Quand Delga vise le "vote communautaire JLM" ou vote la déchéance de nationalité, elle se fait la continuité d’un homme, Georges Frêche, ancien président de la région Languedoc-Roussillon (Occitanie), qui disait qu’il y avait trop de "noirs dans le foot", et condamné pour injures racistes en 2007.

Du courant rocardien au courant Collomb, Georges Frêche a incarné cette droitisation du PS et de la région Languedoc-Roussillon (Occitanie). Ceux qui entourent actuellement Delga, sont issus de cet héritage politique, tel son directeur de com, jadis de Frêche, Laurent Blondiau.

La région Occitanie n’est pas tant de droite, mais plutôt Frêche s’est assuré de la main mise de son héritage sur la région après sa mort, tous ses proches lui succéderont à la présidence de la région : Christian Bourquin (2010-2014), puis Damien Alary (2015), et enfin Delga.

Sous pression de l’aile gauche et face a un racisme sans fin, la direction PS se résout à l’exclusion de Frêche en 2007. Concernant ses partisans, la direction ferme les yeux, notamment Hollande et ses alliés. Frêche garde concrètement son pouvoir local et meurt en 2010.

Carole Delga rendra un hommage à Frêche et fera une exposition 10 ans après en son honneur. À la faveur des départs, dont JLM en 2008, Hollande a redonné ses lettres de noblesse au frêchisme, en l’intégrant à son équipe campagne en 2011, tel le sulfureux Navarro, exclu du PS.

Ancien chef fédé de l’Hérault, Navarro avait du réseau. Hollande avait ainsi tranché la question, il ne comptait pas remettre en cause cette ligne réactionnaire frêchiste dans la future Occitanie. Sans doute savait-il qu’avec ses trahisons à venir, il allait en avoir besoin.

Carole Delga est élue députée en 2012 dans la huitième circonscription de la Haute-Garonne, sans vraiment de problème, puisqu’elle bénéficie du soutien de la plupart des frêchistes. C’est une candidature qui va aussi de soi pour cette fidèle d’Hollande et sa ligne.

Pendant le quinquennat Hollande, Delga va voter plus de 90% des textes et toujours soutenir : réforme Touraine augmentant la durée de cotisation, Pacte austéritaire de stabilité européen, destruction du droit du travail, coupes dans les services publics (santé), répression.

Brièvement Secrétaire d’État sous Hollande. Aux primaires PS des élections régionales de 2016, la victoire de Carole Delga ne fait pas de doute, elle a su s’entourer des héritiers frêchistes les plus influents, notamment en faisant ticket avec Damien Alary, ex président de région.

Carole Delga peut compter sur le soutien du maire de Montpellier, Michaël Delafosse, discipline de Hélène Mandroux (2004-2014), que Frêche avait choisi pour sa succession en 2004, tous deux soutenant les lignes Collomb et Hollande. Maudroux fut aussi une proche de Valls.

Appréciant peut-être son ton sécuritaire, ses envolés racistes regrettant le "manque de blancs", percevant une "gauche d’avenir", Caroline Delga a vivement soutenu la candidature de Valls aux primaires PS de 2016. Elle restera bien à distance après la victoire de Hamon.

Au cœur de la galaxy Delga et Hollande, il y a le PRG, parti fondé par son actuel président d’honneur, Baylet, un riche héritier et puissant patron de presse condamné pour abus de biens sociaux, qui a accumulé les affaires judiciaires, et accusé de viol sur mineur.

Baylet, président PRG de son baptême en 1998 à 2016. Président d’honneur à l’influence considérable. Sa fidéle collaboratrice toute sa carrière, amie Sylvia Pinel (présidente puis porte parole), et son proche Guillaume Lacroix (président).

À considérer que la PRG Pinel a été réélue députée comme candidate de la majorité présidentielle en 2017, avant de perdre en 2022 sur une posture anti-NUPES... Soutenue par Delga... Le PRG a été moteur de la stratégie anti-NUPES de Delga aux élections législatives.

Le soutien de la sphère Baylet permet à Carole Delga de bénéficier d’une belle couverture médiatique sur sa gestion de la région, ses projets destructeurs de l’environnement, ses sorties problématiques. Contrôler l’information, c’est souvent contrôler le récit politique.

Carole Delga, à la manière de Frêche, sait concilier les intérêts clientélistes des membres des autres partis. Ainsi, la ex EELV Agnès Langevine/ses proches ont préféré soutenir Delga, dont elle est vice-présidente, que son propre parti aux régionales. Que peut faire EELV ?

Le PS a été tiraillé entre néolibéraux/socialistes, et d’autres racistes, xénophobes (longtemps minoritaires). Il est consternant de constater que ce défunt Frêche, réactionnaire sur absolument tout, a fini par constituer le quinquennat Hollande, la ligne Hollande/Delga.

Antoine Trupiano Remille