La semaine fausse : LR comme le PS n’incarnent rien

mardi 16 novembre 2021.
 

La semaine est passée comme une flèche pour moi. C’est toujours l’effet que produit une activité très dense. Le vendredi on croit que les évènement du lundi passé ont reculé de quinze jours. Je n’ai pas la vanité de croire que mon emploi du temps donnait le tempo de la semaine, pourtant. Notre campagne présidentielle va son chemin et nous sommes satisfaits de ce que nous faisons et constatons autour de nous. La mobilisation va croissante. Nos outils se déploient et nous les perfectionnons. Nous serons prêts à temps pour le rush final des trois derniers mois.

Cette semaine, le tableau politique de la présidentielle s’est complété. C’était le premier débat de la droite LR et l’entrée en scène électorale officielle du président.

La droite LR, si elle continue sur cette pente, signe son arrêt de fin de vie. Car pour l’heure elle se met en scène comme une vieille chose surannée qui enfile les nippes en solde de la mode du jour. N’importe lesquelles. On a donc vu les quatre Dalton faire du Macron et du Zemmour d’occasion. Triste et ennuyeux. Aucune personnalité. Où est passée l’autre droite ? Je veux dire la droite qui ne se résume pas au libéral-autoritarisme. Bref, où est la droite indépendantiste, social-paternaliste, radicalement non facho, lourdement républicaine ? Il faut croire qu’il n’y en a plus. Tout a été emporté par les deux attracteurs macroniste et zemmourien. Fin d’une époque.

Il est d’ailleurs vrai que c’est doublement la fin d’une époque. Parce que le capital est dorénavant financier, actionnarial. Le capitalisme national reste le dos au mur ou en voie de dilution dans les LBO ou les fonds de pension. Ensuite parce que l’explosion du champ politique en 2017 n’a provoqué aucune réinvention des protagonistes d’hier. LR (comme le PS) a cru à un simple accident de l’Histoire. Le parti s’est contenté d’attendre le retour de la marée. Il n’y en a pas… Aux USA, les Républicains ont été absorbés par le trumpisme. Mais par ce moyen, leur parti a repris pied dans la société nord-américaine en exerçant une fonction sociale : être la voix des petits blancs. En maintenant Sanders dans leurs rangs, les démocrates ont commencé à en faire de même. Mais la greffe est artificielle. Ceux-là ne réchapperont pas au décrochage que va leur imposer Kamala Harris quand son tour va venir.

En France, LR comme le PS n’incarnent rien. LR est absurde : si c’est pour ne pas faire obstacle à la zemmourisation de l’espace de droite alors pourquoi l’avoir empêché d’y prendre sa place ? Et si c’est pour lui disputer le terrain, pourquoi l’imiter ? Pour cent mille électeurs purement adhérents au parti LR, le système médiatique accorde quatre débats télévisés à leur primaire. Cela aura deux résultats : tuer l’appétit de débats politiques télévisés. Et enterrer les bonnets de nuits de LR. La victoire annoncée de Barnier finit de tuer le jeu. Dès lors, tout sonne faux dans cet exercice. Non, ce n’est pas un évènement. Et ça ne dit rien à personne.

Le message de Macron se résume bien : c’est sa plus faible audience depuis le début de la crise sanitaire. Parole en voie de démonétisation. Exercice trop fallacieux pour être entendu. Une semaine de faux suspens pour finir dans une annonce sur la crise sanitaire bâclée en trois minutes chrono avant un numéro d’autosatisfaction insupportable même pour ses partisans qui ne s’en sont pas cachés car ils étaient bien désappointés d’avoir à retourner sur leur base avec comme discours « tout va mieux grâce à nous ». À l’heure de la pompe à essence ou de la facture d’électricité ou d’indemnité chômage, ça fait court. Du coup, faute d’angle, la macronie n’a rien à dire sur le terrain. Donc elle finit de disparaître. Les scores des votes à l’Assemblée nationale montrent bien cet état de liquéfaction avancé. Total : tout sonne faux là aussi. Le président est juste un candidat qui se moque des règles du jeu dans une démocratie. Même les journalistes finissent par s’en préoccuper en notant que le président ne se laisse plus contredire ou interroger même aussi pacifiquement que dans une interview. La com’ atteint-elle ses limites ? Je ne sais pas. Mais le sketch du sommet pour la paix de Macron n’a vraiment pas arrangé son cas. Non seulement il s’abaissait devant les Américains, mais il se reniait lui-même dans une séquence en anglais sans traduction. Macron est-il le président français ou le gouverneur d’un État US ? Rien ne colle, tout est en apparences. Ce genre de moment en carton-pâte et faux marbre est une aubaine pour tous les imprévus et les quantités négligeables qui perturbent de fond en comble les système instables. Cette présidentielle est très volatile et bien imprévisible.


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