Retraites : Clémence Guetté démolit Aurore Bergé

vendredi 20 janvier 2023.
 

Lors d’un débat sur les retraites ce dimanche sur France 5, la députée LFI Clémence Guetté a recadré Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance (ex-LREM) à l’Assemblée nationale. Aurore Bergé était venue pour défendre la retraite à 65 ans. Elle est repartie avec une leçon d’économie. Comment déstabiliser la macronie en deux minutes ? Notre brève.

La macronie prépare une réforme des retraites « extrêmement défavorable pour les femmes »

La minorité présidentielle prépare une réforme des retraites « injuste vis-à-vis des femmes », explique Clémence Guetté. « Je reviens sur ce que vient de dire Madame Bergé, qui est vraiment une contre-vérité. Les femmes aujourd’hui, c’est 22% de salaire en moins que les hommes, 40% de retraites en moins », rappelle-t-elle.

Problème : la réforme voulue par la macronie va aggraver cette situation. « Dans la réforme, il va y avoir encore moins de prise en compte des trimestres qui sont utilisés par les femmes pour s’occuper des enfants, accoucher, etc. « Ça va continuer d’être extrêmement défavorable pour les femmes », assène la députée LFI.

« Contre ceux qui ont les métiers les plus pénibles »

La réforme des retraites voulue par le camp présidentiel va se faire contre « contre les moins diplômés, contre ceux qui ont les métiers les plus pénibles ». Le président en porte la responsabilité. Durant son dernier quinquennat, « il a supprimé des critères de pénibilité de l’emploi. Il a décidé que porter des charges lourdes pendant une vingtaine d’heures par semaine, être exposé à des agents chimiques dangereux, ce n’était plus des critères de pénibilité », rappelle Clémence Guetté. Déstabilisée, la cheffe de file des députés macronistes, Aurore Bergé, regarde ailleurs.

La député LFI dénonce un « niveau de déconnexion absolument incroyable » de la minorité présidentielle. « On en vient à faire une réforme qui ne va pas pénaliser les gens qui ont bac +5, qui ont des métiers moins pénibles, mais bien celles et ceux qui ont le corps abîmé par le travail, qui font des gestes répétitifs, et qui donc sont usés, et n’ont qu’un désir : partir à la retraite pour en profiter. »

« Est-ce qu’on va avoir des années pour s’occuper de nos petits enfants ? » Pour terminer son argumentation, Clémence Guetté nous invite d’abord à la réflexion sur ce que représente la retraite. L’âge de départ pose à la société de nombreuses questions, au-delà de « combien d’années vais-je devoir travailler ? ». Il pose la question de notre rapport à la vie, de la place du travail dans notre existence, et du temps que nous aurons une fois notre « vie active » terminée. La députée LFI nous invite à nous interroger : « ce dont on parle là, c’est aussi d’un horizon progressiste. Est-ce qu’on va avoir des années pour s’occuper de nos petits-enfants, pour aller faire de l’associatif, du jardinage ? ».

Certains passent leur vie à travailler, sans même voir le début du quart de leur retraite, brisés par des années de travail jusqu’à la mort. À 62 ans, un quart des 5% des hommes les plus pauvres en France sont déjà décédés (13% pour les femmes). Quelle est cette vie que de devoir travailler jusqu’à sa mort ? À 65 ans, un tiers des 5% des hommes les plus pauvres sont déjà morts. Les macronistes proposent une réforme antisociale : les plus pauvres paieront de douces années de retraites aux plus nantis. Face à eux, ils trouveront les insoumis, prêts à tenir la tranchée à l’Assemblée nationale, tandis qu’une manifestation se prépare le 21 janvier, à l’initiative des organisations de jeunesse.


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