Le candidat Macron « emmerde » les 850 000 enseignants et leur famille

jeudi 31 mars 2022.
 

Enseignants, vos proches veulent voter Emmanuel Macron qui vous traite de feignasses ? Réagissez ! Vous avez les moyens de peser sur le vote. Parents, nous vous aurons prévenus : avaliser par votre vote le fait que le Président puisse traiter des agents d’État de feignasses ne peut qu’amener une dégradation accélérée de l’enseignement. À vous de voir...

« Travaillez plus pour gagner plus », c’est le message qu’a envoyé le candidat Macron aux 850 000 feignasses de l’Éducation Nationale. 850 000 agents de l’État, 850 000 citoyens, mariés souvent, dotés d’enfants, souvent, de parents et grands-parents assurément. 850 000 citoyens qui s’occupent des enfants de millions de citoyens français.

« Feignasses », clame-t-il ! Vous n’êtes jusqu’à présent payés qu’à l’aune de ce que vous faites. A travail de feignasse, salaire de feignasse, et si vous voulez plus, il va falloir travailler plus, travailler normalement en somme. Feignasses !

Et puisque le Président ne débat pas avant le second tour, s’il y est, ça va débattre dans les chaumières.

À mes collègues, je dis :

- si votre mari ou votre épouse vote Macron au premier tour, divorcez ! Il/elle accepte que l’on vous traite de feignasse : inadmissible, ligne rouge franchie. Difficile de divorcer avec la petitesse de votre salaire ? Grève du sexe ! Vous n’avez pas mal à la tête, mais ce gros paquet de copies des Premières E toujours en cours de correction malgré l’après-midi du samedi passée dessus.

- si vos enfants votent Macron, déshéritez-les au profit des bonnes oeuvres ( en ne leur laissant que la part réservataire) ou faites la grève de la préparation des repas s’ils habitent encore chez vous ( "Je n’ai pas le temps, j’ai ce gros tas de copies et la préparation des cours de la semaine prochaine".). Pas de doggy-bags pour les plus grands. Garder leurs mômes à eux ? Non, pas possible, vous préparez vos futures activités péri-scolaires pour quand vous serez obligé(-e) de les accepter ( vous vous croyiez enseignant(e), vous vous découvrez animateur/trice : vous vous formez).

- si vos grands-parents votent Macron, allez les voir d’urgence, embrassez-les comme jamais vous ne l’avez fait ! Avec le taux de Covid qui remonte dans les classes, vous pouvez régler le problème rapidement. Si vous trouvez cette solution trop extrême, calculez avec eux dès à présent la somme de leur héritage que vous finirez peut-être par toucher et qui compensera très petitement les 900 euros de perte de votre retraite si Macron met en place la même réforme des retraites que celle qu’il n’a pu mettre en place lors de son premier mandat. Calculez en nombre de paquets de nouilles que vous pourrez vous acheter ( parce que les Bahamas pour vous, à la retraite, c’est raté !).

- si vos parents votent Macron... Désolé... Il faut en être conscient, ils ne vous aiment pas. Un parent qui aime son enfant devenu enseignant pleure chaque jour. Il vous a au téléphone, sait que vous habitez si vous êtes jeune dans un 30 m2 en région parisienne pour plus de la moitié de votre salaire, il sait que que votre souci pour la petite R. ou le petit C. vous mine, qu’on vous a encore collé une formation le mercredi après-midi au dernier moment, que vous ne pouvez pas aller les voir dimanche parce que vous devez corriger le Brevet ou le Bac blanc, il sait, il sait, il sait. Il voit.

Si vos parents votent Macron, considérez-vous comme orphelins. Vous faisiez des efforts, n’en faites plus. Vous travaillez plus pour gagner plus grâce à eux ? Le travail que vous faisiez chez vous le soir ne peut plus être fait parce que vous devez animer les temps péri-scolaires, remplacer au débotté un collègue absent et donc préparer de nouveaux cours, corriger de nouvelles copies en plus ? Désolé, pas le temps d’aller vous voir... "Vous faites quoi, le 14 Juillet ?"

- Parents d’élèves, vous allez voter Macron ? On vous aura prévenus... Plus personne ne veut devenir enseignant – ce qui est quand même très étrange puisque, apparemment, on est payé à ne rien faire ou pas grand chose... Le maître ou la maîtresse de votre enfant est absente pour maladie et pas remplacé(-e) ? Votre enfant n’a plus de professeur de maths, d’anglais, de français depuis des semaines parce qu’il n’y a pas de remplaçants ? L’Académie de Toulouse fait des speed-dating pour recruter des remplaçants à Bac + 2 ?

Vous ne voyez donc pas la logique entre le mépris affiché par l’actuel Président et son Ministre de l’Education Nationale et les difficultés massives de recrutement ( largement entamées avant eux, mais qui se sont aussi très profondément aggravées) ?? Vos enfants et petits-enfants auront des vacataires avec très peu de formation disciplinaire, pas ou peu d’expérience de ce métier qui est pourtant un artisanat. Ils "feront enseignants" pour échapper au chômage et fuiront dès que possible. Nous vous aurons prévenus, comme nous vous avions prévenus pour les effets délétères de la réforme du lycée, la mise en place de Parcours-Sup....

En attendant, E. Macron nous a traités, nous, de feignasses. Pour avoir un salaire décent (puisqu’indécent jusqu’à présent il l’est, un rapport sénatorial ayant souligné le fait que sur 20 ans les salaires des enseignants ont baissé de 20% en euros constants), il faudrait travailler (encore) plus ? Le Président Macron/candidat Macron emmerde les enseignants et s’assoit sur leur vote, tablant sur leur esprit républicain au deuxième tour ... : ce sera sans nous. Qu’il s’assoie donc sur notre vote, mais aussi sur celui de nos parents, enfants et grands-parents – et sur celui de tout parent ou grand-parent d’élèves qui réfléchit un peu sur le devenir de ce pilier essentiel de notre Nation : l’école.

Les feignasses le saluent bien !


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