Texte individuel pour le congrès du PCF : Le Parti Communiste n’est pas de gauche... et doit rester communiste !

lundi 1er septembre 2008.
 

Droite ou gauche ne sont que deux façons de gérer le système capitaliste. Sarkozy nous rend un grand service en démontrant à quel point ces deux notions ne s’opposent pas tant que ça ! S’enfermer dans cette dualité, c’est vouer aux gémonies les électeurs qui votent à droite, alors que ce sont aussi pour beaucoup des producteurs.

Notre ambition est de changer de système de production, pas de gagner des élections. "L’Etat, le régime politique constitue l’élément secondaire, et la société civile, le domaine des relations économiques, l’élément décisif" (Engels !). Et quand on sait ce qu’est devenu aujourd’hui le système politico-médiatique dans lequel se déroulent les élections, cette citation est d’une actualité brûlante !

Les communistes ne veulent pas gérer le capitalisme, mais le reléguer dans les manuels d’histoire. En ce sens, le Parti Communiste ne s’inscrit pas dans la dualité "droite/gauche" que nous connaissons aujourd’hui en France. S’il participe néanmoins aux processus électoraux, c’est à mon sens pour deux raisons :

Obtenir des élus qui bénéficieront ainsi d’une tribune pour dénoncer les méfaits du système capitaliste et populariser nos propositions, mais aussi pourront utiliser leur pouvoir local pour favoriser à leur niveau la transition vers le communisme, "par le bas".

Bénéficier du financement public de la vie politique.

Le vote "de gauche" est une réponse conformiste. Le vote communiste est un vote "grain de sable" anticonformiste. Si peu d’électeurs ne ressentent l’utilité de ce vote dans le cadre du système électoral actuel, il est difficile de leur en vouloir ! Ils demeurent néanmoins nombreux à rester attachés à cet espoir d’un monde meilleur que représente le Parti Communiste.

Si l’on veut absolument donner une signification subliminale au (léger) sursaut électoral constaté lors des législatives en faveur du PCF, j’oserai celle-ci : les Français ne veulent pas que le Parti Communiste disparaisse de la scène politique, et en particulier sous ce nom-là, car sinon c’est que tout espoir d’une alternative au capitalisme serait perdu. Et il n’en est pas question !

Dans le cadre des débats sur la recomposition qui agitent les appareils des partis "de gauche" et hélas également celui du Parti Communiste, deux voies s’ouvrent à nous :

Se fondre dans un parti "de gauche" voué à rester un allié naturel du Parti Socialiste alors que, comme l’affirmait Jean Lecanuet, "l’alliance entre socialistes et communistes est une alliance contre nature" (il ne faut jamais sous-estimer l’apport que peut représenter la lucidité de certains hommes de droite sur la gauche française !).

Ne pas laisser s’éteindre la flamme communiste, au contraire la raviver pour reconstruire un Parti Communiste dont l’ambition première ne sera pas exclusivement de gagner des élections, ce qui le condamnerait, mais d’abord d’ouvrir une perspective vers un projet politique clairement revendiqué et de changer la vie au quotidien par l’appropriation sociale des services publics et des moyens de production.

C’est bien ainsi que de nombreux militants et sympathisants perçoivent la situation actuelle. Et pour beaucoup en favorisant très clairement le second terme de cette alternative.

Espérons que le prochain congrès nous permettra de trancher cette question. Et de nous doter rapidement d’instances exécutives en phase avec l’orientation qui aura été choisie.

Mouton Noir


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