Réforme des retraites : Emmanuel Macron "propose, après le travail, le cimetière ou la misère", affirme Mathilde Panot

vendredi 13 janvier 2023.
 

"S’il faut en arriver à bloquer le pays, alors ce sont les syndicats qui le décideront", lance la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, alors que la Première ministre va présenter le projet du gouvernement ce mardi.

"Que propose Emmanuel Macron ? Il vous propose, après le travail, le cimetière ou la misère", assène la présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, mardi 10 janvier sur franceinfo, à quelques heures de la présentation officielle de la réforme des retraites. Élisabeth Borne et les ministres concernés vont en dévoiler les mesures à partir de 17h30.

"Nous ne sommes pas d’accord avec le projet qu’il propose", qui prévoit notamment le report de l’âge légal de départ à la retraite, souligne Mathilde Panot. En revanche, poursuit-elle, "nous sommes d’accord avec le fait que la retraite ne soit pas l’antichambre de la mort, mais un nouvel âge de la vie où l’on puisse s’occuper de ses petits-enfants, être bénévole dans des associations, s’occuper du jardin, etc".

La pension minimum à 1200 euros, "de l’enfumage"

Dans le détail, les députés LFI ne voteront "certainement pas" le relèvement de la pension minimum à 1 200 euros net par mois (85% du Smic) pour les retraités avec une carrière complète. Le gouvernement doit encore décider si la mesure concernera les seuls nouveaux retraités, ou bien tous les retraités, dans sa version de la réforme. Pour Mathilde Panot, cette mesure relève de "l’enrobage" et "n’est pas du tout à la hauteur de la situation et ne nous fera jamais avaler un report de l’âge légal à la retraite".

"Je crois qu’on n’a pas besoin d’applaudir une mesure comme ça", renchérit la députée du Val-de-Marne. D’autant plus qu’ "il y a une loi qui a été votée en 2003 [la réforme Fillon sur les retraites], qui disait que les pensions devaient être à 85% du Smic, et qui n’a jamais été appliquée", relève-t-elle. "Pourquoi on voterait des choses à l’Assemblée qui sont déjà votées, en fait ? (…) Cette loi a déjà été votée, il suffit d’un décret pour pouvoir l’appliquer", affirme Mathilde Panot.

"Une unité historique des syndicats"

Dans la foulée de la présentation officielle de la réforme des retraites, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) et des organisations de jeunesse annonceront une date de mobilisation. "Nous serons présents en nombre aux différentes manifestations qui seront organisées par l’intersyndicale", promet Mathilde Panot. Elle "salue le fait que nous ayons une unité historique des syndicats contre cette réforme des retraites".

Quant à la "marche pour nos retraites" du 21 janvier, à l’appel, entre autres, de LFI, "chacun est libre" d’y venir ou non, estime la présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale. Ni la CFDT, ni la CGT n’y participeront, pas plus que les partenaires des Insoumis au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) : le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste Français.

"Nous sommes dans un moment où toutes les initiatives (…) doivent justement se renforcer, ne pas être en concurrence les unes avec les autres, parce que nous avons besoin de faire nombre pour faire reculer le gouvernement sur cette réforme des retraites", juge Mathilde Panot. "S’il faut en arriver à bloquer le pays, alors ce sont les syndicats qui le décideront", ajoute-t-elle.


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