La présidentielle n’est pas un dîner de gala

samedi 5 février 2022.
 

Le monde doit changer pour éloigner l’orage : krach en cours sur les marchés financiers américains, menace de nouvelle guerre froide Etats-Unis / Chine, risque de guerre réelle aux frontières de la Russie, marée noire au Pérou, bilan faisant des sept dernières années les plus chaudes jamais enregistrées. Plus près encore, derrière les chiffres officiels se cachent de nouvelles bombes à fragmentation sociale en France : record de radiation de chômeurs au dernier trimestre 2021, et explosion du nombre de création d’auto-entreprises sur l’année. Une nouvelle purge libérale façon Macron ou Pécresse achèverait la dislocation sociale du pays.

Dans ce décor, le risque d’extrême-droite existe bel et bien. La publicité offerte aux idées racistes par la caste médiatique, le révisionnisme pétainiste, l’appel à un pouvoir autoritaire faisant fi des droits fondamentaux, la banalisation des mesures restreignant les libertés par le pouvoir macroniste, tout cela dessine un péril majeur. L’âpre confrontation entre Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour montre que l’affrontement entre fascistes et humanistes ne sera jamais une discussion tranquille. Que le choc télévisuel permette à chacun d’en prendre conscience si besoin était. Quels que soient les décibels, ce n’est pas sur les plateaux télé que l’affrontement sera le plus violent ! Les opposants à Orban ou Bolsonaro peuvent en témoigner.

Heureusement une autre voie est possible en France : porter au deuxième tour le camp du progrès social, de la transition écologique et des libertés républicaines, et donc disputer la victoire, est un horizon atteignable. Encore faut-il s’en donner les moyens ! Tout indique que c’est par le vote pour Jean-Luc Mélenchon que ce chemin peut s’ouvrir et seulement par celui-ci. Pour cela, la clarté et la combativité sont des atouts. La confusion et la démoralisation répandues au nom d’une « union de la gauche » sans contenu (et pour mieux ajouter une candidature !) ne servent que Macron.

A part l’Union populaire, qui veut vraiment gagner en 2022 ? Une vieille gauche joue le coup d’après. C’est le cas de cet appareil communiste qui prétend qu’« espérer être au deuxième tour est illusoire » (Chassaigne) tout en attaquant Mélenchon avec férocité. Ceux-là parient sur la défaite pour faire survivre leur appareil. Qu’y a-t-il pourtant de « communiste » dans une telle démarche qui sacrifie les intérêts populaires ? Qui peut se permettre un tel calcul ? Certainement pas les étudiants, salariés, privés d’emploi et retraités étranglés par la vie chère. Certainement pas l’écosystème menacé par le changement climatique et la 6ème extinction du vivant. Certainement pas un pays fatigué et assommé par des années de reniements politiques et deux ans de chape de plomb sanitaire.

Il y a mieux à faire. Une élection n’est pas un dîner de gala ni juste un tour de chauffe. Elle peut aggraver les problèmes. Elle peut aussi permettre de commencer à les résoudre. Chacun est devant sa responsabilité.

Matthias Tavel


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