Jean-Luc Mélenchon vu comme un "Bernie Sanders" français par la Fondation Jaurès

lundi 18 avril 2022.
 

La Fondation Jean-Jaurès, cercle de réflexion de centre gauche, a analysé le phénomène électoral autour de Jean-Luc Mélenchon dans une note publiée ce samedi. L’auteur de cette étude, Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop, y explique que sa candidature a été portée par les milieux urbains, les jeunes, les syndicats, les territoires d’Outre-Mer et les Français musulmans.

"Le candidat le plus âgé est celui qui a été le plus soutenu par les jeunes", analyse la fondation Jean-Jaurès qui qualifie Jean-Luc Mélenchon, 70 ans, de "Sanders français", du nom de la figure de la gauche américaine Bernie Sanders, dans une note publiée samedi. Porté par les jeunes et les "nouveaux combats de la gauche"

L’étude met en lumière les composantes distinctes de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, telle la tranche d’âge 18-24 ans qui ont voté à 36% pour le candidat de l’Union populaire car attentifs au réchauffement climatique et aux "nouveaux combats culturels de la gauche", notamment le "féminisme" et l’"antiracisme".

"Départements ultramarins, campagnes alternatives, bastions syndicaux, ’génération climat’, banlieusards et bataillons de la gauche diplômée des métropoles" forment les "différentes îles et îlots" de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon analysés dans la note rédigée par le directeur du département opinion de l’Ifop Jérôme Fourquet. "Mélenchon a phagocyté quasiment tout l’électorat de gauche" dans les "grandes métropoles régionales et à Paris", "historiquement des fiefs du Parti socialiste et des écologistes" et où la "gauche urbaine" a "massivement" pratiqué "le vote utile", selon l’étude.

"Hégémonique" en banlieues et dans les Outre-Mer

Il est également "devenu hégémonique" dans les communes de banlieue où les foyers modestes parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon bénéficie d’"une forte prévalence", sont "surreprésentés" : "31% parmi les personnes gagnant moins de 900 euros" ont voté pour lui.

Autre explication "le facteur ethnoculturel" : 69% des personnes de confession musulmane ont voté pour Jean-Luc Mélenchon selon l’Ifop, du fait d’"un sentiment de proximité et de reconnaissance" lié à la participation aux mobilisations contre l’islamophobie et à "un vote utile pour faire barrage à l’extrême droite".

Les syndicats ont également "constitué un point d’appui électoral important" pour l’Insoumis "au sein du salariat", dans le cadre d’une concurrence "rude" avec Marine Le Pen pour "les classes populaires et les milieux les plus modestes". L’électorat de l’Insoumis a crû également dans des "terroirs alternatifs et ’décroissants’", des espaces ayant notamment "accueilli des néoruraux".

S’y ajoutent "certains départements ultramarins" des Antilles, la Guyane ou La Réunion où le "climat d’opinion, mêlant revendications sociales, vote utile à gauche et anti-macronisme, a été particulièrement porteur".

Robin Verner avec AFP


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