Louis Boyard, Aurélie Trouvé, Marina Mesure… Ces nouveaux visages de la coordination de LFI

mardi 27 décembre 2022.
 

LFI. Louis Boyard, Aurélie Trouvé, Marina Mesure, Nathalie Oziol, Ségolène Amiot, Hadrien Clouet, Séverine Véziès… Qui sont les nouveaux visages de la coordination de La France insoumise (LFI) ? Dévoilés ce samedi 10 décembre 202 lors de la Convention de la FI à Paris, l’organigramme insoumis contient de nouveaux visages peu connus du grand public.

Si Louis Boyard, chargé des interventions dans la jeunesse, et Aurélie Trouvé, chargée des initiatives du mouvement et de coordonner le combat sur les retraites, la grande bataille de la rentrée, sont des visages médiatiques connus du grand public, d’autres noms le sont moins. Sociologue, syndicaliste, standardiste, journaliste, enseignantes… Zoom sur ces nouveaux visages de la coordination insoumise.

Louis Boyard, deuxième plus jeune député de l’Histoire, porte-voix de la jeunesse

Le jour de sa victoire aux élections législatives de la 3ème circonscription du Val-de-Marne, Louis Boyard a 21 ans. Il devient alors le deuxième plus jeune député de l’histoire de France. Si le député Boyard est surtout connu du grand public pour son courage qui lui permet de tenir tête aux agressions physiques et verbales de Cyril Hanouna et de groupuscules d’extrême droite, c’est loin de représenter l’ensemble l’activité de son mandat législatif.

Pour aller plus loin : Louis Boyard demande la création d’une commission d’enquête sur l’emprise de Bolloré sur les médias

Lycéen à Villeneuve-Le-Roi, il organise la mobilisation dans son établissement pour obtenir des travaux pour retirer l’amiante qui menace la santé des élèves et du personnel éducatif. En 2018, il est élu président de l’Union Nationale des Lycéens (UNL) et participe aux mobilisations Gilets Jaunes.

Devenu député LFI membre de la NUPES, il prend à bras le corps le problème de la misère étudiante et agit pour l’auto-organisation de cette jeunesse de France subissant de plein fouet les ravages de la mondialisation capitaliste sauvage. Le 23 août, il anime une conférence aux Amfis jeunes aux côtés de Nathalie Oziol. Dès le 15 septembre, il lance, à Rennes 2, la tournée des universités qui le conduira à Paris, Montpellier, Nantes, Clermont, Nanterre, Toulouse Rouen, Tours ou Bordeaux.

C’est donc tout naturellement que cet étudiant en droit devenu député est nommé représentant responsable de l’espace « intervention dans la jeunesse » à la coordination du mouvement insoumis.

Aurélie Trouvé, figure des mouvements sociaux, co-responsable de l’espace « Initiatives du mouvement » Qui est déjà allé en manifestation a forcément déjà croisé le chemin d’Aurélie Trouvé. Cette « star » des mouvements sociaux a été de toutes les luttes ces dernières années. Ceux qui ont participé au mouvement historique contre la réforme des retraites de 2019 se souviennent sûrement des rosies : bleu de travail, bandeau rouge dans les cheveux et gants jaunes aux mains. Aurélie Trouvé en était une des leaders.

Celle-ci est aussi ingénieur agronome, maîtresse de conférences à AgroParisTech et également docteur en science économique. En 2007, elle soutient une thèse sur les politiques agronomes européennes. À la frontière des champs associatif, médiatique, politique, intellectuel et militant, Aurélie Trouve est inclassable. Elle rejoint la campagne de Jean-Luc Mélenchon en décembre 2021, après avoir été à la tête d’ATTAC pendant 11 ans.

Pour aller plus loin : Portrait – Aurélie Trouvé, nouveau soutien de poids de Jean-Luc Mélenchon

Dans le cadre de la campagne de l’Union populaire, Aurélie Trouvé préside le Parlement de l’Union populaire. Son objectif ? Représenter les différentes luttes sociales, écologiques, antiracistes, féministes, LGBTQI+, et l’effervescence des mondes artistique, intellectuel et culturel devant irriguer le champ politique. Ce Parlement s’est transformé en Parlement de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale suite à l’accord historique signé ente LFI, EELV, le PCF, le PS et Génération.s sur un programme de rupture avec le capitalisme.

Lors des élections législatives de 2022, Aurélie Trouvé est élue députée de la 9ème circonscription de Seine-Saint-Denis. Nous l’avions rencontrée dans le cadre de notre tour de France de l’insoumission. Avec Bastien Lachaud, également député de Seine-Saint-Denis, elle est désormais co-animatrice de l’espace « Incitatives du mouvement », plus précisément chargée des évènements du mouvement insoumis. Elle est l’illustration du renouvellement important entrepris au sein coordination des espaces de LFI (62,9%).

Marina Mesure, le savoir est une arme : xonnaître le capital, défendre le travail Petite fille d’ouvriers syndiqués à la CGT et fille d’employés de banque, le chemin de Marina Mesure aurait pu être tout autre lorsqu’elle entre à HEC Montréal. Au cœur du système libéral, elle découvre les ficelles, les techniques, les aspirations, les mensonges et les vrais lieux du pouvoir. Mais elle ne succombe jamais à ses sirènes.

Qu’importent les sommes proposées par la finance, elle restera fidèle à l’héritage ouvrier de sa famille. On est alors en 2008, en pleine crise mondiale déclenchée par l’avidité et le cynisme sans borne des traders américains. Les conférences sur les moyens de faire grimper l’action en bourse d’une entreprise en licenciant apparaissent en décalage complet avec la réalité économique et sociale.

Une fois la tête pleine des connaissances sur les mécanismes implacables du capitalisme néolibéral, elle prend le chemin de la lutte sociale. Elle entre d’abord à l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Déçue par l’influence trop pesante des intérêts nord-américains qui pèsent de tout leur poids sur les subventions accordées à l’organisme, elle rejoint l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois pour développer des syndicats au Qatar. Pas une mince affaire. C’est première grande lutte sociale.

Pour éviter la répression féroce du régime, elle camoufle ces organisations de défense des travailleurs dans des associations culturelles des différents pays d’origine. En effet, tous les travailleurs de l’industrie qatarie sont étrangers. A l’abri derrière la barrière de la langue, les ouvriers échangent et préparent la lutte sans que les autorités ne puissent jamais comprendre ce qui se trame réellement sous couvert d’animations culturelles.

Elle rejoint enfin la CGT où elle se spécialise dans la défense des travailleurs détachés dans l’Union Européenne. Une mission qu’elle poursuit au sein du Parlement européen, toujours avec cette volonté d’être au cœur de la machine infernale, sûre de sa force intérieure pour résister. Toujours au plus près du pouvoir oligarchique, pour mieux le cerner et l’enrayer.

A 33 ans, elle pourra apporter toute son énergie et toute son expertise en représentant l’espace de la bataille de la société où l’on retrouvera tous les pôles de lutte déjà existants au sein du mouvement insoumis et le tout nouveau pôle de la résistance écologique (animée par une certaine Martine Billard dont l’inoumission.fr a eu l’honneur de faire le portrait).

Nathalie Oziol, professeure agrégée d’anglais, co-responsable de l’espace « Batailles électorales » Nathalie Oziol est professeure agrégée d’anglais à Béziers. Dites-lui « Shakespeare » pour que ses yeux s’illuminent. En 2020, elle soutient une thèse de doctorat d’anglais intitulée « La langue des condamnés dans le théâtre shakespearien ». Nathalie Oziol rejoint LFI dès sa fondation en 2016. Marches pour le climat, mouvement contre la réforme des retraites ou pour défendre l’Éducation nationale… Elle est de toutes les luttes.

En 2022, elle est élue députée de la 2ème circonscription de l’Hérault avec 63,33% des voix au second tour. « Aider les futurs adultes à s’émanciper, c’est un des plus beaux métiers […] Mais il faut surtout savoir écouter. Aujourd’hui, je porte la colère des gens », confiait-elle à France Bleu au lendemain des élections législatives.

À la suite de l’Assemblée représentative de LFI, la députée de l’Hérault rejoint la coordination des espaces du mouvement insoumis et devient co-animatrice du pôle « Batailles électorales » avec le député Paul Vannier, député du Val-d’Oise. Un pôle essentiel alors que Macron aime à agiter le spectre de la dissolution de l’Assemblée nationale. Ce pôle devra préparer au mieux le mouvement aux prochaines échéances électorales.

Ségolène Amiot, une salariée lambda pour porter la voix des classes populaires Lorsqu’elle est forcée d’interrompre ses études d’ostéopathie pour travailler, Ségolène Amiot ne s’imaginait sûrement pas devenir députée à l’âge de 36 ans. C’était sans compter sur l’appel de la lutte.

Salariée d’une plateforme d’appel, elle entre à la CGT. En 2016, avec l’ensemble du syndicat, elle se jette dans la bataille contre la Loi Travail, dite loi El-Khomri. Au sein d’un secteur aussi éclaté que les plateformes d’appel, on peut imaginer les conséquences terribles qu’a eu l’inversion de la hiérarchie des normes, permettant à un accord d’entreprise d’être moins favorable aux salariés que la loi. Dans les actions, les manifestations, elle découvre le mouvement LFI, alors en pleine construction. Très vite, elle devient militante insoumise.

Après sa victoire dans la 3ème circonscription de Loire-Atlantique elle se déclare : « fière d’être une salariée lambda, une madame tout-le-monde, à laquelle les citoyens peuvent s’identifier, à l’instar de Rachel Keke [gouvernante, devenue députée de la 7e circonscription du Val-de-Marne] »

Ségolène Amiot, une femme qui connait la galère, les fins de mois sur le fil, le manque d’argent qui impose des choix qu’on ne devrait pas avoir à faire, une femme qui connaît la dureté de la vie et la beauté de la lutte, de la solidarité populaire et l’urgence d’entrer en résistance contre ce monde pourrie que nous propose le néolibéralisme.

Une femme populaire, courageuse, brillante comme il existe des milliers en France mais dont la voix n’est jamais écoutée par les puissants. C’est à cette madame tout-le-monde que le mouvement a choisi de confier la coordination d’une des missions cruciales en vue d’obtenir une majorité populaire : le développement du mouvement.

Hadrien Clouet, le sociologue à l’humour piquant, député membre de l’espace « Bataille des idées et formations » Il est de ceux dont l’humour piquant irrite les macronistes les plus zens. Né en 1991, Hadrien Clouet est docteur en sociologie. Il écrit une thèse intitulée « Aux guichets du temps partiel : transactions temporelles dans le service public d’emploi allemand et français ». En 2012, il rejoint le Parti de Gauche et milite pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Durant la campagne de 2017, il coordonne avec Clémence Guetté la rédaction du programme de LFI : l’Avenir en commun. De ses yeux, il supervise avec elle l’étoffement du programme pour campagne présidentielle de 2022. Hadrien Clouet participe également à l’élaboration du programme commun de la NUPES.

Hadrien Clouet est aujourd’hui député de la 1ère circonscription de Haute-Garonne (il le plus jeune du département). Deux de ses principaux combats ? Les batailles contre les ignobles réformes de l’assurance-chômage et des retraites. Mi-septembre il publie Emplois non-pourvus : une offensive contre le salariat aux éditions Du Croquant. Dans cet ouvrage, il déconstruit minutieusement le mythe des emplois non-pourvus, refrain ronflant sans cesse ressassé par les libéraux de plateaux pour faire croire au plus grand nombre que les chômeurs peuvent trouver du travail… puisqu’il y en a. Un argument utilisé depuis de nombreuses années pour casser les droits des chômeurs qui ne demandent qu’à vivre dignement grâce à un emploi.

Assez naturellement, il rejoint à la suite de l’Assemblée représentative de LFI l’espace « Bataille des idées et formation ». Un espace qu’il co-animera avec la députée de Paris Danièle Obono, en lien avec l’institut La Boétie, nouveau think thank insoumis co-présidé par Jean-Luc Mélenchon et Clémence Guetté.

Séverine Véziès, ex-candidate NUPES-LFI et rédactrice en cheffe du Journal de l’Insoumission Séverine Véziès soutient Jean-Luc Mélenchon depuis 2012. En 2014, elle se présente aux élections municipales sur la liste « À Gauche toute, place au peuple » menée par Emmanuel Girod. Elle rejoint LFI l’année de sa création, en 2016 et participe à sa création à Besançon, où elle est encore aujourd’hui une figure insoumise incontournable.

Elle devient ensuite rédactrice en cheffe du Journal de l’insoumission, le cousin en version papier de l’insoumission.fr. Propulsée aux portes de l’Assemblée nationale le 12 juin 2022 en arrivant en tête au premier des élections législatives (29,78 %), elle rate de peu son élection (48,12%) après une belle campagne, où elle se sera battue sans relâche.

Son métier ? Professeure en droit et gestion à l’IUT de Besançon. Une profession qui a façonné son engagement militant. « Je m’occupais d’une licence co-développement : on formait des étudiants à mener des projets de développement dans les pays du sud. À l’issue de cette expérience, j’ai souhaité m’engager personnellement. C’est comme ça que j’ai milité au sein de la Cimade, à partir de 2008, et que je suis devenue responsable du groupe local. [ … ] La façon dont on traite les migrants est un indicateur des valeurs qu’on porte et des politiques qui sont ensuite appliquées au reste de la population », explique-t-elle à l’Est Républicain.

Avec Gabriel Amard, elle est en charge de l’espace « Pratiques citoyennes du pouvoir et élu.e.s ». Son objectif : mettre en relation tous les élus insoumis de France, afin qu’ils puissent mettre en œuvre de nouvelles pratiques démocratique, partager leurs combats, leurs expériences, s’épauler techniquement et politiquement et permettre à chaque élu·e de se former. Ce réseau est composé de 2000 élus. Un réseau qui se prépare notamment pour deux prochaines échéances électorales : les élections municipales et sénatoriales.

Ces nouveaux membres de la coordination des espaces de LFI sont l’illustration de l’évolution dans les actes et nécessaire du mouvement insoumis. « On change pour que ça change », titrait ainsi Jean-Luc Mélenchon dans sa dernière note de blog. Une parité homme-femmes parfaite. Un renouvellement importants des cadres : 62,9% des membres de la coordination des espaces opérationnels de LFI y siègent pour la première fois. Cette coordination s’est dotée de nouveaux espaces pour pouvoir mener à bien la mission de LFI : prendre le pouvoir pour en finir avec le monde de malheur offert par la macronie et enfin, construire un autre monde.

Par le comité de rédaction


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