Retraite – « Pourquoi ne pas rétablir l’ISF ? Vous nous coûtez un pognon de dingue » : Rachel Keke (LFI)

dimanche 26 février 2023.
 

Retraites. « Pourquoi voulez-vous prendre deux ans de vie à Aude, 41 ans, qui a le dos brisé à force d’enchainer les petits boulots, alors que vous pouvez taxer les Pinault, les Arnault, les Hermès, qui dépensent leurs fortunes dans les jets privés ultra-polluants ? » : une question cinglante, signée Rachel Keke. La députée insoumise du Val-de-Marne s’est adressée au gouvernement à l’Assemblée nationale, ce 15 février 2022. Et une nouvelle fois, elle a posé les bonnes questions : « à quoi ça sert d’avoir des super-profits dans le pays s’ils ne contribuent pas au bien commun ? ». Erreur 404 du logiciel capitaliste, les ministres regardent leurs téléphones.

La question est pourtant simple : pourquoi ne pas rétablir l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ? Les rapports de France stratégie, institut rattaché à Matignon, qu’on ne peut donc soupçonner de communisme, ont démontré que la suppression de l’ISF a eu une seule conséquence : enrichir les 0,01%. On attend toujours que ça ruisselle.

« Vous préférez faire les poches aux pauvres plutôt qu’à ceux dont les poches débordent ». En une punchline, Rachel Keke a résumé l’injustice fiscale déjà dénoncé pendant le plus long mouvement social avant celui des retraites : les Gilets Jaunes. Le rétablissement de l’ISF est pourtant soutenu par 77% des Français, selon Le Figaro ! Mais non, le gouvernement préfère nous faire travailler deux ans de plus pour récolter 12 misérables milliards, et encore, c’est sans compter sur le coût de la misère que provoquerait sa contre-réforme. De nombreux travailleurs et travailleuses n’arriveront pas à 64 ans, comme l’ont confié à l’insoumission de nombreux témoignages d’invisibles. Nouvelle journée de mobilisation nationale, avant le blocage du pays qui se prépare pour le 7 mars. Notre article.

« En 2017, Macron a supprimé l’ISF et « en même temps » 5 euros d’APL pour les étudiants. Oui, vous avez bien entendu, en même temps 5 euros d’APL aux étudiants pauvres ! », commence ainsi Rachel Keke. Vous vous en souvenez ? Quelle autre meilleure illustration pour démontrer que Macron est le « président des ultra-riches » (Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot) ? La députée du Val-de-Marne rafraichit la mémoire de son auditoire.

De l’argent dans le pays, il y en a. Plutôt que d’explorer d’autres sources de financement pour le système de retraite, la minorité présidentielle s’égosille à dire qu’il est péril et qu’il doit être sauvé le plus rapidement possible. Qu’en est-il de la fraude fiscale ? Tout cet argent pourrait servir à financer le système de retraite, sans avoir à faire travailler le peuple 2 ans de plus. Il constitue un pognon de dingue : la fraude fiscale « nous coûte plus de 80 milliards d’euros mais ça ne vous choque pas. Surtout vous ne bougez pas le petit doigt pour l’arrêter. Pourquoi préférez vous faire les poches aux pauvres alors que vous pouvez taxer ceux qui ont les poches qui débordent ? », assène la députée insoumise.

Plutôt s’en prendre pauvres, comme « Aude, 41 ans, qui a le dos brisé à force d’enchainer les petits boulots », que de s’en prendre aux plus riches, « les Pinault, les Arnault, les Hermès, qui dépensent leurs fortunes dans les jets privés ultra-polluants ». Pour rappel, une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financier notre système de retraites. La macronie mène une politique de classe, chouchoutant les plus riches au détriment de plus précaires, brisés par leur travail. Pourquoi ces derniers doivent-ils payer le prix de cette réforme injuste ? Et Rachel Kéké de citer en conclusion de son intervention la présidente du groupe insoumise Mathilde Panot : « l’argent est à aller chercher dans les bonnes poches ».


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