Mélenchon, une occasion historique

samedi 16 avril 2022.
 

Ce dimanche 10 avril 2022, le peuple français a une occasion historique : propulser le partage des richesses, la bifurcation écologique et la 6ème République au second tour de l’élection présidentielle.

Pour le partage des richesses

300 000 personnes à la rue dans la 6ème puissance économique du monde. 9 millions d’êtres humains sous le seuil de pauvreté. Nos étudiants obligés de faire des files d’attentes interminables pour pouvoir manger. Jusqu’à quand allons-nous continuer à accepter ça ? Quand, « en même temps », 5 milliardaires possèdent à eux seuls autant que 27 millions d’entre nous. Jusqu’à quand allons-nous accepter que les 38 millions de Français gagnant moins de 2000 euros par mois, survivent en moyenne avec 55 euros… dès le 10 du mois.

Ce dimanche, une bouffée d’oxygène inespérée, pourrait enfin améliorer leur vie : le SMIC à 1400 euros net, le blocage des prix des produits de première nécessité et le retour de l’essence à 1,40€ le litre, plus aucune personne en dessous du seuil de pauvreté, la retraite à 60 ans, l’allocation autonomie de 1063 euros pour tous les étudiants du pays… Une révolution des conditions matérielles d’existences, par un simple bout de papier.

Nous ne pouvons pas, collectivement, continuer à accepter d’être exploités toutes nos vies pour des miettes, pendant que le capital se gave sur notre travail. Nous ne pouvons pas laisser 5 extrêmes-riches posséder autant que 27 millions de personnes dans ce pays. Avec les 236 milliards supplémentaires engrangés en 19 mois de crise sanitaire par les milliardaires français, la France pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public, ou distribuer un chèque de 3500 euros à chaque Française et à chaque Français.

Tant que nous élirons des gouvernements néolibéraux, mettant l’État entier au service du capital contre le travail, rien ne changera. Le scandale McKinsey symbolise cette collusion entre l’État et le capital, ce que le philosophe Frédéric Lordon a appelé « l’Étatpital ». Le parcours d’Emmanuel Macron, banquier d’affaire propulsé à l’Élysée, et ses liens d’amitiés avec ces cabinets de conseils, constitue un idéal-type. 2,4 milliards d’euros d’argent public, notre argent, pour conseiller à Macron de nous dépouiller. Sans payer d’impôt en France. La séparation de l’État et de l’argent, la séparation du pouvoir exécutif des intérêts du capital, est une urgence vitale.

Le capital, ceux que Frédéric Lordon a appelé « les porcs », ne sont pas des demis-dieux intouchables. Ils ont des noms, ils ont des adresses. Bernard Arnault (LVMH), Françoise-Meyers Bettencourt (L’Oréal), François Pinault (Kering) et les frères Alain et Gérard Wertheimer (Chanel), ont, à eux seuls, augmenté leur fortune de 173 milliards d’euros en 19 mois de crise sanitaire. Pendant que 4 millions de Français basculaient dans la pauvreté. Le peuple peut les faire chuter de leur olympe.

Le peuple français l’a fait plusieurs fois dans son Histoire. La République est née de la grande Révolution. Ce dimanche, la révolution citoyenne peut advenir par les urnes : encadrement des salaires entre 1 et 20 dans les entreprises, rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), taxe sur les profiteurs de crise, impôt universel pour aller chercher les riches jusqu’en enfer s’il le faut pour qu’ils payent leurs impôts, révolution fiscale avec 14 tranches d’impôts pour que toutes celles et tous qui touchent moins de 4000 euros dans ce pays, puissent enfin respirer.

Pour la bifurcation écologique

Le capital détruit l’humain, et la planète. Incendies, sécheresses, canicules, montée des eaux, inondations… Les rapports du GIEC successifs ont crié l’urgence dans le désert. Madame la Marquise, le château brûle je sais c’est fou, pour une fois, je vous en prie réveillez-vous, les flammes ont déjà attaqué les foules, regardez autour, le château brûle, l’air est rempli de soufre, reste-t-il encore des issues de secours, réagissez avant que tout s’écroule, le temps est compté, Madame la Marquise. Comme le chante l’artiste, le temps est compté avant que tout s’écroule : nous avons 3 ans selon le dernier rapport du GIEC. Pas 5 nouvelles années à perdre avec un gouvernement déjà condamné à deux reprises pour inaction climatique, donc.

Ça tombe bien : un programme de rupture écologique est en position de se qualifier au second tour. La règle verte, ne pas prendre d’avantage à la nature que ce qu’elle est capable de reconstituer en 1 ans, la planification de la bifurcation écologique de notre modèle économique, la sortie des traités de libre-échange, le protectionnisme écologique pour relocaliser la production et protéger notre industrie et nos agriculteurs, l’aide à l’installation et la caisse de dégrèvement pour toutes celles et tous ceux qui voudront se lancer dans l’agriculture biologique, la sortie des énergies fossiles et du nucléaire, de l’austérité budgétaire pour pouvoir enfin investir massivement dans les énergies renouvelables, et surtout, enfin, s’attaquer au responsable du dérèglement climatique : le capital.

Des gens se réclamant de l’écologie politique arrivent à réaliser l’exploit de parler d’écologie sans jamais nommer la cause du réchauffement climatique : le capitalisme. Hervé Kempf l’a écrit il y a 15 ans maintenant : ce sont les riches qui détruisent la planète. 100 multinationales sont à l’origine de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Et non les pauvres, obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, faire des kilomètres pour survivre, face à la destruction de nos services publics. Les tenants de l’écologie libérale, de la responsabilité individuelle, du pipi sous la douche, la gauche bourgeoise, transforment les victimes du réchauffement climatiques en responsables.

Pour la 6ème République

Les mêmes qui se sont bouchés le nez au lancement des Gilets Jaunes, ce moment où, le peuple est monté à Paris pour exprimer son ras-le-bol, l’urgence de partager les richesses dans la 6ème puissance économique du monde. Réponse du monarque présidentiel ? 5 mains arrachées, 40 yeux crevés, 4 439 blessés. Une répression policière d’une férocité inouïe, que subissent depuis des années les habitants de quartiers populaires.

Ce quinquennat aura réalisé l’exploit de faire naître les deux plus longs mouvements sociaux depuis 50 ans en France, les Gilets Jaunes et les retraites. Sans oublier les marches historiques contre les violences et le racisme policier à l’appel du comité Adama, contre les violences sexistes et sexuelles à l’appel du collectif NousToutes, contre l’inaction climatique des jeunes pour le climat. Ce dimanche, c’est l’occasion d’une révolution féministe et d’une révolution dans la police, de propulser ce qu’Aurélie Trouvé a appelé le bloc arc-en-ciel, au second tour de l’élection présidentielle.


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