Perquisitions à LFI : qui sont les plaignants de l’enquête préliminaire ? Les noms et les sommes qu’ils ont reçues.

dimanche 12 juillet 2020.
 

Le juge Benoît Descoubes ne s’est pas contenté de nous condamner lourdement pour avoir crié sur notre palier. Il a soulagé avec empathie les souffrances de nos victimes. Car les « parties civiles », juges et policiers responsables du désastreux déroulement de la perquisition au siège des insoumis, ont demandé d’importantes indemnités pour compenser leurs intenses souffrances.

Vous avez été nombreux, chers habitués de ce blog, à vous être inquiétés pour la santé de ces policiers traumatisés par notre comportement. Car vous appris avec stupeur qu’ils avaient eu jusqu’à sept jours d’arrêt de travail en raison de nos décibels excessifs. Certains ont eu des cauchemars. Oui des cauchemards à indemniser ! La preuve des cauchemards ? La parole d’un expert. Ils ont même eu un « état de stress » et de mauvaise « humeur » en relation avec ce traumatisme. Il est vrai que je ne mesurais pas le caractère glaçant de mes propos : « Ma personne est sacrée ! », « La République, c’est moi ». J’ai dit à la barre du tribunal que j’étais désolé de leur avoir causé une telle souffrance. Dupond-Moretti a déclaré que c’était là une moquerie méprisante. Pas du tout. Je pensais aux souffrances au travail de milliers des nôtres aux urgences à l’hôpital, dans le chemin de fer, dans le bâtiment et ainsi de suite, aux 565 morts au travail par an. Mentalement je comparais et je me disais que peut-être on pourrait trouver quelque chose pour obtenir à leur avantage des indemnités comme celles-là. Entre temps Dupond-Moretti a pu lui aussi goûter des abus de pouvoir judiciaires indues. Il a porté plainte. Et sa confiance dans la justice s’est étalée dans la presse : il a déclaré ne pas croire que sa plainte aura une suite !

Vous serez pleinement rassurés en lisant le texte du délibéré qui nous condamne à leurs verser de grosses sommes réparatrices. Ce texte est livré ici sans commentaires. Les vôtres suffiront. Le président de ce tribunal s’appelle Benoît Descoubes, un nom que vous aurez à cœur de garder en mémoire chaque fois que vous voudrez affirmer votre « confiance dans la justice de mon pays ». Les procureurs porte-parole de madame Belloubet dans ce grand moment de justice étaient Phillipe Bourrion et Juliette Gest. Leurs réquisitions ont été entendues à la lettre pour ce qui me concerne. Si bien que madame Belloubet peut être contente : bon tableau de chasse. Poursuivis en partie civile par ceux qui sur ordre nous ont envoyé directement au tribunal correctionnel, suivie à la lettre dans ses demandes, elle peut aussi se réjouir de voir tout un tas de gens qui vont passer un joyeux Noël pour avoir bien obéi. Nous avons dû faire face à l’ardoise finale de plus de 30 000 euros à distribuer à nos victimes. Sans compter les amendes et les frais de justice. Au total 50 000 euros. Quant à vous, contribuables, vous êtes heureux de savoir que cette action et les deux jours de procès ont couté environ 150 000 euros au trésor public. Nous finançons nous même une partie de ce spectacle.

Bien joué Belloubet ! Un beau feuilleton médiatique. Et taper et taper encore au portefeuille pour mener son combat politique, c’est tout un programme. Nos plaintes contre ceux des indemnisés qui ont jeté à terre des camarades provoquant des côtes cassées et autres dols n’ont été nullement prises en compte. L’IGPN, cet organisme de policiers qui jugent d’autres policiers a dit que tout était normal. Le juge ne s’est pas étonné : pourquoi ne retrouver incriminées aucune des personnes ainsi jugulées et frappées ? Après tout n’étaient-elles pas censées avoir mis les policiers en danger ? Le tribunal ne semblait guère soucieux de cohérence.

Bref. Justice est faite telle qu’elle est dans ce pays à cette heure. Le procès politique a eu lieu. Nous sommes condamnés. Tout est dans l’ordre. Le moment venu, si nous sommes victorieux électoralement une commission « Vérité et Justice » sera constituée sur le modèle de ce qui s’est fait la fin de certains régimes autoritaires. On verra plus clair sur ce qui a permis cette dérive. Il faudra établir les responsabilités personnelles, clarifier les mécanismes qui l’ont rendue possible. D’ores et déjà une commission d’enquête a été constituée à l’Assemblée nationale à l’initiative des Insoumis pour identifier les causes qui perturbent l’indépendance politique et matérielle de la justice. Les auditions se déroulant sous serment, on peut penser que beaucoup de témoins hésiteront à mentir. Mais ce n’est pas certain car ils savent qu’ils seront couverts par les réseaux de Belloubet comme l’a montré l’abandon des poursuites contre les responsables du cabinet de l’Élysée poursuivi par la commission d’enquête du Sénat à laquelle ils avaient menti sous serment.

Dans cette affaire et dans ce contexte c’est l’intérêt du pays tout entier de concourir au travail de cette commission dont le but est de contribuer à avoir une Justice digne d’un état de droit républicain. Et dont nous n’ayons pas honte. Mais pour l’instant nos noms s’ajoutent donc à la liste des 3 000 personnes jugées séance tenante pour crime de gilet jaunes dont 1 000 condamnés à de la prison ferme, aux éborgnés et mutilés qui doivent à Nicole Belloubet leur condamnation et aussi l’impunité de leurs agresseurs couverts, protégé et encouragés par le silence approbateur de la ministre.


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