Coupures d’électricité : les fact-checkers de BFM n’étaient pas au courant

dimanche 3 octobre 2021.
 

Dans la mise au point d’outils de lutte politique sur la toile, le mouvement Insoumis a désormais un appareillage efficace et bien entrainé. Plusieurs années de pratiques intensives et de larges prospections ont fait naître l’un après l’autre nombre de ces moyens de répliques qui mettent en cause ceux de l’officialité médiatique quelle qu’elle soit. Au « fact-cheking » né dans la première décennie du siècle, nous opposons désormais un « répli-check » vérifiant les allégations des vérificateurs. L’outil est capable de rayonner en quelques heures sur plusieurs dizaine de millier de contacts. Parfois cela donne des résultats bien cocasses. Ainsi quand, pour donner l’impression d’une balance égale avec les mises en cause des chiffres donnés par Zemmour, le fact-cheking de BFMTV s’avisa de remettre en cause mes chiffres sur l’aide alimentaire ou les coupures d’électricité. Je relaye à mon tour la réplique des vérificateurs Insoumis. Ici ce sera pour ce qui concerne les coupures d’électricité. Le chiffre que j’ai donné est le bon, quoiqu’il en ait été dit. Voyons l’idée d’abord.

L’accès à l’énergie est un autre besoin vital menacé par la pauvreté et l’augmentation des prix. Par exemple, le prix du gaz a bondi de 30% depuis le mois de mai. Depuis l’ouverture à la concurrence, les tarifs de l’électricité ont augmenté de plus de 50%. Et le pire est à venir : les prix pourraient encore bondir de 10% l’année prochaine selon l’association UFC-Que choisir.

Concrètement, le quotidien est alors insupportable. En 2020, il y a eu 550 000 coupures pour impayés de gaz ou d’électricité. Cette année, plus d’un tiers des personnes interrogées par le Secours Populaire disent avoir des difficultés à payer les factures d’énergie. La trêve hivernale a dû être prolongée exceptionnellement jusqu’en juillet. Les fournisseurs ont donc mis les bouchées double pour couper le courant à presque autant de gens… en moitié moins de temps pour le faire !

Voilà pourquoi je suis partisan du blocage d’un certain nombre de prix de première nécessité. Je parle de l’alimentation, de l’eau mais aussi l’énergie. Les premières quantité d’eau et d’énergie pourraient aussi être gratuites tandis qu’on pénaliserait les gaspillages. En effet, il est inacceptable « que ce soit quasiment devenu un luxe pour les gens. Qu’ils puissent passer l’hiver dans le noir, qu’ils puissent ne pas manger. » C’est par cette expression imagée que j’ai exprimé le refus d’une telle situation lors du débat.

Aussitôt, le service des vérificateurs zélés a feuilleté sa pile de codes pour trouver le bon article. Ah c’est faux M. Mélenchon ! Passer l’hiver dans le noir ? Impossible. L’article L115-3 du Code de l’action sociale et des familles dit qu’aucune coupure d’électricité ne peut être effectuée pendant la trêve hivernale. Certes, c’est exact, depuis 2013, la loi Brotte encadre la possibilité pour les fournisseurs de couper l’électricité ou l’eau pour impayé. La réalité est bien différente. Faute d’argent, on peut « passer l’hiver dans le noir »… sans subir de coupures d’électricité. Comment est-ce possible ? Il suffit de lire les rapports du Médiateur National de l’Énergie pour le comprendre et en mesurer l’ampleur. Ainsi, en 2020, la moitié des Français ont restreint leur chauffage pour contenir leurs factures. Cela implique évidemment d’autres privations. Ainsi, combien ont limité la lumière et la télé (quand il y en a une) pour ne pas avoir froid ?

Mais cette autolimitation n’est pas la seule en cause dans les coupures subies. En théorie, couper l’électricité pendant les mois d’hiver est impossible. Dans la pratique, les faits sont tout autres. Il y a d’abord les réductions de puissance au niveau minimum. Dès lors c’est simple à la moindre charge supplémentaire, « ça saute ». D’autres voient, du jour au lendemain, leur fourniture d’électricité ou de gaz interrompue. « Cette pratique se fait au mépris de la législation » déplorait la directrice générale des services au Médiateur de l’énergie en 2019. Donc interdiction ou pas, cela se fait quand même. Les fact-checkers ont donc mis en scène une interdiction sans portée concrète. Dans le monde réel, les coupures d’électricité abondent. D’ailleurs plusieurs témoignages ont été aussitôt donnés par plusieurs médias qui ont été vérifier sur le terrain la véracité de mon propos. Et parmi les témoignages, nombre venant d’employés d’ENGIE chargés de mettre en œuvre ces coupures pourtant interdites…Hélas, donc, telle est bien la situation : des gens passent l’hiver dans le noir ou sans chauffage.


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