La preuve par Guy Roux, on ne bosse pas bien à 68 ans !

lundi 10 septembre 2007.
 

Cela aura été un des feuilletons de l’été. Dans Respublica 550, du 3 juillet, Pierre Cassen avait évoqué l’affaire de l’entraîneur emblématique d’Auxerre, qui avait pris sa retraite dans son club de toujours, à l’âge de 65 ans, et qui avait repris le travail à 68 ans, à Lens. Le syndicat des entraîneurs s’était alors opposé à cette nomination, argumentant que le règlement interdisait de s’occuper d’une équipe à plus de 65 ans. Nicolas Sarkozy avait alors mis tout son poids dans la balance, argumentant que ce n’était pas Guy Roux qui était trop vieux, mais le règlement.

Il faut savoir, pour la petite histoire, que le même Guy Roux, quand il dirigeait le syndicat des entraîneurs, était un farouche partisan de la retraite à 65 ans, et avait contraint l’entraîneur historique de Laval, Michel Le Milinaire, à cesser ses activités, pour laisser sa place à un jeune.

Il n’empêche, le poids du président de la République, et la personnalité atypique de l’ancien entraîneur d’Auxerre ont fait qu’il s’est retrouvé à la tête du Racing Club de Lens, en ce début d’année 2007-2008. Cela n’aura pas duré longtemps ! Au bout de quatre matches, c’est la catastrophe ! Le club n’a marqué qu’un but, et figure en queue de classement, alors que les ambitions déclarées sont de finir dans les trois premiers. Sentant que la greffe ne prend pas, que ses méthodes auxerroises ne marchent pas dans le Nord, l’entraîneur mythique a dû piteusement remettre sa démission. Ses explications sont qu’à 68 ans, il ne sent plus qu’il a la « grinta » pour transcender ses joueurs comme aux plus beaux jours. Il a avoué tout simplement qu’il n’était plus aussi bon qu’avant, et devenu trop vieux pour entraîner une équipe professionnelle, avec les exigences physiques et nerveuses d’un tel métier.

L’entraîneur d’Auxerre, tels ces vieux boxeurs, a fait le combat de trop, sans doute perdu par son orgueil démesuré.

Mais imaginez l’engouement qu’il y aurait si l’équipe de Lens caracolait en tête. On aurait eu droit à tout un matraquage sur les salauds qui ne veulent pas travailler jusqu’à 65 ans, voire plus. Quant à ceux qui ne travaillent plus à 55 ans, cela aurait été le lynchage !

A la veille des assises du Medef, où Laurence Parisot va demander pour la nième fois qu’on allonge le temps de travail des salariés, cet échec footballistique est un mauvais coup pour le discours dominant.

Espérons pour le président de la République que son futur secrétaire d’Etat aux sports, Bernard Laporte, sélectionneur de l’équipe de France de rugby, amènera son équipe vers les sommets, et qu’il sera plus porteur que Guy Roux pour valoriser les engagements présidentiels.

Jean Larose


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