Un puissant « pôle populaire » s’est constitué. Ni Le Pen ni Macron !

samedi 16 avril 2022.
 

Communiqué du bureau national du POI

Premier tour de la présidentielle

Au premier tour de la présidentielle, une immense colère s’est exprimée contre Macron, contre ce régime, ces institutions, pour les balayer, les dégager. Un puissant mouvement populaire s’est porté sur Jean-Luc Mélenchon, qui fait 22 % des voix malgré les obstacles dressés contre sa candidature. Près de huit millions de travailleurs, de jeunes, pour l’orientation de rupture qu’il a incarnée tout au long de sa campagne. Rupture avec la politique de Macron et de tous les gouvernements qui l’ont précédé.

Chez les 18-34 ans, Mélenchon est premier, avec plus de 30 % des voix. Les quartiers populaires ont massivement voté Mélenchon. Un exemple parmi tant d’autres : à Saint-Denis (93), le candidat de l’Union populaire fait 61 % des voix (20 points de plus qu’en 2017 et avec une participation en hausse pour le scrutin). Dans les grandes villes, à Toulouse, à Montpellier, à Nantes, à Lille, à Marseille... En Ile-de-France, Mélenchon arrive premier.

Ce puissant mouvement s’inscrit dans la continuité de la résistance, du refus, qui se sont exprimés dans la classe ouvrière et la jeunesse tout au long du quinquennat de Macron : la révolte des Gilets jaunes, la puissante grève contre la réforme des retraites, la résistance contre les mesures liberticides de Macron...

Dans le même temps, tous les partis traditionnels, de gauche comme de droite, qui se sont succédé à la tête de la Ve République, s’effondrent et sont laminés (ce qui s’exprime aussi dans l’abstention, rejet de tous les partis institutionnels de la Ve République). L’addition des voix du PS et du PC place ces deux partis à 4 %... Valérie Pécresse, candidate des Républicains, héritiers du parti gaulliste qui a fondé et vertébré la Ve République, fait moins de 5 %.

Le score de Le Pen (23 %) est le produit de la politique de Macron qui n’a eu de cesse d’alimenter l’extrême droite et de l’effondrement de la droite. Macron et Le Pen sont au second tour. Un scénario soigneusement mis en scène depuis des mois et appuyé par les candidatures de division qui se sont dressées contre Mélenchon. Le 11 avril, Adrien Quatennens (Union populaire) déclare : « Les voix de Fabien Roussel nous ont manqué incontestable- ment. » Il a raison ! Au soir du premier tour, tout le monde peut constater les résultats.

Dans son meeting de Marseille, Mélenchon qualifiait Macron et Le Pen : « Macron, c’est le programme économique de Le Pen, plus le mépris de classe. Mme Le Pen, c’est le programme économique de M. Macron, plus le mépris de race. »

Aujourd’hui, Macron en appelle à l’unité derrière lui, déclarant : « J’appelle à (...) se rassembler en un grand mouvement politique d’unité et d’action pour notre pays. » Et de fait, de Roussel à Pécresse, en passant par Hidalgo et Jadot, tous, dès les résultats annoncés, se sont empressés d’appeler à voter pour Macron. Ils l’avaient même annoncé à l’avance. Et au plan syndical ils sont rejoints par Laurent Berger de la CFDT... Qu’on ne nous refasse pas le coup du front républicain et de l’union nationale derrière Macron !

Au soir du 10 avril, Mélenchon dit : « Vous ne devez pas donner une seule voix à Marine Le Pen. » Il ajoute : « Les Français sont capables de savoir quoi faire. » Absolument ! Pour nous, ce que nous ferons : pas une voix pour Le Pen, pas une voix pour Macron, pour son programme, pour sa retraite à 65 ans ! Nous avons une totale confiance dans ces millions qui ont voté pour Mélenchon et qui constituent une formidable force de refus. Nous sommes totalement persuadés que quoi que chacun décide, il ne s’agira certainement pas d’une approbation de Macron ou de Le Pen. Nous resterons unis.

La veille du premier tour, à l’initiative du POI et du NAR (Courant nouvelle gauche) de Grèce, s’est tenue une conférence européenne d’urgence contre la guerre, à laquelle des militants et des organisations diverses de 19 pays ont participé. Au centre de cette conférence, le refus de toute union nationale avec les gouvernements fauteurs de guerre, la défense de l’indépendance de classe, des travailleurs et de leurs organisations dans toute l’Europe et notamment en France.

C’est un fait : la guerre en Ukraine est aujourd’hui utilisée par les gouvernements européens, par Macron en France, pour justifier une augmentation sans précédent depuis 1945 des dépenses militaires, et ce qu’il faut bien appeler le pas- sage à une économie de guerre. Le candidat Macron promet des sacrifices. Il annonce qu’il va falloir travailler plus, qu’il faut faire passer l’âge de départ à la retraite à 65 ans...

Devant les militants de l’Union populaire rassemblés au Cirque d’Hiver le 10 avril au soir, Mélen- chon déclare : « Des batailles arrivent devant vous (...). Dans la bataille qui vient, nous avons consti- tué le pôle populaire. » Il y aura, c’est inévitable, confrontation. Toute la situation appelle la poursuite et l’amplification de « cette force immense que nous avons construite » (Mélenchon, le 10 avril). Nous en sommes ! Nous en appelons à toutes et tous pour participer au renforcement de ce pôle populaire.


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