(VIDEO) Emmanuel Macron vivement interpellé par des infirmières à la Pitié-Salpêtrière

lundi 15 juin 2020.
 

« On est désespérées, on ne croit plus en vous ». Ce sont les mots forts lancés vendredi 15 mai par une infirmière des urgences de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière au président Emmanuel Macron, qui était accompagné d’Olivier Véran, ministre de la Santé pour participer à une table ronde avec des médecins et à une autre avec des syndicats.

« On veut du flouze, du pèze, de la fraîche, on veut de l’argent. C’est pas 300 euros qu’il faut, c’est bien plus pour garder notre personnel. En réanimation, les deux tiers des effectifs partent » lui a lancé une infirmière des urgences, très remontée.

Interpellé par tous

Tous les interlocuteurs du chef de l’État l’ont interpellé sur le manque de moyens de l’hôpital public et les masques manquants ou défaillants. « Il y a des collègues, héros de la Nation, qui sont en train de se dire, est-ce qu’elles vont manger, est-ce qu’elles vont payer leur loyer (…) Qu’est-ce que vous allez faire ? Vous allez embaucher ? » lui a demandé une autre infirmière à la Pité-Salpêtrière. « On sera au rendez-vous », a affirmé Emmanuel Macron.

Plus tôt dans la matinée, le président avait reconnu « une erreur » dans la réforme du système de santé engagée en 2018. « J’étais convaincu qu’on était en train de changer les choses » et « c’est très cruel pour moi-même », a-t-il ajouté, jugeant que « c’était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt ».

« Oui, on va investir »

Emmanuel Macron a promis, « oui, on va investir » et a affirmé avoir « demandé au ministre un travail express » de concertation, qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales. Il a ensuite rencontré les syndicats lors d’une réunion où la CGT a demandé « 300 euros d’augmentation » et la CFDT une « reconnaissance pérenne par la revalorisation de la grille salariale dans tous les métiers ».

Maintenant « on va attendre de voir si le gouvernement tient ses engagements, a averti Azzeidine Aissiou, de la CGT. Sinon la corde, qui est en train de craquer, elle va péter ! Et dans la rue il n’y aura pas que des blouses blanches, mais tous ceux qui étaient sur les balcons. »

« Nous entrons dans une dynamique de réforme de notre hôpital public, avec un volet rémunération et carrière, un volet investissement, un volet gouvernance et réforme », a ensuite affirmé le président, parlant d’un « Ségur » en référence aux concertations lancée en 1968 sous le nom de « Grenelle ».


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