réagir de manière juste, sans culpabilisation des femmes. Cette transformation, d’autres pays l’ont entamée : en Espagne, par exemple, C’est une cause nationale depuis environ une dizaine d’années. En décembre 2017, le pacte contre la violence de genre a été adopté, et actuellement, 420 millions d’euros ont été engagés. 290 mesures ont été prises contre les violences de genre, très variées et permettant des changements structurels. L’ensemble de ces mesures ont permis de réduire considérablement les féminicides (pour ceux qui ont été recensés), qui sont passés de 71 meurtres de femmes en 2003 à 47 en 2018.

Évidemment, la lutte contre ces assassinats systémiques nécessite un budget. Le gouvernement, s’éloignant de sa promesse originelle de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause nationale, vient encore de décevoir, en octroyant seulement un million d’euros pour lutter contre ces violences, quand les associations en demandaient un milliard. C’est terriblement dérisoire. Ce grenelle est une insulte faite aux femmes, une simple opération de communication.

MJV


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