Réchauffement climatique : plus une minute à perdre pour éviter le pire (ONU)

lundi 2 décembre 2019.
 

Il n’y a plus une minute à perdre : si le monde remet encore à plus tard les actions immédiates et radicales nécessaires pour réduire les émissions de CO2, la catastrophe climatique ne pourra plus être évitée, avertit un nouveau rapport sur la réduction des émissions publié mardi par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

"Depuis dix ans, le rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions tire la sonnette d’alarme, et depuis dix ans, le monde n’a fait qu’augmenter le volume de ses émissions", a déclaré le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

Pour le chef de l’ONU, c’est le moment "d’écouter la science". Car "ne pas tenir compte de ces avertissements et prendre des mesures drastiques pour inverser les émissions" implique une orientation qui mènerait le monde à "être témoin de vagues de chaleur mortelles et catastrophiques, de tempêtes et de pollution".

Le rapport annuel sur "L’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions" indique que les efforts collectifs actuels devront au moins être multipliés par cinq pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de 1,5°C fixé par l’Accord de Paris.

Pour garder un espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an, chaque année dès l’an prochain et jusqu’à 2030. Soit un total de 55% de baisse entre 2018 et 2030.

Selon le rapport, tout retard au-delà de 2020 rendrait "rapidement l’objectif de 1,5°C hors de portée". Même pour espérer limiter le réchauffement à 2°C, il faudrait réduire les émissions de 2,7% par an de 2020 à 2030.

"L’ampleur de ces réductions annuelles peut sembler choquante. Elles peuvent aussi sembler impossibles, du moins pour l’année prochaine. Mais il faut essayer", a affirmé Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.

Mais ces émissions, générées en particulier par les énergies fossiles, ont augmenté de 1,5% par an ces dix dernières années et "il n’y a aucun signe (qu’elles) atteignent leur pic dans les prochaines années", souligne le PNUE, notant également ce nouveau record de 55,3 gigatonnes de CO2 en 2018, provenant notamment de changements d’affectation des sols comme le déboisement.

"Notre incapacité collective à agir rapidement et à redoubler d’efforts pour lutter contre le changement climatique implique que nous devons maintenant réduire considérablement nos émissions, à hauteur de plus de 7% par an, si nous les répartissons de manière équilibrée au cours de la prochaine décennie", a ajouté la directrice exécutive du PNUE.

Chaque année, le rapport présente des moyens de combler cet écart. Cette année, le rapport examine le potentiel de la transition énergétique, en particulier dans les secteurs de l’électricité, des transports et du bâtiment, et l’efficacité dans l’utilisation de matériaux comme l’acier et le ciment.

Dans l’édition de cette année, l’ONU met ainsi en avant la transition énergétique et le potentiel d’efficacité de l’utilisation de certains matériaux. Une orientation qui peut contribuer grandement à réduire l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’émissions. Pour les experts, les réductions requises ne peuvent être obtenues qu’en transformant le secteur de l’énergie.

"Nous avons besoin de succès rapides alors que nous mettons en route les transformations sociétales radicales exigées par le changement climatique, autrement l’objectif de 1,5°C énoncé par l’Accord de Paris sera hors de portée", a conclu Mme Andersen.


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