Kurdes : Défendre le Rojava

mardi 5 novembre 2019.
 

Profitant de l’annonce du retrait des troupes américaines, le 9 octobre, l’armée turque a envahi le Rojava ou encore le nord-est de la Syrie. Cette invasion est appuyée par des milices djihadistes issues des branches locales d’Al-Qaida et de groupes salafistes.

Non seulement, Erdogan viole le territoire syrien, assassine des civils mais en plus, il ment.

Le prétexte de cette intervention est un énorme mensonge. Le président turc pointe les unités combattantes kurdes YPG/YPJ comme « terroristes » (en raison de leur lien avec le PKK).

Jamais un projectile n’a été envoyé en Turquie. Ceci n’a jamais été l’objectif du Rojava d’attaquer la Turquie et les unités kurdes étaient mobilisées à défendre leurs populations et l’expérience démocratique du Rojava face aux vrais terroristes d’Alqaida et de Daesh.

En réalité, Erdogan et les djihadistes veulent en finir avec l’expérience démocratique du Rojava, mise en place du nord-est de la Syrie depuis le début de la guerre en 2011 puis institutionnellement dans le cadre de la région autonome en Syrie en 2016 avec un gouvernement inclusif, le TEV-DEM.

Le Rojava a l’immense mérite d’avoir mis en place des institutions et un programme basé sur le féminisme, la répartition des richesses, la laïcité et l’écologie dans des conditions de guerre et de pénurie.

Ce programme s’appelle le confédéralisme démocratique. Il est défendu par le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) et différentes organisations en Turquie, Irak, Iran et Syrie, où vivent quarante millions de Kurdes.

Le PKK s’est aussi illustré dans la défense des Chrétiens d’Orient et des populations yézidies contre le groupe État Islamique. Le PKK doit donc sortir de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne. Il n’est pas possible d’accepter que ces hommes et femmes, les plus loyaux et les efficaces contre les djihadistes au Moyen-Orient, soient en même temps considérés comme des terroristes.

Tout doit être fait pour protéger les kurdes, défendre le Rojava et enfin trouver une solution politique.

Cette solution passe aussi par la libération du leader kurde Abdullah Öcalan et l’ouverture d’une conférence internationale avec l’ensemble des protagonistes.

À l ‘heure où nous écrivons, nous ne savons pas la portée de l’intervention de l’armée syrienne ni des effets du semblant de « cessez le feu » imposé par les USA.

Dans l’immédiat, le Rojava et les kurdes ont besoin de soutiens.

Jean-Christophe Sellin


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