Municipales : une campagne sans débat ?

jeudi 28 mai 2020.
 

S’il est vrai que les chiffres sont à la baisse, de nombreux travailleurs ont néanmoins encore été contaminés ces derniers jours, notamment dans plusieurs abattoirs. C’est dans ces conditions que le Premier ministre a annoncé la tenue du deuxième tour des élections municipales pour le 28 juin. Je sais à quel point ces choix sont difficiles. Il n’y a jamais de solution parfaite. Je ne suis pas en accord avec ce choix. En effet, on confond deux choses. Il y a d’une part la journée des élections elle-même, qui soulève plusieurs questions d’ordre sanitaire avec la tenue du bureau de vote qui implique une certaine logistique (présence de personnel administratif, assesseurs, président de bureau, circulation des électeurs, etc.).

Et puis il y a le débat démocratique, élément indispensable dans toute campagne électorale et qui n’est pas possible dans les conditions actuelles. D’autant plus que la situation que nous traversons aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celle que nous connaissions lorsque le processus électoral a été suspendu. Les programmes municipaux – en tout cas ceux des communistes – seront modifiés pour s’adapter et tenir compte de l’ampleur de la crise multiforme qui vient. Or, tout est fait pour « dépolitiser » les enjeux.

Or, il est évident que toutes les politiques locales ne s’équivalent pas. Loin de là. Un maire qui servirai de relai de la politique gouvernementale, un maire de droite, ce n’est pas la même chose qu’un communiste ou un progressiste agissant dans l’union. De plus, la période de confinement que nous venons de traverser vient de démontrer (s’il en était encore besoin) l’importance vitale des collectivités locales, et notamment des communes, qui se sont battues en première ligne pour pallier à la fois aux déficiences d’un Etat défaillant ainsi qu’aux méfaits causés par des politiques néolibérales et leurs conséquences sur les services publics, la protection sociale et la redistribution des richesses.

Il est urgent de repenser ces élections municipales à travers une grille de lecture qui prenne la mesure de l’importance du rôle joué par les titulaires des pouvoirs publics locaux, au risque de graves déboires. Ajoutons qu’il n’est pas dit qu’électrices et électeurs se pressent aux urnes ; l’inquiétude encore présente aura sûrement un impact sur le niveau de participation. Que vaut dans ces conditions une élection sans électeurs pour la suite ?


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