La Grande Bretagne refuse de délivrer des visas à l’équipe nationale palestinienne junior de footbal

lundi 27 août 2007.
 

Les plans de l’équipe nationale palestinienne junior de football qui prévoyait une série de matches en Grande Bretagne ont été déçus mardi en apprenant que le gouvernement britannique refusait de délivrer des visas aux joueurs de l’équipe.

L’équipe devait arriver le 21 août pour un tour de trois semaines dont un match contre les « Blackburn Rovers », match pour lequel des milliers de fans étaient attendus.

Les visas ont été refusés non seulement aux joueurs habitant à l’intérieur des territoires palestiniens, mais aussi à ceux vivant à l’extérieur.

La raison officielle qui a été donnée du rejet des demandes de visas était que les Palestiniens sont trop pauvres et qu’on ne pouvait pas être sûr qu’ils retourneraient chez eux.

L’officier en charge des certificats d’entrée dans le royaume Uni (Entry Clearance Officer) au consulat britannique de Jérusalem a dit : « Le refus a été pris à Londres au plus haut niveau. C’est dans la ligne de la politique d’immigration actuelle ».

L’équipe palestinienne était prête à jouer quatre matches contre des équipes de jeunes britanniques et devait aussi suivre un cours d’entraînement intensif et aller voir les projets de la communauté de football de Grande Bretagne.

« Motivation raciste »

L’organisateur de la tournée, Rod Cox, a fait part de son indignation devant la décision britannique :

« Cette décision est incroyable. Il y à peine quelques mois de ça, le ministère des affaires étrangères envisageait de financer ce projet sous le programme « Engagement avec l’Islam ».

« Le ministère a reconnu que le fait d’engager des gens dans le sport que ce soit en Palestine ou en Grande Bretagne était une mesure positive qui empêchait les jeunes de tomber aux mains de bandes armées. Mais le programme « Engaging with Islam » est terminé et aucune subvention ne va plus être accordée cette année ».

« La tournée est soutenue par le FA anglais ; l’Association Professionnelle de footballeurs et a été entreprise en partenariat avec l’Université de Chester. Des coaches spécialisés ont donné de leur temps et des centaines de personnes ont littéralement aidé ».

Cox continue : « La tournée a des groupes de soutien à Halifax, Bradford, Leeds, Londres et Liverpool ainsi qu’à Blackburn et Chester. Beaucoup d’associations bénévoles musulmanes l’ont également soutenu financièrement et le résultat de cela sera de mon point de vue une désaffection de tous ces gens vis-à-vis du gouvernement britannique.

« J’estime même que cela ressemble à une décision motivée par des raisons racistes qui aide à maintenir le contrôle israélien sur les musulmans palestiniens, et je suis pratiquement sûr que ce message s’infiltrera auprès des 2 millions de musulmans de Grande Bretagne.

« C’est un sentiment particulièrement amer de savoir que le 8 septembre, l’équipe nationale israélienne arrivera en Grande Bretagne pour jouer contre l’Angleterre et ce, sans avoir eu besoin de visas.

« Palestine -Something to Cheer About » (Palestine- quelque chose à acclamer)

Le buteur de l’équipe nationale palestinienne junior, Morad Fareed, né aux Etats-Unis, a expliqué les espoirs que représentait la tournée aujourd’hui annulée : « Le football est pour la Palestine l’une des rares possibilités de participer aux compétitions internationales, de montrer notre statut en tant qu’état et d’être sur la scène du monde ».

La tournée devait se dérouler sous l’étendard : « Palestine : Something to Cheer About ».

L’équipe palestinienne de football junior avait reçu le soutien d’organisme importants y compris de « Truce International » qui mène actuellement une campagne sous le slogan : « un coup de pied pour la paix ».

La présidente de « Truce International », Nancy Dell’Olio, dit : « La tournée est un exemple parfait de groupes culturels divers travaillant ensemble pour utiliser leur énergie et la camaraderie du football afin d’introduire de manière positive les différentes cultures les unes avec les autres ».

« La recherche de l’excellence et la concentration sur l’amélioration apporte à beaucoup d’enfants dans la pauvreté une raison de vivre et cela marche précisément pour éloigner les enfants de la violence et des armes, violence qui les rattrape quand ils n’ont rien d’autre à faire et qui leur enlève tout espoir.

« Cette décision du gouvernement britannique sera interprétée à Gaza, d’où est originaire la majorité de l’équipe, comme prenant parti avec l’ennemi. Le fait de refuser d’admettre une équipe nationale uniquement sur le motif qu’ils sont trop pauvres et qu’on ne peut pas leur faire confiance lors de leur visite en Grande Bretagne n’améliorera pas l’image de ce dernier à l’étranger.

« La vie de ces garçons qui ont travaillé tellement dure pour atteindre la position dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui, est en train d’être jetée aux orties ».

Obstacles pour jouer

Les équipes de football ont été confrontés à beaucoup d’obstacles dans le passé. Non seulement les joueurs vivent dans des territoires divisés et luttent pour se rencontrer lors des entraînements, mais les autorités frontalières ont souvent interdit aux équipes d’assister à des matches et de se qualifier.

En 2005, Israël a empêché les Palestiniens de disputer des matches internationaux et ont détenu des joueurs pendant une qualification pour la Coupe Mondiale.

En 2006, Israël a interdit à toute l’équipe de quitter Gaza pour une qualification de la coupe d’Asie à Singapour.

Israël a également empêché le retour de l’équipe dans les territoires palestiniens pendant plus d’un mois après qu’ils avaient participé à une compétition en Jordanie en juin de l’année dernière.

Toutes les dispositions pour la tournée avaient été prises jusqu’au dernier détail et il est peu probable qu’une telle tournée puisse être réorganisée dans un proche avenir. L’Université de Chester devait loger l’équipe pendant les vacances d’été en Grande Bretagne mais ne pourrait pas le faire pendant l’année scolaire.

Les équipes de la ligue avaient besoin de prévoir longtemps à l’avance la planification des jeux avec le club palestinien à cause d’un agenda très chargé. De plus, les coaches qui devaient entraîner l’équipe avaient bénévolement donné de leur temps.

Les organisateurs de la campagne « Palestine -Something to Cheer About » ont demandé que les personnes concernées par le football et les droits humains fassent appel au ministère des affaires étrangères britannique pour que celui-ci revienne sur sa décision, qu’il évite de prendre une telle décision lors de demandes futures de visa pour le Palestiniens et qu’elles exigent du gouvernement britannique une réponse formelle qui décrive dans les grandes lignes ses raisons. Une correspondance écrite peut être envoyée au :

Foreign Office King Charles Street, London SW1A 24H, UK.


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