Scandale : baisse des effectifs au Ministère de… la Transition écologique

vendredi 9 juillet 2021.
 

Scandale : baisse des effectifs au Ministère de… la Transition écologique 6 juillet 2021

L’Examen au Sénat début Juillet du projet de loi 4D fait craindre le pire : de nouvelles « réorganisations » au Ministère de la Transition écologique, déjà lourdement amputé ces dernières années. 9 000 emplois ont ainsi été supprimés au sein du ministère de 2013 à 2019 selon un rapport parlementaire de la députée LFI Mathilde Panot. Cette nouvelle réduction d’effectifs touche non seulement le ministère mais aussi ses antennes comme Météo France. Ses salariés sont en souffrance. Notre article.

Le bulletin insoumis #4 - Juin 202

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L’Examen au Sénat début Juillet du projet de loi 4D fait craindre le pire : de nouvelles « réorganisations » au Ministère de la Transition écologique, déjà lourdement amputé ces dernières années. 9 000 emplois ont ainsi été supprimés au sein du ministère de 2013 à 2019 selon un rapport parlementaire de la députée LFI Mathilde Panot. Cette nouvelle réduction d’effectifs touche non seulement le ministère mais aussi ses antennes comme Météo France. Ses salariés sont en souffrance. Notre article.

Orage. Météo France, établissement public à caractère administratif (EPA) placé sous la tutelle du ministère de l’écologie, a perdu plus de 600 postes depuis 2014 selon un récent rapport de l’Institut de l’économie pour le Climat (I4CE). Fut un temps, Météo France comptait des centres dans chaque département. Ils ont peu à peu été fermés à la faveur de centres interrégionaux.

« Des restructurations ont conduit à supprimer des implantations territoriales« , concède le ministère. Le ressentit sur le terrain est tout autre : « C’est compliqué de tout gérer. On vit des situations extrêmement compliquées, où on a l’impression de ne pas avoir fait le maximum pour notre travail« , peste un agent Météo France. Les autres opérateurs publics en charge de la recherche, de l’expertise ou encore de l’ingénierie sur le changement climatique, n’ont pas été épargnés. Plus de 1700 postes ont été supprimés. 9 000 emplois supprimés de 2013 à 2019 au sein du ministère, selon un rapport parlementaire de la députée LFI Mathilde Panot

La loi 4D qui veut « simplifier l’action publique locale« , en débat au Sénat début juillet, est une nouvelle menace pour des effectifs déjà largement amputés. « De 2013 à 2019, 9 000 emplois ont été supprimés au sein du ministère », décrit un rapport parlementaire rédigé par la députée Mathilde Panot, élue de La France insoumise (LFI).

En 2021, les effectifs accusent une baisse de -2% par rapport à 2020, détaillent ses équipes, qui précisent que « ce rythme se situe exactement dans la continuité des années précédentes ». En plus de la taille dans les effectifs et la sous traitance, une « désorganisation chronique » s’est installée. « Démotivation, déprime, frustration, dépit, incertitude… » sont ainsi les mots qui reviennent le plus souvent chez les agents interrogés.

« Des agents en dissonance cognitive permanente : ils voudraient sauver le monde, mais ils ne peuvent rien faire »

Pour Erwan Lecœur, sociologue qui a travaillé au ministère de la Transition écologique, les agents « sont en dissonance cognitive permanente. Ils voudraient sauver le monde mais ne peuvent rien faire », explique-t-il à Reporterre.

Un imprimeur et syndicaliste CGT, à l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) rapporte « qu’il y a 17 ans, on produisait de la donnée à partir de photos aériennes ». Les agents interprétaient les images, les décrivaient, contrôlaient sur le terrain. « Aujourd’hui, la description des territoires est sous-traitée à l’étranger. Nous ne faisons que vérifier la bonne qualité des données, c’est carrément déprimant », regrette-t-il.

Mise en danger de la santé « physique et morale » des salariés, risque de « crise suicidaire » : le ministère répond par un numéro vert

Des missions qui changent et qui s’accumulent. Au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), ces changements se sont soldés par une « mise en danger » de la santé « physique et morale » des travailleurs, conclut un rapport d’expertise externe réalisé en avril 2020. Les risques pour la santé vont parfois jusqu’à la « crise suicidaire« . Face à ces problèmes, le ministère détaille auprès de franceinfo le déploiement de son artillerie lourde : mise en place d’un numéro vert !

Dans son rapport, la députée (LFI) Mathilde Panot alerte sur une autre pratique des services de l’Etat, « contraints de s’appuyer sur des cabinets dont l’indépendance peut être sujette à caution« . Certaines missions sont ainsi sous-traitées à des entreprises privées. « On se retrouve à coller à ce que nous disent des entreprises et on perd l’intérêt public », rapporte une collaboratrice. Elle dénonce aussi une perte de compétences au sein du ministère et ses agences : « Eux vont acquérir des connaissances sur ces sujets porteurs, pas nous. On devra toujours leur poser les questions, c’est une relation déséquilibrée. »

Le décalage entre les discours et les actes d’Emmanuel Macron sur l’écologie et le climat est abyssal. Pendant que les effectifs du ministère de l’écologie continuent à être amputés et à souffrir, le dérèglement climatique s’accélère.


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