Contre le Grenelle des dupes, pour une écologie radicale ! (LCR)

vendredi 19 octobre 2007.
 

Nicolas Sarkozy, seul grand candidat à la présidentielle clairement pro-OGM et pronucléaire a réussi à orchestrer une opération politico-médiatique afin de redorer son blason écologique, opération dont le Grenelle de l’environnement est l’aboutissement final .

Contrairement aux discours officiels, la méthode n’a rien à voir avec une négociation. Les associations environnementales participant au Grenelle ont exposé les mesures qu’elles voulaient voir adopter, parfois avec l’appui des syndicats de salariés. En face, le MEDEF et la FNSEA principalement, ont freiné des quatre fers à propos de toutes les mesures remettant peu ou proue en cause leurs marges de profit. Et maintenant... c’est à Sarkozy qu’on laisse le soin de trancher.

Dans ces conditions, que peut on espérer de ce Grenelle ? Sûrement pas grand-chose. Comment imaginer que Nicolas Sarkozy mette en péril les affaires de ses amis industriels, publicitaires, semenciers ou grands propriétaires terriens ? Le gouvernement, et Nicolas Sarkozy en tête, mènent depuis cinq mois une véritable politique au service des plus riches. Ceci a aussi des répercussions sur les questions environnementales. Aucune politique écologique digne de ce nom ne pourra faire l’impasse d’une confrontation avec les tenants du capitalisme.

Les associations environnementales participant au Grenelle se félicitent aujourd’hui d’avoir réussi à faire admettre à tous que les problématiques écologiques sont graves et menacent réellement la planète. Ce qui est présenté comme un grand pas n’est en fait qu’une nouvelle manière qu’a trouvé le pouvoir (politique et économique) pour ne surtout rien faire. Ainsi, nous serions tous d’accord, nous partagerions tous le même constat, la planète est danger et l’humanité avec. Mais ce consensus n’est qu’un leurre. La question que se posent les puissants n’est pas de savoir ce qui est vrai. Leur préoccupation première est de trouver une manière de continuer à faire fonctionner le système sans remettre en cause les fondements même de leur puissance actuelle.

Ainsi, et POUR NE PAS FAIRE DE FAUX PROCÈS, JUGEONS LES ACTES :

Dans le domaine agricole : au lieu de remettre en cause l’agriculture productiviste, grosse consommatrice d’eau, d’engrais, de pesticides... en fixant des seuils contraignants de décroissance de ces consommations nuisibles, le gouvernement va encourager à la production de biocarburants afin de toujours plus indemniser les gros agriculteurs.

Dans le domaine des transports : au lieu de chercher les moyens d’encourager la relocalisation des productions, de permettre aux travailleurs de se loger à une distance raisonnable de leur lieu de travail, le gouvernement préfère appuyer le plan fret de la SNCF qui vise à diminuer encore un peu les possibilités de transport de marchandise par le rail. Le gouvernement semble également prêt à prendre des mesurettes sur la réduction de 10 km/h des vitesses maximales sur toutes les routes sans pour autant avoir le courage d’interdire la vente des grosses cylindrées polluantes et pouvant allégrement dépasser les limitations.

Dans le domaine énergétique : au lieu de financer un grand plan de rénovation thermique des logements, de promouvoir les économies d’énergie et d’engager de très importants moyens de recherche dans le domaine des énergies renouvelables, le gouvernement préfère engloutir des moyens financiers pharaoniques dans la filière nucléaire, impasse énergétique et risque majeur et terrifiant pour l’ensemble de la population.

Nous ne pouvons donc pas compter sur ce gouvernement pour mettre en œuvre une véritable politique écologique. Ce n’est que logique de la part d’un gouvernement qui prend directement ses ordres au MEDEF. Pourtant, une politique réellement écologique, ne craignant pas de rompre avec le fonctionnement du capitalisme puisque c’est lui qui nous a menés dans cette impasse, est plus nécessaire que jamais. Mais pour cela, nous ne pouvons compter que sur la mobilisation des travailleurs, jeunes et précaires, puisqu’ils seront les premières victimes des catastrophes écologiques. Il est donc urgent de construire, partout où nous le pouvons, des mobilisations pour réclamer les quelques mesures préalables à toute politique cherchant réellement à enrayer la crise écologique :

* MORATOIRE SUR LES CULTURES OGM EN PLEIN CHAMP AVANT QU’UNE CONSULTATION DÉMOCRATIQUE NE SOIT ORGANISÉE SUR LE SUJET ;

* MORATOIRE IMMÉDIAT SUR LA CONSTRUCTION DU NOUVEAU RÉACTEUR NUCLÉAIRE EPR AVANT LA MISE EN ŒUVRE D’UN PLAN DE SORTIE DU NUCLÉAIRE METTANT LA PRIORITÉ SUR LES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE ET LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ;

* MORATOIRE SUR TOUTES LES CONSTRUCTIONS D’AUTOROUTES ET D’AÉROPORTS AFIN DE RÉORIENTER LES FINANCEMENTS PUBLICS VERS UNE VÉRITABLE POLITIQUE ALTERNATIVE EN TERMES DE TRANSPORTS DE MARCHANDISES ET DE DÉVELOPPEMENT DES TRANSPORTS PUBLICS ;

* MORATOIRE SUR LES INCINÉRATEURS DE DÉCHETS ET DÉVELOPPEMENT DES ALTERNATIVES À L’INCINÉRATION.


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