Syrie, 10 années de guerre et maintenant ?

mardi 16 mars 2021.
 

Cela fait maintenant dix ans que la Syrie est en guerre. Il y a une décennie, la déflagration du printemps arabe touchait la Syrie et plongeait le pays dans une guerre dont il n’est toujours pas sorti. LE 15 mars 2011, Damas puis Deraa et le reste du pays demandaient davantage de démocratie contre Bachar el-Assad et le régime baasiste. Des manifestation réprimées dans la violence et le sang puis d’autres et une population qui souffre encore de la guerre.

Depuis le mois de mars 2011, le conflit syrien aurait fait plus de 300 000 victimes : bombardements, armes chimiques, exécutions, crimes de guerre, autant d’actes que les ONG rapportent. L’ONU a cessé le décompte des victimes en 2014, alors qu’ils rapportaient déjà plus de 400 000 victimes. Dans un bilan publié le 14 mars 2021, l’Observatoire syrien des droits de l’homme rapporte 388 652 morts dont 16 000 personnes dans les prisons du régime. Le mouvement en faveur de la démocratie s’est peu à peu mué en rébellion armée, durement réprimée par le pouvoir en place. À partir de 2013, de plus en plus de forces bélligérantes sont supplantées par des groupes islamistes, notamment la branche syrienne d’Al-Quaïda.

Dans ce pays, ce sont également d’autres conflits qui continuent de se jouer sans fin : Erdogan appuie les djihadistes présents en les soutenant avec des actions sur le terrain, tandis que la Russie appuie le régime syrien. La population syrienne souffre depuis maintenant dix ans, prise en tenaille et enfermée dans un conflit qui ne se termine pas. À cause de cette guerre sans fin, le pays est plongé dans une crise économique et sociale profonde. En plus des victimes, ce sont des villes qui sont détruites, comme Alep, entrainant le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ne sont aujourd’hui plus les bienvenues en Turquie.

En 2020, le groupe parlementaire de la France insoumise demandait :

Face à cela, la France doit assumer une diplomatie indépendantiste au service du respect du droit international, de la recherche de la paix, du devoir d’humanité. Elle doit contribuer à relancer une approche concertée de l’accueil des réfugiés, à l’échelle européenne et internationale, en commençant par la suspension des accord de Dublin, et la mise en place de structures d’accueil et d’hébergement sur tout le continent. Le nombre de victimes du conflit syrien ayant besoin de la solidarité européenne est infime rapporté à la masse de la population européenne. Les peurs suscitées par les discours identitaires sont déconnectées des réalités, et ne font qu’affaiblir l’Europe face au chantage d’Erdogan. En parallèle la France, mise hors-jeu en Syrie par des années d’errements de sa diplomatie, doit se recentrer sur ce dossier à l’ONU. Cela suppose de sortir des déclarations sans prise sur la réalité et d’engager avec les acteurs en jeu sur le terrain syrien des discussions sans arrière-pensée ni autre objectif que de permettre une trêve des combats et une prise en charge humanitaire urgente des populations civiles.

Ni la France, ni l’OTAN ne sont aujourd’hui à la hauteur. Dix ans après, les appels à la solidarité continuent pour financer les reconstructions mais deux ans après sa chute, l’État islamique continue à semer la terreur dans un pays dévasté. Si les combats ont diminué à cause de l’épidémie de coronavirus en 2020, la paix n’est toujours pas revenue.


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