« Je continuerai de manifester en blouse blanche en portant fièrement ce gilet jaune » : 4 ans après, Benoît témoigne

mercredi 23 novembre 2022.
 

Gilets Jaunes. Il y a 4 ans jour pour jour, le 17 novembre 2018, commençait le plus long mouvement social en France depuis des décennies. On célèbre aujourd’hui le 4ème anniversaire de la naissance des Gilets Jaunes. Tout le ras-le-bol accumulé depuis des années par le peuple éclatait enfin. Les revendications de ce mouvement historique ? Pouvoir vivre dignement, enfin, de son travail et sortir de la survie permanente. Les Gilets Jaunes ont fait entrer dans la lutte de nombreuses personnes qui n’étaient pas politisées. Cette mobilisation a façonné des liens indéfectibles et a soulevé un immense espoir. Pour cette journée spéciale, nous publions sur l’insoumission des témoignages de Gilets Jaunes. Témoignage de Benoît.

Qui suis-je ?

Je m’appelle Benoît, j’ai 42 ans, je suis infirmier dans ce qu’il reste du service public hospitalier.

Pourquoi et comment j’en suis venu à m’intéresser aux Gilets Jaunes, jusqu’à porter la chasuble fluorescente ?

Initialement, j’avais suivi de loin le premier mouvement des Gilets Jaunes. J’avais vu beaucoup de vidéos, notamment celles de Jérôme Rodrigues.

J’avais été choqué de la violence de la répression policière et des déclarations du préfet de l’époque Didier Lallement, alors qu’initialement il s’agissait d’un mouvement citoyen pacifiste.

Pour moi, le rôle de l’Assemblée nationale est par l’intermédiaire des députés, de faire entendre notre voix, de voter des lois protégeant la population.

Or, depuis le Covid, de nombreux textes sont passés, et je m’inquiète de l’évolution de notre société.

Je suis infirmier, j’ai pu constater la dégradation des services publics : fermetures de lits ou d’unités de soins entières.

À la base, je n’étais pas contre l’idée que les personnels soignants se fassent vacciner, mais la mise en application du dispositif s’est faite avec une violence extrême.

Lors du premier confinement, nous n’avions pas de masques.

A la télé, on entendait tout et son contraire.

Ce n’est qu’à la fin du premier confinement, que l’établissement a publié une note de service relative à l’obligation de porter un masque alors que la crise semblait être terminée.

Puis il y a eu l’obligation vaccinale…

J’ai vu des collègues prendre leur poste et travailler pendant 4h et recevoir la visite d’un groupe de cadres leur demandant de présenter leur pass vaccinal et se voir notifier leur suspension à effet immédiat.

Le comble, ça a été de demander aux agents atteints du Covid de venir travailler, alors que des soignants non vaccinés, non malades, se sont vus suspendre.


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