Le confinement aggrave la précarité d’une partie de la population, qui redouble d’effort pour survivre. Les quartiers se mobilisent.
La crise du Covid-19 rappelle la mission principale de l’État : la protection des citoyens. À Marseille, une partie de la population est abandonnée, d’autant plus vulnérable depuis le début du confinement. Les associations prennent le relais. Zoom sur cinq initiatives solidaires.
1. Le collectif Maison Blanche distribue les colis
Le collectif formé par des habitants de cette cité des quartiers Nord pour aider les victimes de l’habitat indigne, redouble d’efforts depuis le confinement. Nair Abdallah, responsable de l’association est mobilisé 7 jours sur 7,pour distribuer des colis alimentaires aux personnes les plus démunies. Tout est parti du coup de fil d’une voisine. « Elle nous a appelés pour nous demander si on avait à manger. Elle n’avait nourri ses trois enfants qu’avec une soupe aux oignons, se souvient-il, on lui a fait des courses, puis on s’est rendu compte que d’autres familles ne mangeaient pas. » Lundi 6 avril, plus de 190 personnes ont fait la queue devant le local associatif pour récupérer gratuitement des denrées. Samedi dernier, le collectif a décidé de monter une cagnotte en ligne. Pour faire un don, il suffit de se rendre sur la page Facebook du collectif.
2. Aouf fait le lien avec les associations
La plateforme d’entraides locales Aouf, née durant le hackathon de La Marseillaise, en réponse au drame du 5 novembre, s’est elle aussi adaptée aux mesures de confinement. « On met en lien les Marseillais qui veulent aider avec ceux qui en ont besoin », explique Charlotte Juin, l’une des 300 bénévoles de l’opération. N’importe qui peut proposer un service via le site beta.aouf.fr. Un autre bouton permet, à l’inverse, de demander de l’aide. « En général, ce sont d’autres associations, qui ont besoin de bénévoles ou de dons », témoigne-t-elle.
3. Les habitants du 3e organisent des collectes
« On fait vraiment avec des bouts de ficelle car la mairie n’a rien pris en charge, souffle Anne Psister, bénévole pour le collectif Solidarité entre habitants 3e arrondissement, qui a monté une page Facebook du même nom. Au début de la crise sanitaire, un constat est vite établi : « Il y a beaucoup de contrats précaires dans le quartier et pour pas mal d’enfants, la cantine assurait leur seul repas. » Alors, pour ces familles démunies, les voisins solidaires organisent des collectes et distributions alimentaires. Une plateforme téléphonique a été mise en place afin de rompre l’isolement (0805.384.244).
4. Emmaüs auprès des SDF
Depuis le début du confinement, les sans domiciles fixes subissent la double peine : la pauvreté et la vulnérabilité accrue face à la propagation du virus. Dans le quartier des Réformés, Emmaüs a mis en place des « Lave-mains », des lavabos de fortune, installés à titre provisoire pour permettre aux sans-abri d’appliquer certains gestes barrières. L’association distribue également des savons, du gel hydro alcoolique et des masques en tissu réutilisables, fabriquées bénévolement par une couturière. « Ces kits de protection permettent de se protéger un peu dans la rue », explique Kamel Fassatoui, responsable de l’antenne départementale. Des petits-déjeuners sont servis du mardi au samedi de 7h30 à 11h, au square Stalingrad.
5. Le Secours Populaire livre les repas
Le Secours populaire conserve dix points de chute, partout dans Marseille pour distribuer des denrées. Mais depuis le confinement, Sonia Serra, secrétaire générale de la fédération des Bouches-du-Rhône, remarque un grand élan de solidarité : « Beaucoup de personnes au chômage technique veulent nous aider. » Ils aident à acheminer les repas offerts par les primeurs et les restaurateurs également mobiliser pour les personnes dans le besoin. En plus des maraudes habituelles, le Secours pop’ répond à des situations de détresses alimentaires via le standard téléphonique au 04.9136.56.36.
Emma Conquet
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