Un second tour peut en cacher un autre

samedi 30 avril 2022.
 

Le résultat du second tour est désormais connu. Emmanuel Macron, le président des riches, a battu Marine Le Pen, la candidate fasciste. Tous deux ont regroupé leurs forces conformément à l’équilibre du premier tour où les libéraux avaient reçu 11,4 millions de voix et l’extrême droite 11,3.

Le sursaut républicain a eu lieu, il a été faible et ne constitue aucunement un blanc-seing à la politique de La République en Marche. Rien n’est définitif : Emmanuel Macron reste très mal avec environ 38% des suffrages des électeurs inscrits, contre 43,6% il y a 5 ans, et sa politique n’a reçu aucune caution populaire. Malgré le présidentialisme de la V° République, ce dernier doit désormais composer avec l’Assemblée nationale à venir, or il est plus que certain que les Français et les Françaises n’entendent pas reconduire une assemblée de playmobils.

Ce second tour masque une réalité contestataire d’importance. L’abstention inédite est en elle-même un message politique. Et l’alternative s’est exprimée le 10 avril. Quoique tout ait été fait avant le premier tour pour empêcher la seule confrontation entre les blocs libéraux et fascistes, le score de l’Union Populaire a été décisif. Si l’on regroupe les scores de l’Union Populaire, et de ce qui compose l’ancienne tradition de gauche populaire, il est à la hauteur des deux autres avec 11,2 millions de voix. Ce bloc existe, et à l’inverse de tant de pays européens, la tradition de l’émancipation sociale, démocratique et écologique s’incarne. Il faut désormais transformer le coup. Trop d’électeurs du second tour y sont allés par défaut, avec la rage au cœur de ne pas pouvoir porter l’espoir du bloc populaire qui a recueilli tant de suffrages le 10 avril. Ce succès doit se concrétiser désormais aux législatives. Un troisième tour électoral s’annonce, il faut le réussir.

Pour cela les principes qui ont permis que des millions de voix se rejoignent autour de l’Avenir en commun sont à reconduire : une campagne de conviction et de terrain. L’espoir ne vient pas de conglomérats idéologiquement mouvants mais bien d’une prise en compte de points programmatiques efficaces et clairs : répondre immédiatement à la hausse du coût de la vie par le blocage des prix sur les produits essentiels, mener le chantier de la transition écologique à haute valeur ajoutée sociale, ouvrir la constituante pour sortir des institutions mortifères de la VI° République, refuser les logiques de haine et de stigmatisation. Ces éléments doivent s’incarner par le travail d’éducation populaire et de conviction auprès des millions d’abstentionnistes sans qui aucune victoire populaire n’est plus possible. Au soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon nous a dit « Faites Mieux ! ». Il est temps de s’y remettre.

Benoît Schneckenburger


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