Tunisie : Islamistes en crise aigüe. 113 dirigeants et membres d’Ennahdha démissionnent.

mardi 28 septembre 2021.
 

Les démissionnaires ont expliqué leur geste par la nécessité d’assumer la responsabilité de leur échec à réformer leur parti. Ils ont dénoncé le manque de démocratie au sein du mouvement et la centralisation des décisions au sein du cercle proche de Rached Ghannouchi.

Les signataires, dont Samir Dilou, Abdellatif Mekki, Jamila Ksiksi et Mohamed Ben Salem, ont estimé qu’Ennahdha était responsable de la détérioration de la situation en Tunisie qui a conduit au « coup d’Etat » opéré par Kaïs Saïed.

Dans une déclaration à Jawhara Fm, Samir Dilou, l’un des signataires, a expliqué que plusieurs raisons et cumuls avaient conduit à cette décision. L’une des deux raisons principales étant « notre échec dans la réforme, et ceci n’est un secret pour personne, et la conscience qu’il n’existe plus aucune possibilité de réforme compte tenu du refus du président du parti Rached Ghannouchi et de ses proches de toute tentative ».

La deuxième raison principale, explique Samir Dilou, étant la situation dans laquelle se trouve le parti actuellement. « L’état d’isolement dans lequel se trouve désormais Ennandha ne lui permet plus de faire partie d’une action commune pour lutter contre l’illégitimité constitutionnelle et le coup d’Etat du 22 septembre. A cause de sa politique parlementaire, il (Ennahdha, ndlr) a écarté tous ses amis ».

Samir Dilou, Abdellatif Mekki, et Jamila Ksiksi ont été les premiers à confirmer et réagir à cette nouvelle.

Dans une intervention sur Jawhara FM, Samir Dilou a détaillé les raisons qui ont poussé les démissionnaires à prendre telle décision soulignant que d’autres démissions suivront. Le politicien n’a pas écarté l’éventuelle formation d’un nouveau parti notant, toutefois, que cela ne se ferait pas de sitôt.

Abdellatif Mekki a, lui, publié un statut sur sa page Facebook exprimant sa profonde douleur. « (…) Je n’avais plus le choix, surtout après toutes ces longues tentatives durant les derniers mois (…) », a-t-il indiqué.

Jamila Ksiksi a fait de même. Sur son profil Facebook, elle a écrit : « (…) Mon parcours avec Ennahdha est arrivé à terme (…) Mes excuses aux militants d’Ennahdha. Les années que nous avons passé à pousser vers un meilleur leadership du mouvement n’ont pas abouti malheureusement. Faire face au coup d’Etat est, désormais, le plus sacré des devoirs ».


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