L’eau est à nous !

dimanche 4 avril 2021.
 

Le 7 décembre 2020, l’eau potable est devenue un produit d’échanges financiers en bourse. Les spéculateurs peuvent dorénavant parier sur l’évolution du cours de l’eau en Californie, comme ils le font sur n’importe quelle autre marchandise.

L’argument avancé est celui de la stabilité des prix aux agriculteurs. Mais cette privatisation de l’eau a déjà des conséquences catastrophiques, toujours au service d’une agriculture de grands propriétaires, en contradiction avec la capacité des sols. Au Chili par exemple, des rivières entières sont détournées pour irriguer des productions d’avocats quand dans le même temps des millions de personnes souffrent de la sécheresse. L’interdiction des productions intensives, le respect des sols et la limitation de leur artificialisation doivent être engagés de toute urgence.

L’eau potable n’est pas n’importe quelle ressource. Elle est vitale et à très court terme pour l’être humain (3 jours sans eau conduit au décès inévitable) et elle est nécessaire à l’écosystème. L’ONU a reconnu le droit à l’eau et à un assainissement de qualité comme « un droit fondamental essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’Homme » le 28 juillet 2010.

Considérer l’eau comme une marchandise est contraire à cette déclaration de l’ONU. L’eau douce est rare, elle représente moins de 1% du volume total d’eau sur Terre. La pandémie de COVID 19 et le changement climatique en cours rendent d’autant plus prégnante la question de son mode de gestion. Il relève de l’intérêt général humain et détermine la survie de l’espèce. Les mouvements de population qui sont devant nous du fait de la montée des eaux, seront également orientés vers la recherche de l’eau potable. Dans certaines parties du monde, l’accès à l’eau est déjà source de conflits et de guerres armées.

Même quand l’accès à l’eau est établi, sa distribution et son prix en fonction des usages doivent être régulés. En France, à Volvic, Danone tarit la source par des prélèvements excessifs et conduit à la baisse drastique du niveau des cours d’eau. Y compris au sein des usages domestiques, utiliser l’eau pour sa consommation vitale ou pour remplir sa piscine devraient conduire à différencier les prix. La France insoumise défend la gratuité des premiers mètres cube d’eau vitaux pour la vie humaine, et le renchérissement du prix à mesure que l’usage s’éloigne de cette nécessité vitale.

Enfin, la ressource étant rare et précieuse, ses modalités de distribution doivent être économes. Or aujourd’hui, les canalisations sont en très mauvais état. Dans les Outre-mer, la moitié de l’eau est perdue du fait de fuites. Les multinationales préfèrent les profits aux investissements massifs qui sont nécessaires. La puissance publique doit en reprendre le contrôle.

Pour toutes ces raisons, la France insoumise co-organise avec d’autres une votation citoyenne « L’eau est à nous ! » jusqu’au 13 avril pour l’inscription dans la Constitution du « droit à l’eau et à l’assainissement, à protéger l’eau et à interdire son accaparement par les multinationales ».

Claire Mazin


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