Le désastre du système de santé français, symptôme des politiques libérales

lundi 9 janvier 2023.
 

Des hôpitaux qui débordent, des soignants qui craquent et des patients qui trinquent… Les réformes des dernières décennies pourraient amener le système de santé français vers la même situation qu’au Royaume-Uni.

En France, fin 2022, le système de santé est à la merci d’une grippe. En France, fin 2022, le système de santé est à la merci de la bronchiolite. En France, fin 2022, le système de santé est à la merci de… De tout, en réalité. Ecrire ces phrases et se souvenir des autres, celles qui nous reviennent, lues ou entendues il y a quinze ans peut-être : « Le système de santé français est le meilleur du monde » ; « Jamais nous n’aurons un système de santé aussi défaillant que celui des Britanniques ». Qu’entendons-nous aujourd’hui ? Que « le risque sanitaire en France est évident ». Que « le système est au bord de la rupture ». Que le nombre de « décès inattendus », c’est-à-dire de personnes restées sur un brancard des heures sans être prises en charge, est de toute évidence sous-évalué. Car l’on compte aujourd’hui en France, fin 2022, le nombre de personnes décédées, mais qui ne le seraient pas si… Si quoi ? Si trois épidémies ne nous étaient pas tombées dessus en même temps ? Ce qui revient bien à dire que le système de santé en France est à la merci d’une grippe. On croit rêver…

Bien sûr, le Covid est passé par là et a contribué à fragiliser l’ensemble du système, a mis l’ensemble du personnel à rude épreuve. Mais l’explication est trop facile, puisque le système craque de partout. Les médecins généralistes sont en grève. La prise de rendez-vous chez des spécialistes relève souvent du chemin de croix. Le 15 est débordé. Le Samu n’en peut plus. Et l’hôpital écope de partout. Les spécialistes diront que l’on mélange tout. Les experts des cabinets d’études aussi, ceux qui ont été recrutés, et écoutés, pour repenser depuis vingt ans notre système de santé qui forcément coûtait trop cher et qui devait être rationalisé. Il l’a été à la suite de décisions politiques qui grosso modo avaient toutes un point commun : la libéralisation des services publics. Avec, pour accompagner cette orientation politique, un discours démagogique sur le ras-le-bol fiscal. Bien sûr que les services publics devaient être réformés, adaptés. Celui de la santé a été sacrifié. Emmanuel Macron est loin d’être le seul responsable. Mais il n’est pas parti pour inverser la tendance. Regardez le système britannique aujourd’hui : c’est peut-être celui qui nous attend.


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