3 objectifs politiques : implanter LFI dans les départements ruraux abandonnés par la politique nélibérale, faire reculer l’extrême droite, remporter une majorité populaire pour gouverner le pays

Pierre : Bonjour Anaïs, bonjour Antoine, pouvez-vous nous présenter la campagne d’achat de locaux et l’objectif de cette campagne de déploiement de la France insoumise sur le territoire ?

Anaïs : La campagne d’achat de locaux a pour objectif de doter la France insoumise d’un local dans chaque département du pays. Cette campagne d’achat vise trois objectifs politiques :

Servir de point d’appui aux insoumis dans tous les départements dans le but d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale et des victoires aux prochaines élections locales afin de construire une majorité populaire pour prendre le pouvoir aux prochaines élections législatives, en 2027 ou avant en cas de dissolution, et gouverner la France.

Faire reculer l’extrême droite en ancrant plus profondément le mouvement insoumis dans les circonscriptions remportées par le RN. Les députés RN ont un bilan. Ils ont déjà voté contre l’augmentation du SMIC et le blocage des prix, contre le rétablissement ISF. Ce local sera un point d’ancrage pour dévoiler la supercherie du RN qui se présente comme un parti anti-système, du côté des classes populaires alors qu’il ne propose pas de rupture avec le libéralisme et que ses députés défendent le même programme économique et social que Macron.

Implanter la France insoumise dans les départements ruraux laissés pour compte, comme le sont les quartiers populaires, par des années de destruction méthodique des services publics par les libéraux au pouvoir. Ces locaux seront donc un point d’appui pour aider les gens concrètement notamment en partenariat avec les associations. Ce sera aussi un lieu pour faciliter l’organisation d’actions militantes qui est plus difficile à mettre en place lorsque l’habitat est dispersé.

Pierre : Un local dans chaque département de France, c’est une tâche immense, par quoi est-ce que vous commencez ?

Antoine : La première question qui se pose à nous est de savoir où commencer. Nous avons donc réalisé un ciblage des départements prioritaires selon trois critères :

 > L’absence de député insoumis

 > Des circonscriptions manquées de très peu en juin 2022. Soit un accès au second tour qui passe à quelques voix comme la 3ème circonscription de la Vienne où il manquait 42 voix à notre candidat Jason Valente. Soit une défaite très serrée au second tour comme dans la deuxième circonscription du Finistère où Pierre-Yves Cadalen a perdu à 118 voix.

 > L’existence d’une force militante en capacité de faire vivre ce local pour en tirer le maximum de bénéfice.

Pierre : Une fois que vous savez où chercher, il faut encore savoir ce que vous cherchez ! Vous avez aussi une liste de critères que chaque local devra remplir ?

Anaïs : La deuxième question que nous nous sommes posés est en effet celle du cahier des charges. Nous avons établi quatre paramètres principaux :

Une superficie comprise entre 50 et 100m2

Le local doit comporter un endroit où faire une réunion interne ou publique.

Les espaces peuvent être modulables pour accueillir tous les insoumis du département. Ce local peut aussi être prêté à des associations pour de l’aide au devoir par exemple. Un lieu utile aux gens, un lieu qui fasse vivre l’union populaire au quotidien.

Le local et les sanitaires doivent être accessibles aux PMR

Si le local est au rez-de-chaussée, il doit y remplir certains critères de sécurité par exemple la présence d’un rideau métallique

S’appuyer sur l’expérience, la connaissance du terrain des militants pour arriver au meilleur choix d’emplacement

Pierre : Quel est le rôle des militants locaux dans cette campagne d’achat ?

Antoine : Nous nous sommes occupés du travail préparatoire. La campagne d’achat à proprement parler ne commence que lorsque nous entrons en contact avec les équipes locales dans les départements.

D’abord, par une visioconférence avec les animateurs de groupes d’action certifiés du département pour leur présenter la campagne d’achat et organiser une réunion présentielle dans les jours qui suivent.

Ensuite, il y a cette réunion d’information dans le département à laquelle tous les insoumis sont conviés. En plus de fournir les informations principales sur la campagne, c’est l’occasion de discuter de l’endroit le plus pertinent pour l’emplacement du local pour s’appuyer sur l’expérience, la connaissance du terrain des militants pour arriver au meilleur choix d’emplacement.

Comme ce sont des départements où il n’y a pas de député, je profite de cette réunion ouverte pour mettre en lumière une lutte locale, une initiative positive, en fonction de ce que les insoumis du coin jugent le plus utile. Par exemple à Perpignan où nous allons cette semaine, nous rendons visite aux salariés de GRDF pour leur montrer notre soutien.

Anaïs : Dans les réunions, nous proposons aussi un fonctionnement pour l’animation du local. Chaque département pourra ensuite adapter cette organisation en fonction de ses forces et de ses priorités. On a identifié 3 pôles essentiels : Le pôle Logistique qui s’occupe de la gestion de l’utilisation du local, le pôle Finances pour traiter les aspects financiers et juridiques, le pôle Mobilier qui gère l’aménagement et l’équipement du local. On a la volonté de fournir une imprimante, un barnum et une sono à chaque local pour faciliter l’organisation d’événements publics. Il faudra que l’équipe s’assure de la répartition et du fonctionnement de tout ce matériel.

Pierre : Bon, vous avez priorisé, établi le cahier des charges et rassemblé les insoumis du département autour de cette campagne et ensuite ? Il reste encore du travail pour concrétiser l’idée.

Antoine : À partir de là, tout se joue grâce à la force du nombre et la coordination fluide de cette énergie. A partir du cahier des charges transmis, chaque insoumis peut rechercher des locaux. Les annonces sont transmises à un binôme de chaque département. Ensuite, les militants visitent les locaux, envoient des images au binôme départemental afin qu’il fasse une sélection des meilleures opportunités. Et avec Anaïs on revient pour visiter les locaux sélectionnés. Et puis on reviendra encore une dernière fois pour l’inauguration.

Pierre : Où en êtes-vous précisément au jour où nous parlons ?

Anaïs : Nous avons réalisé le travail de ciblage et nous commençons les déplacements dans les départements identifiés. Nous nous sommes déjà rendus dans la Vienne et la Marne. Prochaines étapes : les Pyrénées orientales, le Doubs et le Finistère.