Extrême droite : Les cons ça ose tout

mardi 2 février 2021.
 

Dans le journal d’extrême droite Valeurs actuelles, Jean Messiha, ancien membre du bureau national du Rassemblement National, accuse les parents de l’avocate Raquel Garrido, membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire chilienne (MIR), d’être à l’origine du coup d’État d’Augusto Pinochet au Chili le 11 septembre 1973. Un non-sens historique : les militants du MIR, soutiens de Salvador Allende, ont été pourchassés et décapités justement pour leur lutte contre Pinochet. La famille Garrido a dû s’exiler du Chili pour cette raison. L’accusation de Jean Messiha est révélatrice du climat actuel.

Une réécriture de l’Histoire chilienne

« Raquel Garrido digne fille d’extrémistes de gauche chiliens dont la violence insurrectionnelle déclencha le sinistre coup d’Etat de Pinochet. ». Voici les mots de Jean Messiha, l’une des figures les plus médiatiques de l’extrême droite en France. Dans un article de Valeurs actuelles intitulé « Dissoudre Génération identitaire, c’est criminaliser la Résistance à l’invasion de la France », le chroniqueur s’en prend donc aux parents de Raquel Garrido les accusant d’être à l’origine du coup d’État de Pinochet. Le monde à l’envers. Un travestissement de l’Histoire pour le moins osé.

Comme l’explique très bien Naomi Klein dans son célèbre ouvrage La Stratégie du choc, le Chili a été le laboratoire du néolibéralisme. Les fameux Chicago Boys, disciples de Milton Friedman, y ont expérimenté pour la première fois le libéralisme économique prôné par l’école de Chicago, dont Margaret Thatcher et Ronald Reagan seront les porte-étendards quelques années plus tard.

Dans un pays que les États-Unis considèrent donc comme terrain d’expérimentation, la CIA arme et prépare le futur coup d’État d’Augusto Pinochet contre Salvador Allende (président de 1970 à 1973). Le Mouvement de la gauche révolutionnaire chilienne (MIR), allendiste, tente durant ces trois années de lutter contre les forces pinochistes soutenues par l’armée américaine. Suite au coup d’État d’Augusto Pinochet contre Salvador Allende, le 11 septembre 1973, les militants du MIR sont pourchassés, voir-même décapités. Certains, comme les parents Garrido, contraints à l’exil forcé.

Une insulte révélatrice d’une extrême droite en roue libre

Accuser les parents de l’avocate proche de la France insoumise d’avoir déclenché un coup d’État qu’ils ont combattu est donc répugnant. D’une bassesse sans nom. Mais cette attaque est sans nul doute révélatrice du climat actuel de zemmourisation médiatique. Le même Jean Messiha en a rajouté une couche ce 27 janvier en interpelant Raquel Garrido sur Twitter : « Au fait Raquel t’as pas un mot pour le souvenir de la libération du camp d’#Auschwitz ? Ou bien t’as peur que ton électorat islamo-gauchiste te le reproche ? ». Un individu qui fait donc de la finesse sa marque de fabrique. Les cons ça ose décidément tout.


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