Union de la gauche : Jadot se met les Verts à dos

lundi 2 mai 2022.
 

Tandis qu’EE-LV avance dans ses discussions avec La France insoumise en vue des législatives, le candidat vaincu s’est montré très critique de Jean-Luc Mélenchon. Une position à contre-courant qui gêne le parti, en pleine remise en question et prêt à embrasser plus de radicalité.

Tous les jours ou presque, écolos et insoumis s’asseyent à table et se mettent au travail, comme de bons élèves, pour parvenir à un accord en vue des législatives.

Trois groupes ont été mis en place.

- Le premier étudie les propositions des insoumis, comme la retraite à 60 ans, le smic à 1 400 euros ou la VIe République.

- Le deuxième, consacré à la stratégie, planche sur la bannière qui pourrait rassembler les différentes familles politiques et orner les affiches de campagne.

- Le dernier, enfin, s’attelle à la répartition des circonscriptions. A ce stade, les insoumis disent proposer aux écolos une centaine de circonscriptions en tenant compte de leur ancrage municipal à Poitiers, Bordeaux, Lyon ou encore Strasbourg, quatre villes gagnées en 2020.

Mais quelle classe n’a pas d’élément perturbateur. Dans ce rôle, mardi 26 avril 2022 : Yannick Jadot.

Invité sur France Inter,, le candidat écologiste à la présidentielle a accusé Jean-Luc Mélenchon de "détourner les institutions".

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Yannick Jadot jette un froid sur les négociations avec Jean-Luc Mélenchon

https://www.lesechos.fr/elections/p...

Un « détournement des institutions »

Yannick Jadot a même dénoncé un « détournement des institutions » de Jean-Luc Mélenchon alors que le troisième homme de l’élection présidentielle, fort de ses presque 22 % de voix récoltés , qualifie ces élections législatives de « troisième tour » et demande aux Français de l’« élire Premier ministre » en faisant gagner une coalition de gauche les 12 et 19 juin. « On ne peut pas se battre pour la VIe République et considérer que les législatives sont un troisième tour de la présidentielle », a taclé l’écologiste.

Une position qui ne fait pas l’unanimité au sein même de la famille écologiste. Certains cadres du mouvement avaient déjà peu apprécié que Yannick Jadot focalise ses attaques contre Jean-Luc Mélenchon dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, au risque de compromettre cette coalition de gauche qui pourrait permettre aux écologistes d’avoir le groupe parlementaire dont ils rêvent tant à l’Assemblée.

« Celles et ceux qui, au sein d’EELV, feront capoter l’accord sur les législatives avec La France insoumise au nom de soi-disant valeurs divergentes, porteront une lourde responsabilité », s’est ainsi agacé ce mardi le porte-parole du parti, Alain Coulombel. De son côté, l’ancienne finaliste de la primaire écologiste, Sandrine Rousseau, a assuré qu’il fallait « reconnaître le leadership » de Jean-Luc Mélenchon…

Négociations avec les socialistes

Les propos de Yannick Jadot ne devraient pas arranger les négociations entre écologistes et Insoumis. Après des débuts prometteurs, celles-ci connaissent un coup d’arrêt. Si Les Verts approuvent de nombreux pans du projet de Jean-Luc Mélenchon, sa dureté envers l’Union européenne, notamment l’encouragement à la « désobéissance civile » contre les directives de Bruxelles, rebute des écologistes historiquement europhiles. « Je ne suis pas pour un système d’Europe à la carte », a d’ailleurs balayé Yannick Jadot.

Outre les bisbilles programmatiques, le secrétaire général d’EELV, Julien Bayou, reproche aux Insoumis de ne leur céder que 14 % de circonscriptions considérées comme gagnables par la gauche, là où les écologistes en réclament 20 %.

Chez les Insoumis, on reconnaît que l’optimisme des premiers jours s’est estompé. « Ça devient un peu compliqué », a admis Manuel Bompard, négociateur en chef de LFI pour les législatives. Et la tâche de l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon risque de se complexifier ce mercredi avec l’ouverture des discussions avec les socialistes. Si le PS a adopté la semaine dernière une résolution en faveur des négociations , certains cadres du parti ont déjà prévenu qu’il sera hors de question de donner un blanc-seing aux Insoumis, les désaccords programmatiques apparaissant substantiels.


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