Elections législatives en Grèce et défaite socialiste : "Toute comparaison avec la situation française serait évidemment totalement fortuite"

mercredi 19 septembre 2007.
 

Où est la magnifique internationale socialiste ? Et le Parti socialiste européen ? Le néant comme d’habitude.

Pour l’instant tout ce petit monde doit être en train de lire les résultats électoraux grecs. Nouvelle défaite. Lourde. Le plus mauvais score depuis 1981. Déprimante compte tenu du contexte très défavorable à la droite avec cette affaire d’incendies. Je me demande si ceux-là aussi pensent avoir été « trop à gauche » et parlent déjà de se rénover en se droitisant. J’en doute.

Le Pasok est déjà allé tellement loin dans les privatisations et tutti quanti avec l’ultra blairiste local , Kostas Simitis, qui dirigeait le dernier gouvernement de gauche grec, que le parti avait renoncé à le présenter à l’élection suivante, six mois avant qu’elle ait lieu...

N’empêche ! La pression médiatique a déjà commencé. Le phénomène marquant ce serait la percée de l’extrême droite orthodoxe. J’ai entendu ça en boucle hier nuit dans l’audio visuel. Comprenez : « la société s’est droitisée, il faut briser les tabous, la Grèce est en retard sur tous les tableaux, les grecs doivent prendre modèle sur l’Europe du nord, les privilèges sociaux corporatifs doivent cesser etc ». On connaît cette chanson.

Pour les paroles complètes on peut se référer au tam-tam récent en France car c’est le même dans tous les pays. Après cela quelle est la réalité électorale ? Certes, l’extrême droite entre au Parlement en remportant 10 sièges. Mais c’est avec 3,8% des voix contre 2,19% en 2004..... Une poussée électorale existe mais elle est plutôt de l’autre côté du tableau !

En effet l’autre gauche en Gréce, c’est à dire le KKE communiste et le front Synaspismos (rebaptisé Syriza), passe au total de 9 % en 2004 à 13 % et de 18 à 36 sièges. C’est-à-dire l’exact doublement du nombre de sièges ! Silence radio à ce sujet si contrariant ! Dans le détail : les communistes du KKE passent de 6 % à 8 %, de 12 à 22 sièges. Le front Synaspismos passe de 3 % à 5 %, de 6 à 14 sièges.

La machine à bla bla droitisant s’est mise en route à la seconde même des premiers résultats pour flétrir les communistes (ultra orthodoxe, staliniens et ainsi de suite ) et le Synapismos (gauchistes, soixante huitard et ainsi de suite). Cette préparation d’artillerie a bien sûr pour objet de lancer le thème de la grande coalition "gauche/droite" à l’allemande. Même s’il ne débouche sur rien, le seul fait de l’évoquer permet du moins de bien séparer le bon grain et l’ivraie dans l’esprit du public.

Toute comparaison avec la situation française serait évidemment totalement fortuite.


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