L’ombre éclairante de Karl Marx.

mercredi 12 octobre 2022.
 

On entend périodiquement dire par certains économistes « Marxis back » à l’occasion notamment de. Situation de crise. Même si la doctrine marxiste « n’est pas un dogme mais un guide pour l’action » comme disait Marx, son analyse économique du capitalisme reste d’actualité dans de nombreux pays.

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Pourquoi Karl Marx a dit "je ne ne suis pas marxiste" ?

Source : France Culture. Émission

Le Pourquoi du comment : histoire - par : Gérard Noiriel .durée : 3mn 29

https://www.radiofrance.fr/francecu...

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Présentation de l’émission sur le site.

"Ce qu’il y a de certain, c’est que moi je ne suis pas marxiste"

Quand Marx a prononcé cette phrase, c’était surtout pour dénoncer les interprétations caricaturales de ses ennemis, mais aussi pour prendre ses distances avec la lecture réductrice de ses amis. Il savait pertinemment qu’une théorie produite par un intellectuel ne pouvait pas être spontanément comprise par le grand public car, disait-il, "les essais scientifiques, destinés à révolutionner une science, ne peuvent jamais être véritablement populaires. Mais une fois que la base scientifique est posée, la vulgarisation est possible".

Marx aurait dû ajouter que l’effort de vulgarisation devait être adapté aux réalités propres à chaque pays. Il avait rédigé Le Capital, son œuvre maîtresse, depuis Londres où il avait trouvé refuge. C’est pourquoi son analyse est centrée sur le cas de l’Angleterre (...),

On peut écouter la totalité de la chronique avec le lien précédent.

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On pourrait faire une analyse marxiste des problèmes actuels : inflation, hausse du coût de l’énergie, refus d’augmenter le salaire et le SMIC, recul de l’âge de la retraite, baisse des indemnités de chômage, les aspects économiques du conflit Russo ukrainien, etc.

nous nous contenterons ici d’un seul exemple d’application.

Pour illustrer, d’une manière simple et actuelle, la théorie de la plus-value de Marx, calculons le taux d’exploitation moyen de la force de travail des Français en 2021.

Selon le magazine Marianne, le jour du « dépassement capitaliste » est le 22 septembre.

Cela signifie qu’à partir de cette date les salariés travaillent pour les actionnaires

https://lessentiel.novethic.fr/blog...

Du 22 septembre au 31 décembre, le nombre de semaines de travail est de 14.

Sachant qu’un salarié travaille en moyenne en France 36,9 heures par semaine, cela correspond à 36,9ix 14 = 516,6 arrondis à 517 heures de travail pour les actionnaires.

Sachant que le nombre d’heures moyens de travail annuel des Français est de 1567 , on pourrait penser, a priori, que l’exploitation de la force de travail pourrait s’exprimer par le taux :

517/1567 = 0,33 c’est-à-dire en fraction : 1/3.

En clair cela signifie qu’un salarié, en moyenne, travaille 2/3 de son temps pour lui-même et sa famille à charge, c’est-à-dire pour la reproduction de sa force de travail et que ce salarié travaille 1/3 de son temps pour les capitalistes qui l’ emploient.

Certes, mais on rappelle ici que le taux de plus-value ou d’exploitation est défini par Marx par la formule : pl/v, sachant que pl est la plus-value, c’est-à-dire le temps de surtravail au bénéfice de l’employeur et sachant que v est le capital variable, c’est-à-dire en valeur, celle de la force de travail du salarié.

On a donc ici : 1567 – 517 = 1050 pour le temps que le salarié travaille pour lui-même.

Le taux d’exploitation est donc : 517/1050 = 0,49 c’est-à-dire en arrondis : 0,5 ou encore en fraction : ½ autrement dit, le rapport entre la plus-value et la valeur de la force de travail et de ½

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Cela est évidemment cohérent avec le calcul précédent : (1/3) : (2/3) = ½ autrement formulé encore : le rapport entre la plus-value extirpée par le capitaliste et le capital variable investi en salaire par le capitaliste est de 1/2. Tel est donc en France en 2021, au niveau global et moyen, le taux d’exploitation de la force de travail des salariés français.

Un autre indice pour approcher l’exploitation de la force de travail des salariés est le partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits. La part des salaires et de l’ordre de 60 % et a tendance à baisser depuis 1980 dans la plupart des pays européens.

Voir notre article : https://www.gauchemip.org/spip.php?...

Mais une approche marxiste de la valeur ajoutée au niveau micro économique au niveau macro-économique et sa répartition pose des problèmes méthodologiques assez complexes que nous n’aborderons pas ici.

** Hervé Debonrivage


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