Présidentielle : le Parti radical de gauche lâche Christiane Taubira

vendredi 18 février 2022.
 

Le président du PRG, Guillaume Lacroix, a annoncé ce lundi que son parti se « mettait en retrait » de la campagne de l’ancienne ministre de la Justice. Un nouveau revers pour la candidate, dont la capacité à tenir jusqu’au scrutin d’avril est de plus en plus incertaine.

Les nuages s’accumulent sur Christiane Taubira . Ce lundi, le Parti radical de gauche (PRG) a annoncé qu’il se « mettait en retrait » de la campagne présidentielle de l’ancienne garde des Sceaux. Sans dynamique et plus que jamais isolée, celle-ci aura du mal à recueillir les 500 parrainages d’élus nécessaires.

« Mon parti politique est allé au bout de sa démarche et se met en retrait », a déclaré Guillaume Lacroix lors d’une conférence de presse au QG du parti, actant « que plus rien ne pourra se passer du côté des partis et des candidats de gauche ». « Il n’y a pas de cassure, pas de rupture » avec la candidature de Christiane Taubira, s’est-il toutefois défendu, indiquant que « le mandat très clair, depuis le début » était d’« accompagner une dynamique de rassemblement à gauche » et pas de « soutenir spécifiquement » la candidature de l’ancienne garde des Sceaux.

Parrainage libre

Le président du PRG a répété « regretter avec colère et amertume » l’impasse à gauche, « dans un moment politique dramatique pour le pays », évoquant « des passions morbides à vouloir compter les parrainages plutôt que les électeurs ».

Soutien de Christiane Taubira depuis mi-décembre et jusque-là membre de son cercle rapproché, Guillaume Lacroix « reconnaît » désormais « à la candidate la possibilité de porter le combat autrement, par la jeunesse, par les citoyens ». « Les élus du PRG sont libres de parrainer comme ils l’entendent », « sans aucune pression », a-t-il encore précisé. Il a indiqué que son parrainage « partira ce soir » en faveur de l’ancienne ministre de la Justice.

Manque de moyens

Lundi soir, la candidate a minimisé cette annonce : « Les partis ont leur vie et leurs mérites. Ils ont leurs limites, leur agenda n’est pas le mien », a-t-elle assuré sur Twitter, assurant qu’elle se « battrait sans relâche » pour « celles et ceux qui ont tant besoin de justice et d’espoir, et que les brinquebalements à gauche plongent dans le découragement ».

Mais cette déclaration complique la tâche de Christiane Taubira. Selon le dernier comptage du Conseil constitutionnel, elle ne dispose pour l’instant que de 47 parrainages d’élus sur les 500 nécessaires. Le PRG, dont l’ancienne élue guyanaise a été membre entre 2002 et 2007, avait affirmé être en mesure de lui en fournir seulement 282.

Déjà insuffisant, ce chiffre pourrait encore reculer, alors que certains élus du PRG rechignaient à lui apporter leur signature avant même les déclarations de Guillaume Lacroix ce lundi.

La candidate ne pourra compter que sur elle-même pour atteindre les 500 signatures d’élus avant la date butoir du 4 mars. Mais convaincre tant d’élus s’annonce périlleux sans dynamique. Or, dans le baromètre quotidien OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique , elle est tombée à 3 % d’intentions de vote. Surtout, la campagne de Christiane Taubira, arrivée sur le tard, manque de moyens financiers et humains pour cette « chasse aux parrainages ». Et la tâche sera encore plus ardue sans le savoir-faire du PRG.


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