De nombreux observateurs présents à la Fête de la Rose de Rodez ce 12 mai 06 se sont accordés au moins sur un point : Ségolène Royal est séduisante et elle sait tirer parti de son sourire et son charme.

La Fête de la Rose était l’occasion d’une nouvelle étape . Après avoir été à l’écoute des gens pendant ces derniers mois, Ségolène Royal se propose maintenant, dans chaque réunion, de développer un thème.

Cette fois, il s’agissait de l’autorité de l’Etat.

Après avoir considéré que « chaque citoyen est en quelque sorte un expert de sa vie quotidienne... », défendu l’idée d’une démocratie participative, Ségolène Royal a établi des comparaisons à mon avis simplistes et paradoxales, entre autorité de l’Etat, autorité parentale, autorité de l’enseignant.

Concernant les enseignants, elle en a profité pour faire une proposition déjà maintes fois avancée :la solution aux problèmes de l’Enseignement passerait par une présence bien plus importante des enseignants dans leur établissement ( 35 heures).

Ainsi énoncée, une telle proposition peut rallier un grand nombre de gens, mais en fait surtout ceux qui ne connaissent rien à ce métier.

D’une part c’est oublier que les enseignants font largement les 35 heures de travail par semaine et c’est laisser penser qu’en dehors de leur classe ils ne font rien ;

d’ autre part, pour ce qui concerne l’enseignement secondaire, c’est même inconcevable, pour plusieurs raisons ; il faudrait déjà au moins doubler le nombre de salles dans les lycées...

Sur un sujet qu’elle est sensée connaître , l’enseignement, Ségolène Royal a ainsi à plusieurs reprises fait preuve d’une certaine ignorance, et pour quelqu’un qui prétend être à l’écoute des gens , a démontré qu’elle ne s’intéresse pas aux propositions des représentants élus des personnels de l’Education Nationale.

Dans l’ensemble, le discours a heureusement mis l’accent sur les nécessaires solidarités, qu’il faut maintenir, la défense des plus faibles et dénoncé le pouvoir des marchés financiers.

Ségolène Royal a aussi affirmé qu’il est possible, par des décisions politiques, de résoudre les nombreux problèmes de notre société, mais, malheureusement, sans indiquer comment.

Ainsi, nous avons assisté à la lecture d’un texte qui, peut-être pour rester concret et toucher un public pourtant acquis, me semble manquer de profondeur, être un peu démagogique ; un texte qui n’apporte pas grand-chose au débat.

J’ose espérer que dans les mois qui viennent Ségolène Royal nous proposera des réflexions d’un autre niveau.

Roland Real