Parti d’un énorme éclat de rire,

Covid tape sur l’épaule d’Allah,

Et lui tient ce langage :

Dis-donc Allah !

Tu as vu comme j’ai mis le monde cul par-dessus tête ?

Toi, tu veux mettre la meilleure moitié de l’humanité sous voile.

Tout ce que le monde compte de gens épris de raison et de liberté te résiste.

Moi, j’ai mis tout ce beau monde dans ma poche !

Ils implorent tous d’être masqués.

Femmes comme hommes.

Athées comme croyants.

Riches comme pauvres.

Toutes couleurs réunies.

Bref, j’ai réussi là où tu ne le peux.

Oui, oui, j’en conviens. Lui répond Allah.

Je suis même admiratif.

Moi, j’y vais à coups de bombes. Sans succès !

Toi, tu les empêches de la faire. Et ça marche !

Pourtant, je ne suis pas plus visible que toi.

Oui, mais moi, je fais tout moi-même. Rétorque Covid.

Mieux, je me fais transporter gratuitement, dans tous les azimuts du monde.

Je passe toutes les frontières sans résistance.

Ils n’y voient que du feu.

Ah ! Les cons !

Pas une de leurs bombes et de leurs drones ne m’effraient.

J’aurais mis à bas leur économie, avant que leurs chercheurs ne trouvent mon secret.

Alors que toi, tu délègues.

Tu vois la différence ?

Oui, oui, je comprends. Répond Allah, dépité.

Mais comment faire autrement ?

Je ne suis qu’une vue de l’esprit.

Je n’existe que par la volonté de quelques hommes.

Sans eux, je ne suis que du vent.

Toi, tu es bien réel.

Mieux, on t’a même décerné une couronne dès ta naissance.

Alors que moi, on me blasphème.

Tu vois, Covid, si je croyais en moi, je me réincarnerais en toi.

Mon problème, c’est que je n’arrive pas à croire à moi-même.

Attristé, Covid répond :

Je te proposerais bien d’unir nos forces,

Mais à vrai dire, je sens que je peux faire le boulot tout seul et que, même,

Je vais aussi tomber sur les tiens.

Même sur ceux qui s’entretuent dans ta propre péninsule.

Je ne suis envoyé par aucun Dieu,

Je suis investi par Dame Nature.

Pour la venger du mal que vous tous lui faites.

Surtout les plus riches.

Et les autres, par lâcheté ou veulerie.

Voilà, je vais poursuivre mon ouvrage.

Sournoisement.

Jusqu’à résipiscence.