Frites surgelées et COP 27

jeudi 15 décembre 2022.
 

En lisant mon jour­nal habi­tuel, je suis tombé sur un petit arti­cle m’appre­nant que l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) venait de donner tort à la Colombie dans une conflit qui l’oppose à l’Union euro­péenne. Le dif­fé­rend porte sur le com­merce des frites sur­ge­lées. Le sujet peut sem­bler anec­do­ti­que mais en réa­lité le com­merce des frites sur­ge­lées résume par­fai­te­ment ce qu’est capi­ta­lisme mon­dia­lisé et dévoile l’hypo­cri­sie du rituel des COP « pour sauver le climat et la pla­nète ».

Un rappel d’abord, même si l’his­toire de la pomme de terre est bien connue. Nous ne man­ge­rions pas de pomme de terre en Europe si les popu­la­tions andi­nes d’Amérique du Sud ne l’avaient culti­vée depuis plus de 8 000 ans. Les conquis­ta­dors espa­gnols arri­vés beau­coup plus tard ont rap­porté des pommes de terre en Espagne au début du XVIème siècle, mais le déve­lop­pe­ment de sa culture et de sa consom­ma­tion en Europe fut lent. En France, par exem­ple, jusqu’au XVIIIème siècle, la pomme de terre était consi­dé­rée comme une plante toxi­que dont l’usage devait être réservé aux ani­maux. Il fallut que Parmentier, pri­son­nier des Prussiens pen­dant la guerre de sept ans, consomme les pommes de terre ser­vies par ses geô­liers, en appré­cie les qua­li­tés et revienne en France convaincu de son inté­rêt pour ali­men­ter la popu­la­tion encore fré­quem­ment vic­time de disette, voire de famine et mène une grande cam­pa­gne de pro­mo­tion de la pomme de terre jusqu’à la table du roi, pour que sa culture se déve­loppe jusqu’à faire de ce tuber­cule un élément majeur de notre ali­men­ta­tion.

Pour remer­cier ceux qui nous ont apporté ce bien­fait, voilà que l’Union euro­péenne atta­que la Colombie devant l’OMC pour la contrain­dre à ache­ter des pommes de terre dont nous igno­re­rions l’exis­tence s’ils n’en avaient cultivé bien avant nous.

Comment en sommes-nous arrivés là ? La pomme de terre, une industrie européenne tournée vers l’exportation

L’agro busi­ness a trans­formé la culture de la pomme de terre en une indus­trie vouée à l’expor­ta­tion.

La Belgique, pays emblé­ma­ti­que de cette culture, a obtenu que la frite soit ins­crite à l’inven­taire du patri­moine mon­dial de l’huma­nité. Pourtant, ce qu’elle pro­duit aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec la frite tra­di­tion­nelle vendue dans des cor­nets, avec ou sans mayon­naise, qu’elle a rem­placé, pour l’essen­tiel, par un affreux pro­duit sur­gelé.

Les sur­fa­ces consa­crées à la culture de la pomme de terre ont pro­gressé de 50% depuis le début des années 2000 pour attein­dre 100 000 hec­ta­res, soit 11% des terres culti­vées du pays. La Belgique a pro­duit dix fois plus de pommes de terre en 2021 qu’en 1990 : 5 mil­lions de tonnes contre 500 000 tonnes. Mais comme cela ne suffit pas aux indus­tries de trans­for­ma­tion, les impor­ta­tions de pommes de terre (en pro­ve­nance de France notam­ment) ont été mul­ti­pliées par trois en 20 ans, pas­sant de 0,9 mil­lions de tonnes en 2000 à 2,6 mil­lions en 2018.

Ces pommes de terre ne sont pas ache­tées par les ména­ges belges pour qu’ils pré­pa­rent leurs frites à la maison. 90% des pommes de terre belges sont trans­for­mées par des grands grou­pes inter­na­tio­naux en frites sur­ge­lées, cro­quet­tes et autres pro­duits trans­for­més issus des pommes de terre pour être expor­tés aux quatre coins de la pla­nète. C’est ainsi que la Belgique est deve­nue le pre­mier expor­ta­teur mon­dial de pro­duits sur­ge­lés à base de pommes de terre. Cinq mil­lions de tonnes de pommes de terre sont trans­for­mées par l’indus­trie pour pro­duire 2,3 mil­lions de tonnes de frites, 700 000 tonnes de purée, des chips, des cro­quet­tes, etc. Entre 40 et 50% des pommes de terre sont per­dues dans le pro­ces­sus de trans­for­ma­tion indus­trielle, une partie de ces pertes étant récu­pé­rées pour l’ali­men­ta­tion ani­male. Le groupe belge Clarebout Potatoes est devenu le pre­mier pro­duc­teur euro­péen et le 4ème pro­duc­teur mon­dial de pro­duits sur­ge­lés à base de pommes de terre avec une pro­duc­tion annuelle esti­mée à envi­ron 800.000 tonnes de pro­duits trans­for­més et un chif­fre d’affai­res de 1,3 mil­liards d’euros en 2019. Clarebout va d’ailleurs ins­tal­ler pro­chai­ne­ment une usine de pro­duc­tion de frites sur­ge­lées dans le port auto­nome de Dunkerque qui en pro­duira 1400 tonnes par jour (7j/7j, soit une pro­duc­tion annuelle de plus de 500 000 tonnes) qu’il sera facile de char­ger sur un bateau pour l’expor­ter… en Amérique du Sud par exem­ple.

D’autres grou­pes inter­na­tio­naux sont pré­sents en Belgique et en France, comme le cana­dien Mc Cain, un géant du sec­teur, le néer­lan­dais Farm Frites, ou encore Nestlé.

La France a connu une évolution simi­laire. Elle pro­duit 5 à 6 mil­lions de tonnes de pommes de terre sur 150 000 hec­ta­res. 43% de la pro­duc­tion sont expor­tés, 21% sont uti­li­sés dans les usines de trans­for­ma­tion pour la pro­duc­tion de pro­duits sur­ge­lés (à leur tour sou­vent expor­tés), 19% sont incor­po­rés dans l’ali­men­ta­tion du bétail. Le marché natio­nal de consom­ma­tion de pommes de terre fraî­ches n’absorbe que 17% de la pro­duc­tion.

La pomme de terre est deve­nue la matière pre­mière d’une indus­trie de trans­for­ma­tion qui a accom­pa­gné la géné­ra­li­sa­tion de la dis­tri­bu­tion des pro­duits ali­men­tai­res par les gran­des sur­fa­ces notam­ment sous forme de pro­duits sur­ge­lés.

L’expor­ta­tion de pro­duits sur­ge­lés est l’objec­tif prin­ci­pal de cette indus­trie.

Culture de la pomme de terre et dis­pa­ri­tion des pay­sans

Au XXème siècle, les pommes de terre étaient pro­dui­tes sur l’ensem­ble du ter­ri­toire fran­çais par de peti­tes exploi­ta­tions agri­co­les et dans les jar­dins fami­liaux. Elles cons­ti­tuaient un élément impor­tant de l’ali­men­ta­tion de la popu­la­tion, encore très lar­ge­ment rurale. Chaque Français man­geait en moyenne 95 kilos de pommes de terre par an en 1960 ; il n’en mange plus que 52 kilos en 2022. En consé­quence de quoi les sur­fa­ces consa­crées à cette pro­duc­tion ont for­te­ment dimi­nué, jusqu’au début des années 2000 où elles ont recom­mencé à croî­tre.

Les ren­de­ments à l’hec­tare ont beau­coup aug­menté et la pro­duc­tion s’est concen­trée dans 3 régions : les Hauts-de France (65% de la pro­duc­tion natio­nale), le Centre- Val de Loire (envi­ron 10%) et le Grand Est (11%).

Dans ce sec­teur comme dans tous les autres sec­teurs de l’agri­culture, nous assis­tons à une véri­ta­ble délo­ca­li­sa­tion de la pro­duc­tion qui est désor­mais plus liée aux réseaux de trans­port, à la loca­li­sa­tion des indus­tries de trans­for­ma­tion, qu’au climat ou à la qua­lité des sols.

On cons­tate les mêmes phé­no­mè­nes chez les autres grands pro­duc­teurs euro­péens, Belgique, Allemagne et Pays-Bas. En Belgique, la moitié de la pro­duc­tion est réa­li­sée par 5% des pro­duc­teurs de pommes de terre. En France, comme en Belgique ou en Allemagne les pro­duc­teurs de pommes de terre ne sont plus majo­ri­tai­re­ment des petits agri­culteurs indé­pen­dants, vivant de leur tra­vail en appro­vi­sion­nant les mar­chés locaux, en fai­sant vivre les cir­cuits courts et tout ce qui est vanté comme devant être le cœur de la tran­si­tion écologique sou­hai­tée par la popu­la­tion et les gou­ver­ne­ments. C’est tout le contraire : les agri­culteurs sont deve­nus des « tra­vailleurs à façon » placés dans une situa­tion de dépen­dance économique vis à vis des indus­tries de trans­for­ma­tion. Ils sont liés par des contrats qui leur impo­sent les volu­mes, la qua­lité et les condi­tions de pro­duc­tion. Ils doi­vent four­nir chaque année un volume donné de pommes de terre. S’ils ne sont pas capa­bles d’hono­rer cet enga­ge­ment, les sanc­tions sont varia­bles : péna­li­tés ou bien fac­tu­ra­tion par le trans­for­ma­teur des pommes de terre qu’il a dû ache­ter ailleurs.

Les trois quarts des pommes de terre, en Belgique comme en France, sont pro­dui­tes par des « agri­culteurs » sous contrat avec les grou­pes de trans­for­ma­tion.

Le déve­lop­pe­ment de cette indus­trie a donc accé­léré la dis­pa­ri­tion des exploi­tants agri­co­les indé­pen­dants en Europe, avant de faire la même chose dans les pays de des­ti­na­tion des expor­ta­tions euro­péen­nes, en Amérique du Sud notam­ment.

Pour conqué­rir ces mar­chés, les indus­triels font payer cher leurs pro­duits sur le marché euro­péen et pra­ti­quent le dum­ping sur les mar­chés d’Amérique du Sud. Le Brésil et la Colombie ont adopté des mesu­res anti­dum­ping en 2017 et 2018 après avoir cons­taté que les prix de vente des pro­duits euro­péens sur leur marché étaient infé­rieurs de 18 à 41% à ceux qui étaient pra­ti­qués pour les mêmes pro­duits vendus par les Belges ou les Allemands au Royaume-Uni.

Ce dum­ping a eu des consé­quen­ces dra­ma­ti­ques pour les agri­culteurs en Colombie ou au Pérou. Depuis l’entrée en vigueur des accords de libre-échange entre ces pays et l’Union euro­péenne, en 2013, les expor­ta­tions euro­péen­nes ont grimpé en flèche. Celles de frites conge­lées ont aug­menté de 915% en Colombie, à tel point que les petits pro­duc­teurs colom­biens se sont mis en grève et ont exigé l’arrêt des impor­ta­tions de pommes de terre euro­péen­nes.

Des conséquences terribles pour l’eau, les sols et le climat

La pomme de terre ne se déve­loppe que si elle trouve suf­fi­sam­ment d’eau dans le sol. Ce besoin d’eau aug­mente consi­dé­ra­ble­ment pour attein­dre les ren­de­ments très élevés exigés par les indus­tries de trans­for­ma­tion, com­pris entre 40 et 50 tonnes à l’hec­tare, de sur­croît avec des pommes de terre d’un cali­bre suf­fi­sam­ment gros pour se prêter aux besoins de l’indus­trie.

C’est pour­quoi l’irri­ga­tion des champs plan­tés en pommes de terre s’est beau­coup déve­lop­pée dans la région des Hauts de-France qui n’est pour­tant pas répu­tée comme l’une des plus sèches du pays. Les pro­blè­mes, déjà très impor­tants, de qua­lité de l’eau dans cette région, pro­vo­qués par une urba­ni­sa­tion et une indus­tria­li­sa­tion ancien­nes, s’en trou­vent aggra­vés.

Comment peut-on jus­ti­fier le déve­lop­pe­ment de telles pra­ti­ques agri­co­les alors que le chan­ge­ment cli­ma­ti­que pose des pro­blè­mes de dis­po­ni­bi­lité de la res­source en eau de plus en plus impor­tants y com­pris en France ?

De plus, la culture de la pomme de terre inten­sive fait un usage immo­déré des pro­duits phy­to­sa­ni­tai­res pour lutter contre le mil­diou et les autres mala­dies. Jusqu’à 20 pul­vé­ri­sa­tions de pro­duits phy­to­sa­ni­tai­res par récolte sont néces­sai­res. En moyenne, 17,6 kilos de sub­stan­ces acti­ves sont épandus par hec­tare en Belgique, contre 6,4 pour la bet­te­rave et 2,8 pour le fro­ment. Les engins agri­co­les uti­li­sés pour cette culture indus­trielle pèsent des dizai­nes de tonnes et contri­buent à ren­for­cer le tas­se­ment des sols qui fait obs­ta­cle à l’infil­tra­tion des eaux de pluie. A terme c’est tout sim­ple­ment la capa­cité de pro­duc­tion des sols qui sera affec­tée.

Enfin, pro­duire en Europe des pommes de terre que l’on trans­forme en frites sur­ge­lées aux­quel­les il faudra faire tra­ver­ser l’océan atlan­ti­que dans des bateaux réfri­gé­rés, repré­sente une consom­ma­tion d’énergie contri­buant au chan­ge­ment cli­ma­ti­que par­fai­te­ment aber­rante et à laquelle il est urgent de mettre fin.

Les dis­cours alar­mis­tes sur la situa­tion ali­men­taire d’une partie de la pla­nète méri­tent d’être mis au regard de telles aber­ra­tions. En effet, la vente de pommes de terre euro­péen­nes en Amérique du Sud n’a pas pour but d’assu­rer l’ali­men­ta­tion de popu­la­tions sous-ali­men­tées. Au contraire, elle ruine la pos­si­bi­lité des pays impor­ta­teurs de pro­duire leur propre ali­men­ta­tion grâce à une agri­culture pay­sanne beau­coup moins pol­luante et plus conforme à l’orien­ta­tion qu’il fau­drait donner à l’orga­ni­sa­tion de notre société pour l’adap­ter aux chan­ge­ments cli­ma­ti­ques en cours.

L’Union européenne doit choisir entre les frites surgelées et le climat En même temps que les pays euro­péens et la com­mis­sion de l’Union euro­péenne font de grands dis­cours à Charm El-Cheikh à l’occa­sion de la COP 27 et pro­tes­tent de leur enga­ge­ment dans la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­ti­que, ils mènent un combat acharné au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce en faveur de ce com­merce aber­rant des pro­duits trans­for­més sur­ge­lés issus de la trans­for­ma­tion de la pomme de terre. Ce combat a payé puisqu’ils ont obtenu la condam­na­tion de la Colombie par l’orga­nisme de règle­ment des dif­fé­rends de l’OMC. Si la Colombie res­pecte cette déci­sion scan­da­leuse, elle devra donc sup­pri­mer les droits de douane qu’elle avait ins­tau­rés, qui n’ont même pas suffi à pro­té­ger son marché inté­rieur. Quelques grands grou­pes inter­na­tio­naux conti­nue­ront à faire de plan­tu­reux pro­fits grâce à ce com­merce qui repré­sente l’exact opposé de ce que nos socié­tés pré­ten­dent vou­loir faire pour éviter la catas­tro­phe annon­cée.

D’un côté l’Union euro­péenne fait des dis­cours sans consé­quen­ces dans des confé­ren­ces inter­na­tio­na­les, de l’autre elle défend des mesu­res bien concrè­tes pour déve­lop­per le com­merce inter­na­tio­nal dans ce qu’il a de pire, au prix de la pol­lu­tion des sols, de l’eau et de l’air, au béné­fice d’une acti­vité économique inu­tile et des­truc­trice.

La COP 27 est foca­li­sée sur les com­pen­sa­tions finan­ciè­res qu’il fau­drait accor­der au pays en déve­lop­pe­ment au titre de la res­pon­sa­bi­lité passée des pays déve­lop­pés dans le chan­ge­ment cli­ma­ti­que. Des pro­mes­ses seront faites, comme elles ont déjà été faites dans le passé, et seront cer­tai­ne­ment tenues de la même façon. Mais le vrai sujet n’est-il pas de pré­pa­rer l’avenir avant de répa­rer le passé ? Les pays déve­lop­pés devraient d’abord cesser de ruiner l’économie des pays moins riches, en fai­sant dis­pa­raî­tre leur agri­culture pay­sanne vic­time d’expor­ta­tions à bas prix de pro­duits trans­for­més très consom­ma­teurs d’énergies fos­si­les. Faisons cela sans atten­dre, il sera tou­jours temps de parler des com­pen­sa­tions finan­ciè­res.

Nul besoin de mesu­res com­plexes, de contrôle inter­na­tio­nal bureau­cra­ti­que des tonnes de car­bo­nes émises ou économisées par les États signa­tai­res de la conven­tion de l’ONU sur le climat. Il suffit de décla­rer un mora­toire sur le com­merce inter­na­tio­nal de tous les pro­duits trans­for­més sur­ge­lés issus de la pomme de terre.

Pour attein­dre cet objec­tif, pour­quoi ne pas lancer une cam­pa­gne mon­diale de boy­cott des frites sur­ge­lées, dont la pro­duc­tion n’est pas moins cou­pa­ble que l’acti­vité des grou­pes pétro­liers du chan­ge­ment cli­ma­ti­que ?

Pourquoi ne pas sus­pen­dre l’acti­vité de l’OMC jusqu’à ce que ses règles de fonc­tion­ne­ment aient été mises en cohé­rence avec les exi­gen­ces de la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­ti­que ? Cela per­met­trait aux États qui le sou­hai­tent de relo­ca­li­ser une partie de la pro­duc­tion dont ils ont besoin et de remet­tre un peu de bon sens dans les échanges com­mer­ciaux inter­na­tio­naux.

Puisque la mode est à la sobriété et aux petits gestes, épluchons nos pommes de terre fraî­ches, ce sera bien meilleur dans nos assiet­tes et pour l’envi­ron­ne­ment que d’accep­ter de consom­mer ces hor­ri­bles pro­duits sur­ge­lés, d’ailleurs très indi­ges­tes.

Quant à l’Union euro­péenne, qu’elle aban­donne immé­dia­te­ment ses actions contre la Colombie qui a déclaré son inten­tion de faire appel de la déci­sion prise par l’OMC ! Si la Commission de l’UE ne le fait pas, elle confir­mera la vacuité de ses dis­cours sur le climat.

Jean-François Collin


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message