La mythique chanson “Bella Ciao” futur hymne italien ?

jeudi 17 juin 2021.
 

Bellaciao, magnifique chanson de lutte

Le 21 avril, un groupe de parlementaires a proposé de faire passer une loi donnant un nouveau statut à la célèbre chanson Bella Ciao. Celle-ci deviendrait une sorte de “deuxième hymne” qui serait chanté lors des cérémonies officielles du 25 avril, date anniversaire de la libération de l’Italie. Le Parlement va bientôt discuter cette proposition.

Tout le monde connaît Bella Ciao. Du moins une majorité de personnes. Surtout depuis que la série Netflix à succès La Casa de papel l’a utilisée dans son scénario, contribuant à la remettre sur le devant de la scène. Chanson populaire, considérée comme le symbole de la résistance italienne, elle pourrait désormais devenir l’un des hymnes du pays.

C’est en tout cas la proposition qui a été faite par un groupe de parlementaires italiens issus du Parti démocrate [centre gauche], du Mouvement 5 étoiles [antisystème], mais aussi des partis Italia Viva [centre] et Liberi e Uguali [gauche]. Les députés en question ont également insisté pour que la chanson soit mise à l’honneur lors des cérémonies du 25 avril, date de la fête nationale de la libération de l’occupation nazie en Italie. Comme ils l’expliquent au journal romain Il Fatto Quotidiano :

“Avec cette loi, nous souhaitons que soit reconnu le caractère institutionnel de cet hymne, ‘Bella Ciao’, qui est l’expression populaire des valeurs qui sont à la base de la naissance de la République.”

Une chanson mythique

En effet, avant d’être reprise dans une série Netflix, Bella Ciao est une chanson mythique de par son histoire. Et pour cause, cette chanson est devenue, pour des raisons mystérieuses, le symbole de la lutte antifasciste.

Rendue populaire au fil des années, les historiens débattent encore sur ses origines. Comme le raconte le site d’information Il Post, beaucoup ont soutenu que Bella Ciao descendait d’une chanson répandue parmi les travailleurs des rizières, d’autres encore qu’elle serait issue de chants régionaux du centre et du nord de l’Italie. Sa diffusion est également sujet à controverses, certains pensent que tout aurait commencé à la suite des premières arrestations de résistants, d’autres qu’elle n’est devenue célèbre qu’après la Seconde Guerre mondiale.

Des recherches qui alimentent une popularité qui n’a jamais cessé de grandir. En France, elle a été reprise par Yves Montand et, bien plus récemment, même par Maître Gims.

Une droite qui s’y oppose

Lourde de symboles, puisque le récit résistant italien est toujours un sujet de tensions dans la péninsule, cette chanson divise aussi les politiques. À la suite de la proposition des élus de gauche, la droite a immédiatement réagi, comme le relate l’article de La Repubblica :

“‘Ce n’est pas la chanson des résistants, c’est seulement la chanson des communistes’, a déclaré Ignazio La Russa, membre du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.”

Une réaction qui va de pair avec celle de la nièce de Mussolini, qui elle aussi s’est permis d’intervenir, expliquant que chaque 25 avril elle éteindrait télé et radio si le projet de loi aboutissait.


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