Coronavirus, crise économique et Autre Monde

jeudi 23 avril 2020.
 

La concierge de notre immeuble, dans ma jeunesse, ne mâchait pas ses mots, non sans cruauté ,et quand l’occasion se présentait, elle savait « remuer le couteau dans la plaie ». Elle avait connu la Révolution Espagnole, la guerre, et tout de suite prévu la « victoire des Boches ».

Quand Miterrand avait été élu en 1981 , elle en ricanait méchamment : « Miterrand élu !... De gauche ? Celle-là elle est bien bonne ! ». Et nous,bien sûr, nous continuions à danser et à brailler comme des cons en la traitant de vieille bique !...

Je l’imagine à l’évocation de cette crise épidémique et économique que le coronavirus nous laisse entrevoir....

I. DE MA CONCIERGE A L’AILE DE PAPILLON.

Madame Ramirez n’est plus là bien sûr. Elle avait vécu dans sa toute jeunesse, entre autres malheurs, les ravages de la grippe espagnole.

Suis-je digne de prendre le relais de notre concierge rabat-joie ? Nous avons publié plusieurs articles prémonitoires sur le rebond de cette crise économique et financière de 2008 qui n’a jamais été surmontée . Nous en avions conclu à une inexorable crise de valorisation du capital (1).

Mais cette fois, nous dira t-on, que signifie notre « galimatia » face à l’épidémie ? N’est-ce pas la maladie, le coviq19 envahissant, qui est responsable de la « nouvelle » crise économique à venir ?

Logiquement si tout s’arrête assez longtemps certains prédisent aujourd’hui que ce serait la sacré coup dur pour le système capitaliste tout entier.

Si le coronavirus n’était pas là, est-on sûr que la crise financière et économique n’aurait pas néanmoins ressurgi ? Relisez les commentaires sur les cours de la Bourse, sur l’état de l’économie chinoise de ces derniers mois, ceux d’avant l’émergence du corviq19.

La spéculation était telle, les cours étaient si hauts, qu’on s’attendait logiquement à une chute, ou pour le moins à une « correction » comme disent les spécialistes. Depuis des années les plus lucides des observateurs comme Paul Jorion, nous expliquaient aussi qu’un simple battement d’aile de papillon suffirait à faire naître une nouvelle catastrophe financière.

Certes l’économie est aujourdhui basée sur la spéculation financière. Mais la production industrielle, délocalisée ou non, n’avait pas pour autant cessé. Cette production de biens, ce potentiel productif, est tout au contraire, la « base » indispensable à la spéculation financière. Il faut en effet qu’elle prenne appui sur ce potentiel de production reconnu de tous. Mais quelle est - quelle était !... - sa vraie valeur ? That’s the question. Tout aujourd’hui, comme hier, est question de confiance, ne tenant qu’à un fil. Et soyons clair, il va se casser sans rémission.

II. IMPREVOYANCE ET MENSONGE

La crise sanitaire , après ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui des péripéties, comme l’affaire Benallah, la révolte des Gilets Jaunes, le projet de réforme des retraites, a surtout montré un amateurisme abyssal de l’Exécutif, illustré aussi par l’attitude d’une majorité parlementaire servile qui achève de réduire à néant le régime parlementaire.

Aujourd’hui, au nom de l’unité nationale, toute critique de la politique gouvernementale devrait être tue. Le temps des règlements de compte viendrait après... C’est à dire jamais ! Et jamais l’Etat n’aura autant montré son omniprésence bureaucratique, sa volonté centralisatrice de résoudre les problèmes, allant jusqu’à réquisitionner, confisquer les masques qu’avaient commandés certaines Régions.

Doit-on encore récapituler les manquements, les carences, les pénuries qu’a tenté de cacher l’Exécutif, minimisant dès le départ la maladie alors que l’Allemagne ou les pays nordiques engageaient très tôt une primordiale politique de dépistage.

Et surtout ses déclarations maladroites, longtemps péremptoires, souvent arrogantes, de ministres et porte-parole montraient son manque de respect de l’intelligence du Peuple. Ainsi le perroquet mécanique de l’Elysée expliquait qu’elle même ne savait pas mettre un masque, qu’ils étaient donc superflus, et que les profs - « désoeuvrés » ! - pourraient aller donner un coup de main aux champs !

Les tests ? insuffisants, lacunaires. On n’est pas en Allemagne, n’est-ce pas. A demi-mots on finit par reconnaître le sous-équipement du pays.

Les masques utiles ou inutiles ? Priorité aux soignants ? De toutes façons on n’en a pas.... Vous mettez le masque quand vous croisez quelqu’un qui...enfin c’est à l’étude. Les autorités locales comme les municipalités, des associations ont du prendre le relais, fabriquant non sans ingéniosité lesdits masques avec les moyens du bord.

Cette attitude vis à vis du masque en dit long sur la mentalité de beaucoup, et sur celle de l’Exécutif, ne voyant dans ce procédé qu’un moyen de protection pour soi-même, alors qu’il s’agit ici de protéger autrui. Ces Asiatiques ne sont-ils pas des naïfs ?

Nous, en France, avec notre Institut Pasteur et nos savants docteurs ... Tout de même ! Mais Molière n’est pas loin même si l’on n’a vraiment pas envie de rire. Le manque de confiance, qui s’est aujourd’hui partout installé nous fait souvent basculer dans la paranoïa où médecins et laboratoires pharmaceutiques, à la lumière d’exactions passées, sont mis en question, ne pouvant être considérés qu’avec circonspection.

La recherche, l’attitude que doit adopter la Médecine face à certaines découvertes suscite une polémique en France qu’on ne retrouve guère ailleurs dans le monde. Ce pays est celui du rationalisme affiché , d’une médecine de haute qualité.

Mais aujourd’hui ce rationalisme est partout remis en question. Savoirs et Croyance s’affrontent avec un avantage à celle-ci. Le complotisme n’est qu’une manifestation de la prédominance de cette dernière où l’hypothèse devient une vérité même sans démonstration rationnelle.

Face à une démarche rationnelle, souvent attentiste, existe une autre posture plus pragmatique, basée sur l’empirisme. Cet empirisme a toujours fait partie de la recherche parce qu’il fait partie de la vie même. Naturellement, on a toujours pour objectif la validation scientifique. La vaccination par Jenner, l’usage de la péniciline par nos paysans cévenols... (2) La pratique, l’usage ont toujours prévalu quand l’efficacité était assurée.

Qu’importe la couleur du chat du moment qu’il attrappe les souris, dit un proverbe chinois.

Nous avons déjà évoqué, comme d’autres, cette caractéristique de la décadence de la pensée bourgeoise dont le triomphe a été celle du rationalisme. A mesure que le système bourgeois libéral s’effondre, le rationalisme sur lequel il repose, s’effrite. Le vrai est un moment du faux et le champ semble libre pour l’extrème-droite qui sait si bien faire sa récolte d’arguments hétéroclites, de fake news, faire flèche de tout bois, dire tout et son contraire , constater des évidences, comme un ciel bleu quand il fait beau, s’en faire une arme bruyante et démagogique , et bien sûr ne pas oublier d’exhaler pour l’occasion son racisme puant.

Triomphe du souverainisme ? Le nationalisme en exaltant la Patrie, en faisant mine d’oublier que la société est divisée en classes, promet une baisse des revenus de ceux qui travaillent afin d’être concurrentiels sur les marchés internationaux. Il faut en arriver à coûter moins cher que le travailleur chinois.

Dans une vision néo-pétainisme compatible, il faudrait que les patrons français puissent continuer à s’enrichir suffisamment pour que les travailleurs français puissent espérer recevoir quelques miettes. Et là, dans ce moment de crise, on voit les libéraux rejoindre extrème-droite et les souverainistes dans leur recherche d’une exploitation toujours plus grande des travailleurs.

III. L’EFFONDREMENT DE L’ECONOMIE CAPITALISTE

L’échec flagrant des libéraux

Décidemment tout s’est retourné contre le projet libéral, devenu anachronique, du Président Macron. Sa politique de restrictions budgétaires a du être radicalement révisé dans l’urgence. L’hôpital, les services de santé, rendus exhangues, où l’on avait précédemment supprimé 17000 lits, sous le ministère de Agnès Buzyn, après tant d’erreurs, sont aujourd’hui, en apparence, l’objet de l’attention et de toutes les promesses.

En promettant des primes et le paiement des heures supplémentaires, il espère faire l’impasse sur une véritable revalorisation des salaires.

Sous la tornade le Président semble abandonner son absurde projet de réforme des retraites ainsi que celui du régime d’indemnisation du chômage. Ruses démagogiques ? Ce qui était impossible hier devient application d’urgence et les milliards coulent à flot....

Au vu de la crise, un certain look, certaines attitudes obamesques ne semblent plus de mise, déjà désuètes, propres au rêve libéral d’ « avant », celui d’une époque révolue...

L’endettement et l’omniprésence de l’Etat

Les conséquences d’un endettement de l’Etat sont d’ordinaire prévisibles. Mais on a vu ces dernières années que le fonctionnement de la planche à billet en parallèle à l’augmentation de la Dette, n’a pas provoqué de brusque catastrophe. L’argent mis à disposition par la BCE, publiquement voué à un redémarrage de l’économie, a bénéficié à la spéculation financière, activité la plus rentable, sans qu’un sou n’ait jamais bénéficié à l’économie réelle.

Où sont les grands travaux qui devaient susciter ledit redémarrage ? Où est le nouveau... « New Deal » ?

On s’attendait à d’ultimes craquements... (3).

Aujourd’hui pire encore qu’hier les capitalistes n’ont pas de solution, laissant la porte ouverte aux divagations, aux vieilles lunes souverainistes, à une extrème-droite mortifère déjà affaiblie (4)

Jusqu’à présent le système capitaliste financier reposait sur la confiance. Un état comme la France pouvait avoir un endettement égal à son PIB car on était sûr du « retour sur investissement » : un euro prêté serait remboursé avec intérêt (quitte à endetter, comme on le sait, des générations entières...).

On ne prête qu’aux riches et l’argent, l’helicopter-money s’épanchait, coule encore à flots des coffres de prestidigitateur emplit par Mario Draghi. Dans ce système malade, on pouvait même emprunter à moins de O% !

En sera t-il de même demain quand l’Etat aura emprunté des centaines et des centaines de milliards, quand aucun profit d’importance, comme aujourd’hui, ne rentrera, ne peut être espéré... J’écris ce mercredi, après le discours présidentiel. Et l’on me souffle qu’un mois de confinement est estimé à ce jour à 3 points de PIB. Soit 95 milliard d’euros.

« Quoiqu’il en coûte » disait le freluquet démagogue. Pour qui ? Qui est condamné à payer ? Les actionnaires du CAC 40 ?

Ne devons-nous pas changer de règle de calcul ou plutôt, tout d’abord, changer de société ?

Le seul horizon du Pouvoir c’est pressurer toujours plus le Peuple car, derrière les discours ronflants, il n’a en réalité aucune alternative à proposer. Les déclarations gouvernementales rejoignent les espoirs implorant de toujours du Medef : mettre fin aux 35 heures, travailler 60 heures, abolir les congés payés... Mots apparemment lancés en l’air, mais avec l’espoir de retombées : l’esprit de sacrifice qui devrait entrer encore plus dans les esprits.

Le maître du bla bla n’est-il pas capable de dire tout et son contraire au nom de « l’unité nationale » ? Le mot « Révolution » ne lui fait pas peur. Le mensonge, la démagogie, constitue son univers.

Car malgré toutes les lacunes et pénuries, l’Etat s’engage toujours à nous sauver.

Pister, traquer... Peut-être. Encore faudrait-il être capable de traiter l’information quelqu’elle soit. Etre efficace ? Là c’est autre chose.

Annoncer la fin du confinement en ce 13 avril est un pari dangereux surtout quand on n’a pas réellement une stratégie de dépistage avec des tests. Une deuxième vague est attendue. Mais là encore l’intérêt de l’Economie a ressurgi.

Lutter contre la contamination avec des moyens adaptés est sans doute plus compliqué qu’équiper les forces de l’ordre de flash-balls. Ceci pour rappeler au passage que nous n’oublions rien. Les estropiés, blessés ou morts dans les manifestations méritent toujours qu’on leur rende justice et Macron et ses complices devront en rendre compte .

La confiance ne règne pas. Elle n’est pas près d’être rétablie !

Santé et Economie

Pour l’Etat, s’intéresser à la santé d’une population suite à une épidémie, quitte à mettre en question l’Economie, est quelquechose d’inédit. D’ordinaire c’est avant tout l’intérêt de celle-ci qui prévalait. D’abord parce que l’on se sentait totalement impuissant : à moins de vaccin – à priori inconnu sur le moment - on avait l’habitude d’attendre que « ça passe ». Car une crise économique en parallèle à ladite épidémie c’était aussi le risque d’une augmentation dramatique du nombre des décès...et une baisse des profits !

C’est encore l’explication de l’attitude de Donald Trump qui, dans un premier temps, déclare s’accomoder d’une épidémie qui ne ferait « que » 200 000 morts ! L’auteur de ces lignes se souvient de la grippe asiatique (ou de Hong-Kong) de la fin des années 1960. Elle se déroula en deux épisodes et fit 30 000 morts en France en quelques mois.

Fatalistes, on continuait à (sur)vivre comme auparavant. L’Economie était sauve. Ce qui signifie que les capitalistes continuaient à faire des bénéfices.

Qu’est-ce qui a changé en 50 ans ? Le bon cœur des capitalistes ? Ou la finesse de certains calculs ? On est aujourd’hui capable d’évaluer les dégats psychologiques et économiques qui découleraient d’une non intervention de l’Etat. Ce coût est aujourd’hui considéré comme trop élevé. C’est cette évaluation qui a fait changer Trump.

Un clin d’oeil avec la Peste Noire (1348-1352).

Il est vrai qu’une société attaquée de plein fouet par une épidémie mondiale représente un cas de figure presque inédit. « Presque » mais pas complétement inédit. Et il n’y a pas eu que la Grippe Espagnole de 1920.

La Peste Noire venant d’Asie, qui atteint l’Afrique et l’Europe au XIVe siècle, provoquant une mortalité évaluée en France de 30 - 50% de la population, est un exemple de bouleversements sociaux. Pour pallier à la baisse démographique, à l’absence de main d’oeuvre, la noblesse survivante tenta de favoriser l’établissement de nouvelles agglomérations sur ses terres en exemptant ainsi les nouveaux habitants d’impots et de taxes.

La main-d’œuvre qualifiée devenait très chère

Veuve esseulée et appauvrie, orphelin indigent, voient leur destin parfois changé par d’immenses héritages inattendus.

Sans que l’ordre social soit directement transformé, la mort qui touche indifféremment nantis et démunis, entraine de nouvelles attitudes .

Comparaisons n’est pas raison, compte tenu du potentiel économique et industriel d’aujourd’hui. Néanmoins, comme pour ce qui est du système féodal, avant l’arrivée du Covid19, le système libéral était déjà atteint.

Beaucoup ont déjà compris et pressentent un changement entre un « monde d’avant » et le « monde d’après ». Mais hypothèse et croyance ne sont rien sans démonstration rationnelle.

IV. REFAIRE LE MONDE

Contrairement à ce qu’affirme la propagande médiatique télévisée, il n’ y a pas un « Avant » et un « Après » relativement à une Révolution. Celle-ci est déjà visible avant l’éclatement de la révolte finale. Ainsi la disgrace de Turgot de 1776 est déjà le signe de la fin d’une époque conclue par la Grande Révolution de 1789.

Quels sont les signes qui montrent que l’on change d’époque ?

L’organisation de l’Etat, trop centralisée, a montré en France, lors de cette crise sanitaire, ses limites par sa lourdeur bureaucratique. Une plus grande autonomie des régions n’aurait-elle pas été plus efficace ?

L’Allemagne fédéraliste a montré une réactivité et un pragmatisme méconnus en France. Il est vrai que le régionalisme, comme en Italie ou en Espagne, n’a pas été un grand avantage. Il faut aussi un consensus actif pour une stratégie unitaire d’ensemble.

Nous voyons aujourd’hui nombre d’initiatives régionales, locales qui se révèlent efficaces, mobilisatrices. La désorganisation de la production et de la distribution notamment pour ce qui est de l’alimentation a été limitée.

La grande distribution s’est pliée à la volonté populaire des consommateurs et des agriculteurs, qui exigent une priorité pour les productions locales.

Des réseaux spontanés, des « drive » où les producteurs assuraient la distribution et une répartition équitable ont été mis sur pied. La qualité, la fraicheur des aliments, le respect de l’environnement sont plus que jamais les critères recherchés.

A côté d’incivilités, les liens entre travailleurs se sont trouvés renforcés. Une réactivité, une imaginativité se sont révélées, notamment avec la fabrication de masques longtemps déclarés « inutiles » par le gouvernement.

Mais la crise épidémique a montré aussi a contrario les conséquences de la production capitaliste destructrice de l’environnement.

Les eaux des mers et des fleuves retrouvent une pureté.

L’air des villes sans la pollution des véhicules, permet le retour de la vie.

Les animaux viennent en ville et à la plage les phoques remplacent les touristes.

C’est peu de choses diront certains craignant surtout le chômage et l’absence de revenus. C’est beaucoup quand parallèlement on perçoit la perspective d’une disparition du travail.

Fin du travail

Le travail n’existe dans la société capitaliste que s’il est générateur de profit. C’est pourquoi à priori pour les libéraux, le secteur de la Santé n’est pas intéressant, réservé aux mutuelles et à l’Etat.

Il ne peut être pris en compte qu’avec l’investissement de celui-ci. Un clinique privée ne vit que grace à la Sécurité Sociale. Les maisons de retraite, qui passaient encore jusqu’ici pour des solides placements pour investisseurs, n’ont de valeur qu’avec le financement des pouvoirs publics qui sont également pourvoyeur de personnels..

Or la crise économique du système capitaliste se traduira par une baisse de revenus des personnes âgées. Qui paiera le séjour de papi ou de mami quand les retraites auront diminué ?

Nous avons déjà montré le destin du travail humain, diminuant toujours plus, relativement au travail des machines, aux avancées technologiques (5). Produire du blé, des objets usuels et même des automobiles nécessite toujours moins de travail.

Combien d’agriculteurs en 1900 pour la production de l’époque et combien aujourd’hui pour un potentiel de production qui a augmenté de façon exponentielle ?

C’est pourquoi il est absurde d’affirmer que « la Terre serait surpeuplée ». Elle l’est seulement si l’on considère l’organisation de l’agriculture capitaliste mondiale actuelle comme la seule issue.

Or les sociétés humaines précapitalistes, dans le passé, ont été capables d’une agriculture raisonnée, d’un respect et d’une préservation de l’environnement permettant, à leur échelle, une expansion démographique souvent controlée.

La perspective d’une nouvelle société libertaire

Le moteur d’une société humaine viable ne peut plus être le Profit comme l’a voulu depuis plusieurs siècles les capitalistes. L’objectif premier doit être directement la satisfaction des Besoins. Au travail tel qu’il est organisé aujourd’hui, doit succéder une activité humaine utile à l’intérêt général, préservatrice de l’environnement.

Sans préconiser un « retour à la Terre » impossible, il faut favoriser les liens avec la Nature par l’établissement de réseaux, de « drive », par exemple, mettant directement en contact producteurs et consommateurs.

La fin du travail permettra une installation plus aisée en province, dans des petites villes ou à la campagne.

La production industrielle, relocalisée, mieux adaptée aux vrais besoins, pourra continuer avec encore moins de travail humain. Celui-ci sera surtout centré sur la « maintenance ».

Par l’autogestion et la collectivisation, l’autonomie et le fédéralisme, aidées de l’outil informatique, le potentiel de production sera facilement garanti, et le temps libre permettra à la création, aux nouvelles découvertes, un nouvel essor non « productiviste ».

Nemo, le 16/04/2020.

Notes

1) « La fin du Mordor » (11/04/2016), « Krach dur ou krach mou, il faudra bien que ça sorte » (11/02/2016), « Macron, la crise et les Gilets Jaunes » (16/12/2018), articles publiés sur Agoravox ou Médiapart, « Tchôk » ouvrage publié en 2014, et surtout « Krach, spasmes et crise finale », non publié en bouquin, disponible sur l’excellent site anarchiste « La Chayotte Noire » : https://lachayotenoire.jimdo.com/nemo/ , j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises, d’expliciter les raisons de la crise profonde du capitalisme.

Certains de mes articles, comme ceux sur la Tunisie, qui ont rencontré un écho certain, approfondissent le schéma de ce que pourrait être la société nouvelle. 2) En 1796, le médecin anglais Edward Jenner inocula au jeune James Phipps, âgé de 8 ans, du pus prélevé sur la main de Sarah Nelmes, une fermière infectée par la vaccine ou variole des vaches. « Trois mois plus tard, il inocula la variole à l’enfant qui s’est révélé immunisé. Cette pratique s’est répandue progressivement dans toute l’Europe. »

« Bien avant la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928, les bergers des Causses utilisaient à bon escient le roquefort pour aseptiser les plaies et éviter ainsi la gangrène. Car le champignon bleu présent dans le fromage, le Penicillium roqueforti, fait partie de la même famille que celui synthétisant la pénicilline. Pendant longtemps les médecins vont accuser les bergers de charlatanisme alors même que ces derniers ont entre leurs mains un remède bien plus efficace que les leurs ! » (source Wikipedia).

3) « Krach, spasmes et crise finale », non publié en bouquin, disponible intégralement sur le site « La Chayotte Noire » : https://lachayotenoire.jimdo.com/nemo/

4) La xénophobie incite l’extrème-droite à demander la suppression des soins pour les immigrés, stupidité mortelle en cas d’épidémie ! La crise des Gilets Jaunes a montré finalement le peu d’emprise de l’extrème-droite parmi les révoltés.

5) Les investisseurs recherchent toujours une économie sur le coût du travail. Et comme les pouvoirs publics, en France, en Italie ou ailleurs, contrôlent délocalisations et échanges, la « riche idée » ne consiste t-elle pas à importer, par contrats, la main d’oeuvre étrangère ?

C’est une pratique qui aurait eu lieu en Lombardie, ces dernières années, dans l’industrie textile, avec une main d’oeuvre chinoise. Je n’ai pas eu le temps de bien vérifier ici cette information...Fake News ?


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