Chants du mouvements ouvrier Chants révolutionnaires 3 Le grand métingue du métropolitain

vendredi 31 août 2007.
 

Maurice Mac-Nab (1856-1889) chansonnier conservateur, se moque ici des ouvriers et des syndicalistes. Il ne s’est jamais pris lui- même très au sérieux. Pour autant, les ouvriers, pas rancuniers, adoptent ses couplets et en font un des grands classiques du répertoire revendicatif.

Contrairement à une idée reçue, le « métropolitain » dont on parle ici n’est pas le métro parisien, mais une salle de réunion lilloise, qui recevait les manifestations syndicales.

Émile Basly est un ancien mineur qui deviendra député. Zéphirin Camélinat, ouvrier graveur sera directeur de la Monnaie sous la Commune, après la semaine sanglante il sera exilé. Ce qui ne l’empêchera pas d’être élu député en 1885.

*****

C’était hier, samedi, jour de paye,

Et le soleil se levait sur nos fronts

J’avais déjà vidé plus d’un’ bouteille,

Si bien qu’ j’m’avais jamais trouvé si rond

V’là la bourgeois’ qui rappliqu’ devant l’ zingue :

"Feignant, qu’ell’ dit, t’as donc lâché l’ turbin ?"

"Oui, que j’ réponds, car je vais au métingue,

Au grand métingu’ du métropolitain !"

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Les citoyens, dans un élan sublime,

Étaient venus guidés par la raison

A la porte, on donnait vingt-cinq centimes

Pour soutenir les grèves de Vierzon

Bref à part quatr’ municipaux qui chlinguent

Et trois sergents déguisés en pékins,

J’ai jamais vu de plus chouette métingue,

Que le métingu’ du métropolitain !

*****

Y avait Basly, le mineur indomptable,

Camélinat, l’orgueil du pays

Ils sont grimpés tous deux sur une table,

Pour mettre la question sur le tapis

Mais, tout à coup, on entend du bastringue ;

C’est un mouchard qui veut fair’ le malin !

Il est venu pour troubler le métingue,

Le grand métingu’ du métropolitain !

*****

Moi j’ tomb’ dessus, et pendant qu’il proteste,

D’un grand coup d’ poing, j’y renfonc’ son chapeau.

Il déguerpit sans demander son reste,

En faisant signe aux quatr’ municipaux

A la faveur de c’que j’étais brind’zingue

On m’a conduit jusqu’au poste voisin

Et c’est comm’ ça qu’a fini le métingue,

Le grand métingu’ du métropolitain !

*****

Morale :

Peuple français, la Bastille est détruite,

Mais y a z’encor des cachots pour tes fils !

Souviens-toi des géants de quarante-huit

Qu’étaient plus grands qu’ ceuss’ d’au jour d’aujourd’hui

Car c’est toujours l’ pauvre ouvrier qui trinque,

Mêm’ qu’on le fourre au violon pour un rien,

C’était tout d’ même un bien chouette métingue,

Que le métingu’ du métropolitain !


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