Le maire PS de Foix a fait expulser la CGT. Depuis le syndicat est dépourvu de local et ne peut exercer son activité.
Ce lundi 4 novembre à 7h35, une quinzaine de policiers, deux huissiers et des déménageurs déboulent au siège de l’union locale CGT à Foix (Ariège). Deux heures plus tard les lieux ont été vidés et la serrure changée. Cet événement est un nouvel épisode du long conflit qui oppose le syndicat et le maire de la ville, Norbert Meler (PS).
Pourquoi cette expulsion de la CGT ? La mairie et la communauté d’agglomération veulent récupérer l’immeuble qui abritait depuis plus de quarante ans le local syndical. Les deux collectivités nourrissent pour ce bâtiment des projets qui ont beaucoup fluctué en cinq ans : les appartements haut de gamme du début ont laissé place à de possibles foyers-logements pour personnes âgées. De son côté, la CGT accepte de s’installer dans de nouveaux locaux si ceux-ci sont adaptés à une activité syndicale. Ce n’est pas le cas de la maison des associations. « Ce lieu proposé par le maire est trop petit et n’assure pas la confidentialité pour les salariés qui viennent à nos permanences juridiques », explique Maryse Gomez. Selon la secrétaire de l’union locale, « le maire fait preuve d’acharnement à l’encontre de la CGT ».
Après un marathon judiciaire, la cour d’appel de Toulouse a ordonné à la CGT de quitter les lieux le 17 octobre dernier, sous peine d’une astreinte journalière de 200 euros. Malgré cet arrêt de la cour d’appel les militants CGT ont décidé de rester sur place et de déposer un recours auprès de la cour de cassation. Or ce recours n’est pas suspensif et la préfète a autorisé l’expulsion du syndicat.
Depuis lundi l’union locale CGT de Foix n’a plus de local. Les permanences juridiques ne sont plus assurées, les salariés qui ont un problème avec leur employeur ne peuvent être reçus, conseillés. L’affaire, pourtant, est loin d’être finie. « La CGT continue de se battre, poursuit Maryse Gomez. On va nous voir et nous entendre ! » Une mobilisation qui se poursuit aussi devant les tribunaux puisque la CGT a porté plainte : ni la mairie ni la préfecture n’ont informé le syndicat de l’exécution de la procédure d’expulsion.
Les syndicalistes fuxéens ont pu récupérer le mobilier et les objets emportés par les déménageurs. Il reste à effectuer un inventaire précis pour s’assurer que rien ne manque. Un autre problème demeure : les ordinateurs ont-ils été visités ? Les documents qu’ils contiennent -par exemple les dossiers de salariés engagés dans une procédure aux prud’hommes- sont-ils restés confidentiels ? A ce jour ces questions restent sans réponse.
Bruno Vincens
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