Entretien Jean-Luc Mélenchon : « Je veux un changement spectaculaire »

dimanche 29 mai 2022.
 

Extraits d’un entretien avec le magazine Alternatives économiques.

Il y a le discours et la méthode. Prêt à investir Matignon à l’issue des prochaines élections législatives des 12 et 19 juin, Jean-Luc Mélenchon apporte dans ses valises des solutions radicales. Parmi les 650 propositions du programme commun de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) qui réunit la France insoumise, EELV, le PS et le PC, nombreuses sont celles qui rompent avec 30 ans de libéralisme.

Lui, Premier ministre, entend offrir aux Françaises et aux Français un changement « spectaculaire » et en finir avec la méthode des petits pas, qui n’a jamais selon lui, fait montre d’une quelconque efficacité. Que ce soit sur le pouvoir d’achat, la retraite ou encore les enjeux écologiques.

Sur la manière d’y parvenir, Jean-Luc Mélenchon se montre beaucoup plus prudent, voire ambivalent. Fort de sa longue expérience politique, il oscille entre radicalité et concertation, détermination et pragmatisme. Convaincu que le renouveau ne passera pas par des politiques individuelles de mise en concurrence mais par la solidarité et le collectif, il appelle à la discussion, l’imagination et la ruse, sans vouloir tout réguler ni s’en remettre au marché.

La croissance a pris un sérieux coup de frein en début d’année, tandis que l’inflation ne cesse de progresser. Quelles mesures comptez-vous prendre pour éviter que la situation ne se détériore ?

Jean-Luc Mélenchon : Commençons par les causes de fond. Nous sommes en train de vivre une bifurcation de l’histoire : des paramètres se superposent et déstabilisent complètement l’ancien ordre des choses. Il s’agit des conséquences du changement climatique, de la crise du leadership des Etats-Unis avec la désorganisation de l’ordre politique, le tout dans un système productif asphyxié par une sphère financière hors de contrôle.

Là-dessus arrivent le Covid-19, qui disloque les chaînes de production alors qu’elles sont au cœur du modèle capitaliste, ainsi que la guerre d’Ukraine et ses conséquences géopolitique et économique.

Affronter cette crise, c’est aller à la racine de chacun de ces problèmes pour en modifier les paramètres. Tout en sachant qu’il faut aussi parer l’urgence. Il y a donc deux niveaux d’intervention : radical, c’est-à-dire à la racine dans le temps long et celui du temps très court de l’urgence. Ce sont les premières caractéristiques des méthodes de gouvernement de notre temps. J’ajoute un autre paramètre : la crise écologique nous place dans un nouvel état de la décision publique : l’ère d’une incertitude structurelle.

L’intégralité de cet entretien est à lire sur le magazine du mois Alternatives économiques.


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