Plaquage ventral : un homme tué à Marseille pour un ticket de métro

mercredi 29 septembre 2021.
 

Mort pour 1,60 euros le ticket de métro.

Ce mercredi 22 septembre en fin de matinée au métro de la Joliette à Marseille, un homme de 37 ans a perdu la vie après un contrôle de titre des transports par les agents de la Régie des transports métropolitains (RTM). Il a été plaqué au sol par 6 hommes en attendant la police.

L’autopsie révèle un « syndrome asphyxique de mécanisme indéterminé ». Les policiers ont constaté à leur arrivée qu’il était en arrêt cardiaque et ont appelé les secours. Saïd est décédé d’asphyxie malgré les tentatives de réanimation des marins pompiers.

Plaquage ventral, technique toujours pas interdite

Le plaquage ventral, ou décubitus ventral dans le jargon policier, est une technique utilisée par la police consistant à amener une personne au sol en lui faisant une clé aux articulations ou un étranglement, pour la menotter par derrière et l’immobiliser, ventre contre terre, en exerçant un poids sur son dos.

Les agents de la RTM ont utilisé cette technique qui n’est pas interdite, malgré de nombreuses demandes d’élus et de la société civile. En janvier 2020, alors que Cédric Chouviat s’ajoutait à la macabre liste des personnes décédées à la suite d’interpellations policières, la France insoumise (LFI) déposait une proposition de loi qui visait à interdire à toute personne exerçant des missions ou activités de sécurité de recourir aux techniques d’immobilisation qui auraient pour effet d’entraver les voies respiratoires ou pouvant mener à l’asphyxie, telles que le pliage et le plaquage ventral.

Depuis 2007, au moins huit personnes ont perdu la vie après avoir subi un placage ventral.

En effet, l’usage de ces deux techniques d’immobilisation, le pliage et le plaquage ventral, présente des risques d’entraver les mouvements respiratoires et de provoquer l’asphyxie de la personne interpellée.

La famille va porter plainte

La sœur de la victime décrit Saïd comme étant « invalide » présentant une « déficience mentale » mais en « bonne santé ». Les agents auraient aussi porté des coups violents, témoigne une personne ayant assisté à la scène : « l’usage de la force était disproportionné et en défaveur de la victime ». Les caméras de surveillance ont été saisies.

Le jeudi 22 septembre au soir, le parquet de Marseille a annoncé ouvrir une enquête pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Elle sera menée par la Sûreté Départementale.

La France Insoumise exprime ses sincères condoléances à la famille et aux proches de la victime.


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