NUPES : Maintenir un horizon

mardi 11 octobre 2022.
 

de Les élections récentes en Suède et en Italie ont bien des points communs. L’extrême droite y a rassemblé lors des dernières élections législatives en septembre, respectivement 20 et 26%. Qu’elle arrive en deuxième position ou en tête, elle a les clefs du gouvernement dans les deux situations. Dans les deux pays, ce résultat n’est pas une surprise.

Il est l’aboutissement de l’effet conjugué de l’absence d’alternative au renoncement des sociaux-démocrates à changer radicalement la vie des gens et de la porosité des prises de position entre les partis conservateurs et l’extrême droite.

Comment la Suède, modèle de la réussite de la sociale démocratie, qui avait su construire un système de protection sociale fort après la guerre, s’est-elle retrouvée dans cette situation ? Depuis les années 1990, la social-démocratie a opéré son tournant libéral dans le sillon de Blair et Clinton et a dérégulé et privatisé de nombreux secteurs professionnels. S’en est suivi un accroissement très rapide des inégalités salariales, une étude de l’OCDE en 2012 indiquant que la Suède était le pays dans lequel les écarts de salaire augmentaient le plus rapidement des 34 pays observés.

Dans le même temps, le parti socialiste italien a opéré une trajectoire similaire, sa colonne vertébrale s’établissant au centre, reprenant les dogmes de rigueur budgétaire de la Commission européenne. Il a soutenu Mario Draghi, ancien gouverneur de la banque centrale européenne, choisi pour mener un gouvernement d’union nationale début 2021, censé apporter la stabilité nécessaire pour sortir le pays de la crise suite à la pandémie.

L’extrême droite a prospéré sur la misère et le décrochage social des ouvriers et employés provoqué par le néolibéralisme. Elle est arrivée au pouvoir parce que dans ces deux pays elle est apparue au plus grand nombre comme la seule alternative aux politiques d’austérité. Le Parti communiste ne s’est jamais implanté en Suède et a disparu en Italie.

Par ailleurs, la droite traditionnelle mais aussi les libéraux, dans ces deux pays comme dans toute l’Europe, ont préféré courir après les thèmes de l’extrême droite, notamment le repli nationaliste et le rejet des immigrés, pensant pouvoir reprendre la main.

La différence en France, c’est le maintien et le renforcement depuis 10 ans, d’un autre horizon possible, d’une autre alternative au capitalisme financier que celle proposée par l’extrême droite. Lors des dernières législatives, le parti socialiste ne s’est pas fondu dans une coalition du centre, il a rejoint la dynamique de rupture sociale et écologique portée par les insoumis.

La présence de la NUPES pour combattre pied à pied la casse sociale du gouvernement à l’Assemblée Nationale, c’est le moyen de devenir le recours face à la détresse sociale. La crédibilité d’accès au pouvoir de l’alternative proposée est la condition de sa capacité d’entrainement populaire. Et elle passe par des démonstrations de force, par la mobilisation dans la rue. Le 16 octobre doit être massif, pour maintenir un horizon.

Claire Mazin


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