Amazon, la multinationale qui se croit tout permis

dimanche 19 avril 2020.
 

3) Victoire contre Amazon en pleine crise du covid-19 (Les Amis de la Terre)

https://www.amisdelaterre.org/victo...

Depuis le début de la crise du covid-19 en France, nous sommes mobilisés aux côtés des syndicats et d’ANV-COP 21 pour contraindre Amazon à préserver la vie de ses salarié·es et cesser la livraison des produits non essentiels.

La décision est tombée aujourd’hui (mardi 14 avril). Suite à une plainte déposée par l’ Union syndicale Solidaires, soutenue par les Amis de la Terre, nous avons obtenu une grande victoire : le juge ordonne de limiter, dans les 24h, la livraison aux stricts produits essentiels (alimentaire, médical, hygiène). Si Amazon ne respecte pas cette décision, la multinationale se verra forcée de verser 1 million d’euros par jour. Du jamais vu.

CETTE NOUVELLE MET EN LUMIÈRE NOTRE FORCE : NOUS POUVONS CONTRAINDRE DE GRANDES MULTINATIONALES À RESPECTER LES DROITS HUMAINS.

Depuis près d’un mois, les Amis de la Terre, aux côtés des salariés et des syndicats, dénonçaient les fausses informations délivrées par Amazon France. La multinationale annonçait depuis près d’un mois limiter la livraison aux produits de première nécessité et garantir la protection des salariés de ses entrepôts au-delà même des recommandations gouvernementales.

Le jugement a estimé, à la lumière des nombreuses pièces apportées par le syndicat, que l’entreprise continue de livrer plus de 90% de produits non-essentiels, mettant en péril la vie de ses salariés.

LA VIE DES SALARIÉ.ES FACE AU COVID-19

A l’heure où tous les sites dénombrent des cas de Covid-19, et que 2 salariés ont été placés à l’hôpital dont un salarié du site de Brétigny-sur-Orge en réanimation depuis plus de 2 semaines, le juge a pu noter que les 6 entrepôts principaux d’Amazon France continuent de regrouper entre 500 et 2 700 salariés par site, avec des mesures de protections et de distanciations sociales jugées insuffisantes.

Dans ces sites où la promiscuité est importante, les risques de contracter le Covid-19 sont évidents.

UNE DÉCISION QUI FAIT SUITE À UNE CAMPAGNE D’INTERPELLATION EN LIGNE

Cette décision confirme le bien fondé des lettres à Bruno Lemaire et Muriel Pénicaud envoyées par les Amis de la Terre depuis plusieurs semaines ainsi que celui de sa campagne d’interpellation sur les réseaux sociaux révélant, capture d’écran à l’appui, que toute sorte de produits non essentiels sont toujours livrés par Amazon.

Tatiana Campagne, élue SUD-Solidaires du site de Lauwin-Planque (Nord) estime même que si Amazon respecte la décision du tribunal “on peut diviser par 10 voire par 15 le volume de marchandises vendues par rapport à aujourd’hui”.

QUELLE SERA LA RÉACTION D’AMAZON ?

Les Amis de la Terre regrettent qu’il ait fallu agir en justice pour obtenir une décision que le Gouvernement aurait dû prendre depuis plusieurs semaines. Avec Solidaires, ils craignent un refus de la multinationale de payer les chômages partiels engendrés par les délais de mises en place des nouvelles mesures sanitaires, voir même, que l’entreprise en appelle à l’aide de l’Etat

Amazon est l’entreprise dans laquelle investissent le plus les marchés financiers. Grâce à l’explosion de son activité mondiale pendant le COVID 19, son action a même atteint son plus haut niveau historique. Les vendeurs de la marketplace d’Amazon fraudent à 98% la TVA d’après Bercy, 2 un manque à gagner de plusieurs milliards d’euros pour l’Etat.

2) Coronavirus : Amazon, rappelé à l’ordre par la justice, ferme ses sites français pour cinq jours ’AFP)

Amazon, sommé par la justice de limiter ses livraisons aux seuls produits essentiels sous peine d’amende, a annoncé la fermeture de ses sites français à partir de ce jeudi et jusqu’à lundi inclus, pour nettoyer ses entrepôts et évaluer les risques face au coronavirus.

« Nous devons suspendre temporairement les activités dans nos centres de distribution en France », a indiqué la direction de l’entreprise dans un communiqué.

Selon Emilien Williatte, délégué CGT, le comité social et économique (CSE) d’Amazon a voté en faveur de la fermeture de tous les sites pendant cinq jours, à partir de jeudi 13h, « officiellement pour nettoyer les sites et évaluer les risques ».

Quant à la date de reprise, elle est encore « inconnue », a affirmé son directeur général France. « Nous essaierons de rouvrir au plus vite mais je ne peux pas confirmer aujourd’hui (jeudi) la date à laquelle nous allons rouvrir », a déclaré Frédéric Duval au micro de RTL.

Les salariés payés à 100% pendant cette période

Les salariés et intérimaires (près de 10.000 personnes) seront payés à 100 % pendant cette période de cinq jours selon la direction, qui précise que le recours au chômage partiel « a été évoqué », mais que ses « modalités d’application n’ont pas été définies ».

« La fermeture des entrepôts, c’est ce que nous avions demandé au tribunal à titre principal », a rappelé le syndicat SUD, à l’origine de la plainte devant le tribunal judiciaire de Nanterre.

« Nous serons attentifs au maintien de la rémunération des salariés et nous avons des propositions à défendre : l’obligation de port du masque, la suppression de la prise de température qui occasionne des queues potentiellement dangereuses, un observatoire des cas de Covid-19 dans le groupe, le respect du droit de retrait », a indiqué Laurent Degousée de SUD Commerce.

Faire une évaluation sous peine d’un million d’euros d’amende

Le tribunal judiciaire de Nanterre avait jugé mardi qu’Amazon avait « de façon évidente méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés » et lui ordonnait en conséquence de conduire une évaluation des risques avec les représentants du personnel, et entre-temps de se limiter aux seuls « produits alimentaires, de produits d’hygiène et de produits médicaux », sous astreinte d’un million d’euros d’amende par jour de retard et par infraction constatée.

Le groupe s’était dit « perplexe » mercredi matin face à ce jugement, compte tenu des mesures de sécurité déjà mises en œuvre (contrôles de température, masques, distanciation sociale...), et avait annoncé faire appel. Mais la décision étant de droit exécutoire, l’appel n’est pas suspensif et la décision devait s’appliquer dès jeudi.

« Qu’est-ce qu’une infraction ? »

Amazon a estimé qu’il lui était impossible de limiter ses livraisons aux seuls produits essentiels dans les 24 heures, comme le demandait le tribunal, sans prendre le risque de livrer « accidentellement » un produit non essentiel et encourir l’amende prévue d’un million par infraction.

« Qu’est-ce qu’une infraction ? Nous avons un catalogue de 250 millions de références, comment applique-t-on concrètement la notification de façon opérationnelle en termes de risque ? », interroge une porte-parole du groupe. « Un coupe-ongles, un gel démêlant entrent-ils dans la définition du produit essentiel ? » cite-t-elle en exemple. En clair, face au risque d’être mis à l’amende, Amazon préfère fermer, au moins provisoirement, ses sites.

Cinq mises en demeure de la part de l’inspection du travail

« Considérant la complexité inhérente à nos activités logistiques et l’amende d’un million d’euros par infraction imposée par le tribunal, le risque de contrevenir à la décision était trop élevé », a commenté mercredi la direction, pour qui cette action en justice « aura probablement des conséquences pour de nombreuses personnes dans notre pays, qu’il s’agisse de nos milliers de collaborateurs, des clients qui comptent sur nous en ce moment plus que jamais, ou des nombreuses TPE et PME françaises qui s’appuient sur Amazon pour se développer ».

Les syndicats dénoncent depuis le début du confinement le traitement de commandes de produits « non essentiels », tels que livres, musique, produits de beauté, etc. Amazon avait annoncé le 21 mars cesser de prendre des commandes jugées « moins prioritaires » sur ses sites français et italien, mais cette notion ne recoupe pas celle de « produits essentiels », les produits alimentaires, d’hygiène et de santé étant très minoritaires dans l’activité du groupe.

1) Pendant l’épidémie, les multinationales se gavent : le cas emblématique d’Amazon

https://solidaires.org/Bulletin-Sol...

AMAZON : SERIAL WORKERS KILLER ! jeudi 9 avril 2020, par SUD Commerce, Union syndicale Solidaires

Malgré la pandémie du coronavirus, la direction d’Amazon entend coûte que coûte maintenir l’activité de ses entrepôts à travers le monde.

En effet, avec les mesures de confinement, le groupe entend accroître ses profits et a annoncé l’embauche de 100 000 personnes à temps partiel pour ses entrepôts aux Etats-Unis ainsi qu’une augmentation de 2 dollars/livres sterling/euros de l’heure pour les salarié-es.

En réponse à ce cynisme, les travailleurs/euses ne sont pas resté-es inactifs/ves.

- Sous l’impulsion d’employé-es organisé-es dans le collectif « Amazonians United » de l’ entrepôt BK1 du Queens à New York, une pétition en ligne « Nous, travailleurs d’Amazone, exigeons des protections contre les coronavirus ! » était lancée début mars, et reprise par des équipes syndicales des sites d’Allemagne, de Pologne, d’Italie, d’Espagne et de France.

- En Italie, des mouvements de grèves s’organisaient dans les entrepôts de Torrazza et Passo Corese le 12 mars, ainsi que le 16 mars avec des arrêts de la production à Castel San Givanni et Torazza.

- En France, entre le 17 et 19 mars dans les entrepôts de Douai, Chalon, Saran, Boves et Montélimar, les salarié-es procédaient à des débrayages et faisaient valoir leur droit de retrait.

- Le 30 mars, les travailleurs/euses de l’entrepôt JFK8 de Staten Island, New York, organisaient une grève et étaient rejoints par leurs collègues de DCH1 à Chicago et DTW1 à Détroit les jours suivants.

Amazon répondait aussi par la répression en procédant au licenciement de Christian Smalls qui participait à la grève de l’entrepôt de New York.

En réponse aux inquiétudes des salarié-es et des syndicats qui réclament la fermeture des sites ou au moins des mesures de réduction des rythmes de production, mais aussi des mesures de congés avec maintien des salaires (que ce soit en Slovaquie, Pologne, Espagne, Allemagne, Etats-Unis, Italie, France), la direction de l’entreprise organise des mesures barrières cosmétiques :

- une personne par table à la cantine,
- pas de prises de pause communes,
- une personne seulement par rangée dans les bus,
- distribution de masques,
- prise de la température à l’entrée des entrepôts,
- mise en place d’ « équipes de crise »...

Mais tant que les employé-es continuent à se rendre en masse dans les entrepôts, augmentant ainsi les risques de propagation du virus, il est certain que ces procédures sont totalement insuffisantes.

D’ailleurs, beaucoup refusent de travailler avec la peur au ventre et invoquent le droit de retrait ou se mettent en arrêt-maladie, et avec raison.

En Italie, Espagne, France, Etats-Unis, les cas de salarié-es infecté-es se multiplient.

Face aux risques, de nombreux/ses intérimaires ne viennent plus et les agences d’intérim, comme ce fut le cas dans une agence ADECCO de Montélimar, en sont à mentir aux intérimaires en disant que « tout va bien » dans les entrepôts.

On le voit, la connexion au niveau transnational des collectifs de travail au sein des entrepôts d’Amazon est primordiale en cette période de crise sanitaire mondiale.

Mi-avril, une rencontre du réseau « Amazing Workers » qui s’appelle désormais « Amazon Workers International » était organisée à Alcala de Henares dans les environs de Madrid.

Le réseau regroupe des équipes de travailleurs/euses d’entrepôts ainsi que des collectifs activistes d’Allemagne, de Pologne, d’Espagne, d’Italie, de France, de Suède, de Slovaquie et des Etats Unis.

Lors de cette rencontre il a été question de prendre la mesure de la crise qui arrivait et de ses conséquences au sein des entrepôts, avec ces revendications mises en avant : protection des salarié-es, fermeture des services, maintien des salaires.

Il a été décidé que la prochaine rencontre d’ Amazon Wokers International se tiendrait à la fin du mois de septembre prochain, en France à Lille. Un « comité » est également en charge du suivi et des discussions. D’ici là, il se passera certainement beaucoup de choses, et tout le monde reste en contact !


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