« Leur monde ne survivrait pas une seule minute sans les travailleurs » le vibrant discours de Mélenchon

jeudi 23 septembre 2021.
 

- Intervention de Jean-Luc Mélenchon en soutien aux salariés de #Transdev

- Rien n’est possible sans les travailleurs - Soutien aux Transdev

Le mercredi 15 septembre2021, Jean-Luc Mélenchon et une délégation d’élus insoumis étaient à Vaux-le-Pénil pour soutenir les salariés en lutte de TRANSDEV. L’occasion pour lui de dénoncer la privatisation des transports, mais également de saluer le courage des salariés en lutte contre l’exploitation du capital.

Le leader des insoumis a commencé par rendre hommage au combat syndical. « Tout d’un coup quand ça va mal, là on va chercher le syndicaliste. Tous les matins le syndicalistes se lève et se demande comment faire. Tous ceux là il faut leur faire la fraternité. Tout ce qui va chaud au cœur et aide à tenir debout. À la maison, je sais que c’est dur. C’est bien qu’il y ait une caisse de grève, nous participerons » (voir ici : https://www.cotizup.com/mec-grevistes).

Les salariés de TRANSDEV, groupe multinational français de transport, dénoncent les conséquence de la privatisation de leur groupe : des centaines d’euros en moins sur la fiche de paye à la fin du mois, des amplitudes horaires insoutenables, des journées commençant à 6 heures du matin et se terminant à 20 heures le soir (jusqu’à 14 heures travaillées dans une même journée !), pour un salaire de misère au profit des actionnaires.

Le leader des insoumis a souligné le courage de ceux qui luttent. « Je veux souligner les aspects humains de la lutte : ça fait peur. Mais quand on est plusieurs à avoir peur, on a moins peur. C’est normal d’avoir peur quand on est seul. On est toujours plus fort ensemble. Une seule limite à l’exploitation : la résistance à l’exploitation ».

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la privatisation des transports : « la concurrence ne règle absolument rien dans les situations de monopole. La concurrence va baisser les prix ? Ce n’est pas vrai. La concurrence va baisser les prix ? Ce n’est jamais vrai. Ils ont privatisé le gaz, son prix a augmenté de 50% en 10 ans. Pareil pour l’électricité. » Le leader des insoumis a pris l’exemple de l’Angleterre et de l’Écosse, deux pays « où ils ont tout privatisé, et rien ne marche ». Et a rappelé à juste titre, que l’Angleterre et l’Écosse étaient en train de renationaliser le transport. L’inverse de la France, conséquence notamment de la loi de privatisation de la SNCF du début du quinquennat, avec des traductions concrètes comme la récente privatisation de la ligne de train Marseille / Nice.

Le candidat à la présidentielle, a ensuite prononcé un véritable hommage au combat du travail contre l’exploitation du capital. « Il n’y a pas de vain travail. Même si il est dur, même si il est ingrat, on aime bien faire son travail. Quand vous vous battez, vous ouvrez un cycle. Ils (le capital) reçoivent un signal : tout n’est pas permis, il y a une résistance, une classe ouvrière, des travailleurs capables de se défendre. Je vois la jeune génération, sa composition sociale, il y a de plus en plus de femmes. La population s’unifie dans la lutte ».

Le leader des insoumis a ensuite dénoncer la vision du monde d’Emmanuel Macron, résumée par sa sortie du 7 janvier 2015 « il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ». Un seul rêve, l’accumulation du capital qui détruit l’humain et la planète ? Jean-Luc Mélenchon : « Rêver d’être milliardaire ? C’est immoral. Moi je n’ai jamais rêvé d’argent. Vous vous êtes déjà vu une nuit rêver de faire un chèque ? On rêve de tout, on rêve d’amour, de ci, de ça, mais de fric ? Être milliardaire ? Pour quoi faire ? Je connais des gens qui rêvent de devenir ingénieur, médecin, qui veulent se rendre utile aux autres, mais un milliardaire ça ne sert à rien, c’est un parasite. Il est milliardaire parce qu’il a beaucoup pris aux autres ».

Le candidat à l’élection présidentielle a conclu sur ces mots : « On avait envie d’être là. Je vous parle franchement. Quand je vois vos têtes, je vois la France comme moi je l’aime. Celle de Jean Ferrat. On sait que le monde qu’on prépare, c’est nous qui le faisons. Si on ne fait rien, rien ne sera fait. Si on ne se bat pas, ils nous dépouillerons autant qu’ils peuvent. Avant nous, les aînés ont fait le travail. Je pense à la résistance, à la longue histoire des luttes. Jamais rien n’a été acquis dans la vie, autrement que par la lutte des travailleurs. Aucun progrès n’a été acquis, autrement que par la lutte des travailleurs. Leur visage, simple et humble, leurs mains usées, leurs corps et leurs esprits, tout cela a été donné pour construire le monde qui nous entoure ».

2) Grève à Transdev : « On a compris une chose : les patrons, c’est nous ! »

La mise en concurrence des lignes de bus en Île-de-France a entraîné un dumping social chez les entreprises de transports. Chez Transdev, des salariés sont en grève depuis plus de 10 jours pour dénoncer leurs conditions nouvelles de travail. Deux salariées de la société de transports, Wynnessa et Cynthia, sont les invitées de #LaMidinale.

Sur les conditions de travail à Transdev

« Transdev nous a vendu au rabais, nos conditions de travail et nos acquis avec - comme nos chèques vacances, nos congés annuels qui passent de 33 à 26 ou nos aménagements du temps de travail. »

« La direction met en place des services avec des amplitudes de travail qui dépassent parfois les 11h - certains jusqu’à 17h. C’est énorme humainement. Un humain ne peut pas tenir 17h dans un bus pour transporter des usagers. »

« On demande que nos acquis ne soient pas écrasés. On nous demande d’effacer ce pour quoi nos anciens se sont battus. »

« On est prêts à négocier et à parler avec la direction mais le problème c’est qu’elle nous dit : c’est comme ça ou c’est rien. »

« On réclame des conditions de travail correctes pour transporter nos usagers. »

« On s’excuse auprès de nos usagers, on n’a rien contre eux et on ne les prend pas en otage. »

« Nos pauses ne sont payées qu’à 50%. »

Sur la méthode de l’appel à la concurrence

« Notre problème, c’est qu’on avait des acquis et des conditions de travail avant cette mise en concurrence et on n’accepte pas que ça soit remis en cause. »

« Valérie Pécresse a mis un tel dégât dans notre société. On est beaucoup à être touchés par les appels à la concurrence : la RATP, la SNCF… »

« L’impact financier est autant pour nous, voire plus pour nous que pour eux parce qu’eux, ils continuent de s’enrichir. »

« On ne transporte pas du bétail, on ne transporte pas de la marchandise. On transporte des êtres humains qu’on veut transporter dans de bonnes conditions. »

Sur Valérie Pécresse

« Valérie Pécresse est occupée par d’autres choses que de venir nous voir. »

« On ne s’attend pas à être écoutés. Aujourd’hui, on a compris une chose : les patrons, c’est nous. »

« Tant qu’on n’aura pas été écoutés sur nos revendications, on ne reprendra pas le travail. »

« On ne lâchera rien et on reprendra le travail que quand on nous écoutera. »

Sur le rôle des syndicats et des politiques dans la grève

« Les syndicats sont là pour représenter les salariés. »

« On a un avocat qui nous soutient. »

« Tout ce que les salariés veulent faire remonter à la direction, on [les syndicats] est là pour transmettre leur parole. »

« C’est important pour les salariés que les politiques se mobilisent mais ce qu’on veut, c’est qu’eux viennent à nous - comme Mélenchon et Besancenot - bien que sans doute ça leur profite. Mais ça nous profite autant. »

« Pour nous aider, il faut diffuser notre mobilisation un maximum sur les réseaux sociaux. »

« On invite tout le monde à venir nous voir. »

« On a ouvert une cagnotte pour les salariés grévistes. »


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